Les Noces dans la Vallée d'Ossau La remise du Trousseau.
Premier Repas du matin.
Le départ pour l’Église.
La Sègue.
Le Passe-Carrère et les Danses.
Le Repas de Noce.
L'entrée de la nôbie dans la maison de l'époux.
e tous les vieux usages ceux qui ont un rapport, avec le mariage ont persisté jusqu'à nos jours, et alors que des mœurs nouvelles, résultat, des changements économiques ou sociaux, ont fait disparaître nombre d'anciennes coutumes, rien n'a pu entamer, essentiellement du moins, les cérémonies
et les rites qui entouraient le mariage.
Cela s'explique si l'on songe qu'il est l'acte le plus important de la vie, le fondement de toutes les espérances et de tout l'avenir de la race. On tenait à l'entourer de gravité, de rites religieux, solennels et clairement symboliques. Avec le temps la signification précise du symbole a pu s'estomper, s'effacer presque, mais tout n'a pas disparu. Ce qu'avaient fait les ancêtres les petits-fils tiennent à le faire encore. Le geste est resté, alors que l'idée qui était âme de ce geste s'est comme évaporée ou n'est plus comprise. De plus, la vie étant souvent triste et morose, les jours de soleil plutôt assez rares dans le chemin de l'existence, le mariage apparaissait comme une sorte de trêve aux douleurs, aux soucis et aux amertumes ; il semblait résumer en lui toutes les fêtes de la vie.
Aussi, par une sorte d'instinct, le peuple s'était-il attaché à donner aux cérémonies nuptiales un éclat plus spécial, une solennité plus imposante. Tout ce qu'il y avait de mélodies, de chants, de poésie dans son art un peu fruste et maladroit, il l'avait concentré autour des noces. Comme l'âme populaire ne change guère, et qu'à peu de choses près ce qui avait satisfait les aïeux suffit encore à leurs descendants, on s'explique la persistance et la conservation de ces rites du mariage jusqu'à l'heure actuelle.
En Gascogne et particulièrement en Béarn, où le lien familial et l'attachement à la terre restent encore des qualités de la race, ce qui intéresse de plus près la famille et les traditions du sol, ce sont sans contredit les cérémonies du mariage ; aussi ont-elles été religieusement conservées et c'est une étude curieuse et suggestive de passer en revue les diverses phases qui précèdent ou accompagnent les noces.
Il y a un sens réel et profond, un souvenir de pratiques très anciennes dans chacun des détails de ces fêtes que des esprits superficiels ont considérés parfois comme des mascarades ou des amusements ridicules et sans portée.
Voyageurs, romanciers, folkloristes, ont été frappés par le pittoresque de ces coutumes et les ont curieusement notées.
La remise du Trousseau.
En Ossau les mariages se contractent (l'ordinaire entre
jeunes gens et jeunes filles de la même paroisse ou tout au plus des paroisses voisines. Rarement on voit des alliances
entre les deux vies de la vallée, encore moins entre Ossalois et Béarnais des plaines. Un vieux dicton a parfaitement exprimé cette tradition particulariste et peut-être un peu défiante :
Aste e Beou Que-s mariden à lou. Aste et Béon — se marient chez eux.
Les alliances se font entre habitants du même village.
Les préliminaires du mariage sont traités par les parents ; les familles qui doivent contracter alliance se renseignent par une sorte d'enquête discrètement conduite sur leur fortune et leur honorabilité réciproques. (E y a de qué ? E y a abut carré à dise ?) Y a-t-il de quoi ? (du bien)
Y a-t-il eu quelque chose à dire ? (à reprendre) Dans des entrevues diverses, les conditions de la dot sont réglées, et le jour du mariage est fixé. La veille ou l'avant-veille on fait la remise du trousseau et du mobilier. Ailleurs, en Béarn, les fiancés appartiennent souvent à des
villages éloignés les uns des autres. Aussi le mobilier et le trousseau sont-ils portés sur le char (bros) qui sert aux transports et aux travaux des champs. Linge et meubles sont artistement étalés, les bœufs sont pourvus de couvertures
(lheytères) immaculées, de têtières (testères) aux franges voyantes, de clochettes (esquirous) bien sonores et retentissantes ; le conducteur, l'agulhade haute et fleurie, semble diriger un char de triomphe, et les couturières, autrefois c'était le tailleur (lou sartou), qui ont préparé le trousseau et qui font partie du cortège, sont fières de promener les chefs-d’œuvre de leurs doigts agiles.
En Ossau, on ne sort pas du village, il faut dire que les mariages se faisaient et se font souvent encore au sein du village, entre gens dont les familles se connaissent depuis toujours, sont même quelques fois alliées et d'ailleurs les carrères (rues) étroites et tortueuses ne permettraient pas toujours le passage d'un char béarnais ; aussi le trousseau est-il placé dans plusieurs corbeilles rondes que les femmes emportent sur la tête. Un art minutieux préside au chargement de ces paniers, car il s'agit de les multiplier le plus possible, afin de donner une preuve de richesse.
On se met en marche. Les hommes, en petit nombre, trois ou quatre au plus, se placent en tête ; le père ou le plus proche parent de la fiancée s'avance le premier, portant la quenouille chargée de laine et les sabots au bout recourbé ; les autres tiennent les matelas et les rideaux du lit suspendus à un bâton, et enfin, les femmes suivent à la file indienne, comme auréolées par les vastes corbeilles rondes où s'étalent linge, châles et costumes de toute couleur. C'est un défilé solennel à travers les carrères montantes et les hommes ouvrant la marche poussent de vigoureux arrenilhets, signe de joie, appel aux voisins qui sortent sur le pas des portes pour compter le nombre des corbeilles et supputer ainsi la valeur du trousseau.
Cette manière de faire n'est pas spéciale au pays d'Ossau. On la retrouve dans la vallée d'Aspe, ainsi que chez les Basques. Autrefois elle était probablement dans les coutumes de toute la Gascogne. Le Livre des Établissements de Bayonne nous a conservé des détails pleins d'intérêt sur les lois somptuaires édictées par le maire et les échevins bayonnais, relativement aux noces, et en les lisant, on fait un rapprochement bien naturel avec les pratiques actuelles d'Ossau.
En novembre 1288, une ordonnance prescrivait que « nulh hom no ani aportar las joies, portades à espos o à espoze lo
die dauant que deuran esser espos..., tret aquet qui las joies portera e que en la foog quent las joies se porteran, que no
y anin plus de XII femmes. » Il était donc, sous peine d'une amende de 100 sols Morlaàs, défendu aux hommes
de faire partie du cortège qui allait porter les joyaux de noce, la veille du mariage ; exception était faite pour celui ou ceux dont, la présence était absolument indispensable ; quant aux femmes, elles ne devaient pas être plus de douze.
Il est probable que les Bayonnaises du XIIIe siècle avaient une tendance, comme les Ossaloises de nos jours, à multiplier avec ostentation le nombre des corbeilles, et voilà pourquoi l'ordonnance municipale leur défendait d'être plus de douze. A noter aussi qu'à Bayonne, il y a 600 ans, comme en Ossau, à l'heure actuelle, les joyaux de noce étaient portés sur la tête, ainsi que nous l'apprend une autre ordonnance somptuaire où il est question d' « aquéres qui las joies porteran sus lo cap ».
Le jour de la Noce. Premier Repas du matin.
Les diverses phases de la journée de noce sont prévues et ordonnées selon un rite méticuleux et traditionnel. Gestes, chansons, danses, paroles, tout est fixé par l'usage. La plupart des chansons sont exclusivement composées pour ces fêtes du mariage et peuvent s'appeler véritablement chansons nuptiales.
D'autres qu'on entend surtout ce jour-là, ont une portée plus générale et servent dans différentes solennités. Tandis que dans certaines provinces, et même en Béarn, dans les plaines des Gaves, tous les morceaux qu'on chante le jour de la noce sont uniquement réservés pour cette circonstance, en Ossau, pays des chanteurs entre tous cependant, l'imagination populaire s'est montrée comme paresseuse pour créer de toutes pièces tous les chants qui devaient remplir le cours de la journée, et elle s'est contentée en partie de morceaux préexistants ; elle a puisé dans le fonds très riche des passe-carrères que l'on entend aux jours de liesse du carnaval, dans les fêtes patronales ou les aubades fréquentes à travers les rues des villages.
On a choisi, il est vrai, parmi les pastourelles ; Les bergers d'Ossau désignent sous ce nom toutes les chansons de danse, d'amour, de travail, ou les romances épisodiques celles qui peuvent avoir un rapport plus ou moins étroit avec les sentiments qu'éprouvent des fiancés en ce jour solennel et les situations dans lesquelles ils peuvent se trouver : déclaration amoureuse d'un jeune faucheur, enlèvement d'une jeune épouse au soir de ses noces, adieux d'une pastoure à sa vie de jeune fille, visite des messagers d'un roi à une gracieuse beauté, tendres déclarations de trois chevaliers à une petite Mariou, etc.; il est certain que ces divers sujets sont parfaitement appropriés à une journée de noce. D'ailleurs, si ces morceaux ne se rapportent pas exclusivement à une fête nuptiale, comme ils servent presque uniquement dans cette cérémonie, on peut les considérer comme de véritables chansons nuptiales.
Autrefois les deux fiancés ossalois portaient le costume national. L'époux était vêtu des chausses blanches, culotte courte et d'une sorte de frac noir ; jusqu'à ce moment, jeune homme, il paraissait dans les fêtes et les bals avec le veston rouge élégamment jeté sur l'épaule, mais en se mariant il passait dans la catégorie des chefs de maison, dignité caractérisée pur le port du frac. Aujourd'hui le jeune Ossalois ne revêt plus son costume national ; il n'en a gardé que le
béret brun.
Le costume de la jeune fiancée est resté, du moins dans la Haute-Vallée, tel qu'autrefois : la jupe plissée sur les hanches est rouge ou violette selon qu'elle est portée par une héritière ou une cadette ; le justaucorps, chamarré de galons dorés, serre la taille, laissant à découvert la gorge où s'enroule une chaîne d'or qui laisse pendre une croix surmontée
d'un coeur constellé d'étoiles ; un châle de soie voyante et multicolore, couvre les épaules, et de la taille serrée par une large ceinture tombe jusqu'à la pointe des pieds un tablier (lou debandau), de blanche dentelle, sur lequel flottent les deux extrémités de la ceinture ; les cheveux en bandeaux et à longue tresse sont emprisonnés dans le béguin, (la cohe) qui s'attache sous le menton, et par dessus flotte le capulet rouge écarlate ; il ne faut pas oublier les bas blancs de laine, en forme de guêtres à larges bords, qui vont se reposer sur le soulier ; l'ensemble est pittoresque, élégant et artistique. Quel dommage que cette couleur locale, cette originalité du costume s'effacent chaque jour devant les grotesques accoutrements d'une mode douteuse !
Dans la matinée du jour de la noce, avant de se rendre à l'église, on commence par absorber un copieux déjeuner naturellement chacun des fiancés traite ses invités respectifs.
Le vin et les bons mets sont hautement appréciés et font
l'objet des premières chansons qui commencent la journée.
Au barricot déu nôbi J'a nau pichès de bî.
Ce chant occupe une bonne partie du repas. Car le couplet est répété, comme en écho, par un second groupe de chanteurs et les mêmes paroles sont recommencées à huit reprises différente ; on diminue chaque fois d'un pichet. Ces chansons qu'on peut appeler chansons de neuf, sont très nombreuses en Ossau.
On commence par l'indication de neuf objets dans le premier couplet ; on recommence le même verset en diminuant le nombre d'une unité et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on soit arrivé au chiffre un ; une particularité à noter, c'est qu'on passe le nombre quatre parce qu'il est composé de deux syllabes, ce qui serait une difficulté pour l'adaptation musicale. On chante encore cette chanson de table qui fait l'éloge de l'hôte et des convives :
Aqueste taule qu'et'de nau plats,
Nau plats, nau serbîcis d'argén, Arroundade de bère gén.
L'Arcoelhence Le départ pour l'Eglise.
Le repas est fini . Voici venir les jeunes gens, amis de l'époux, envoyés par celui-ci au-devant de sa fiancée pour la chercher et lui faire une escorte d'honneur (arcoèlhe) : ce sont lous arcoelhedous. L'un d'entre-eux adresse à la jeune fille un petit compliment récité ou chanté : c'est l'arcoelhence qui signifie, comme le nom l'indique, chanson d'accueil, de bienvenue. La plupart du temps le garçon d'honneur répète
un lieu commun assez insignifiant, mais parfois un improvisateur populaire compose un morceau de circonstance. On se souvient encore en Ossau des arcoelhences rimées par un berger-poète d'Izeste, Laurent Gramon, dans la première moitié du XIXe siècle.
Avant de quitter la maison, la jeune fiancée reçoit de la demoiselle d'honneur un bouquet de fleurs d'oranger. Dans le reste du Béarn c'est une couronne et une ceinture blanche qu'on donne à la nôbie ; mais ces ornements seraient ici peu en harmonie avec le capulet ou avec le châle et le debandau qui font partie du costume de l'Ossaloise. La demoiselle d'honneur, aussitôt après avoir paré de, fleurs sa compagne, se rend, avec une autre jeune fille du cortège, dans la maison du fiancé et épingle à sa veste ou à sa blouse un bouquet semblable.
Pendant qu'on attache ces fleurs, le père ou la mère des époux, dans une de ces formules traditionnelles, pleines d'esprit chrétien et fortes comme le bon sens populaire, adressent à leur enfant une sorte d'exhortation, pour rappeler la gravité de l'acte qui va s'accomplir. Une prière, demandant la bénédiction du ciel, termine cette cérémonie d'un caractère si patriarcal.
Le plus souvent c'est devant la porte de l'église que la demoiselle d'honneur remet et fixe ces bouquets ; c'est même aujourd'hui la coutume la plus ordinaire. Autrefois c'était dans l'église même, avant la bénédiction nuptiale, qu'on fleurissait ainsi les époux.
Pour trouver le sens et l'origine de ce bouquet de fleurs dont on pare les fiancés, il faut remonter bien haut, jusqu'aux
Grecs et aux Romains. Chez les anciens on se couvrait de fleurs chaque fois qu'on accomplissait quelque cérémonie religieuse ; celui qui sacrifiait aux dieux ou qui préludait à quelque acte solennel de sa vie était couronné de feuilles ou de fleurs. On voulait par là se rendre la divinité favorable. « Plus on est paré de fleurs, et plus on est sur de plaire aux dieux, mais si tu sacrifies sans avoir une couronne ils se détournent de toi. »
Le christianisme est venu apporter les rites nouveaux de la bénédiction donnée par les parents, avant le départ du foyer. Les rites païens se sont conservés, mais purifiés et comme renouvelés par les charmes et les espérances de la foi chrétienne.
La Sègue. Tandis que le cortège se dirige vers l'église, des dialogues chantés s'échangent entre les invités et les badauds que l'on rencontre le long du chemin. C'est un feu croisé d'attaque : et de ripostes où le gros sel béarnais est parfois prodigué avec une trop libre profusion.
Lorsque l'un des époux est étranger au village où il va contracter mariage, les gens qui ne sont pas parmi les invités arrêtent son cortège et font ce qu'on appelle la sègue : une table recouverte de petits bouquets de fleur ; de montagnes est dressée au milieu de la route, une longue ceinture est tendue d'un bord à l'autre de la carrère et on ne franchit cette barrière qu'après avoir donné quelques pièce ; de monnaie, en échange des bouquets offerts à chacun des invités ; autrefois, c'était une véritable ronce, armée de toutes ses épines, que l'on plaçait en travers du chemin et c'est de là que vient le nom de la sègue.
Cet usage paraît être un vestige des coutumes de nos ancêtres qui vivaient de la vie de clan ou de tribu, vie fermée défiante à l'égard de l'étranger dont la venue pouvait augmenter le nombre de bouches à nourrir et diminuer d'autan la part des premiers occupants. On se montrait donc hostile à l'égard du hore-biengut ; il devait payer une sorte de droit d'entrée ou de bienvenue, comme une forme de compensation, aux membres de la tribu, afin d'avoir le droit de jouir des avantages communs.
Quelle que soit l'origine de la sègue, la pratique en est plusieurs fois séculaire. « Quant lo nobi o nobie va audir la
misse nuptial, lisons-nous dans nos vieilles Archives, prenen une sègue o autre impediment, e se meten... sus lo camii
de la glisie, impedint aquet audit nobi o nobie que no los lexen passer enta audir la misse nuptial, sino que paguen... ung, dus, tres, scutz, o autant pipots de vii » Lorsque fiancé ou fiancée vont entendre la messe nuptiale, on prend une ronce ou tout autre genre d'obstacle, et l'on se met sur le chemin de l'église, que l'on barre aux dits fiancé ou fiancée et on ne les laisse point passer pour entendre la messe nuptiale s'ils ne payent un, deux, trois écus, ou autant de barils de vin.
C'est en ces termes que les Etats de Béarn, en 1488, décrivaient la cérémonie de la sègue, dans une plainte, publia une ordonnance et interdit la sègue. Cet arrêt reçut peut-être une exécution immédiate, mais il ne tarda pas à tomber en désuétude, et nous retrouvons cette coutume plus florissante que jamais à la fin du XVIIIe siècle.
L'abbé Bonnecaze de Pardies en parlait de la sorte en 1788 : « Il se pratiquait anciennement en Béarn une extravagance... surtout lorsque l'un des futurs conjoints était étranger. Deux ou trois hommes se plaçaient armés à la porte du cimetière de la paroisse, pour empêcher le futur ou future d'avancer, qu'ils n'eussent payé un prétendu droit d'entrée, fondé sur un usage abusif superstitieux. En quelques endroits on se présentait avec des armes, et on tenait une ronce fort longue ou une barre pour arrêter les époux d'entrer dans le cimetière jusqu'à ce qu'ils eussent payé, et après on les laissait passer. Les auteurs de cette concussion allaient ensuite dépenser l'argent en débauche ; c'est de là que cette vexation a pris le nom de la sègue.
« Cette extravagance a été abolie en beaucoup d'endroits par des procès et informations survenues à cause des querelles, qui se faisaient en ces occasions. Sur quoi il y a eu quelque arrêt qui défend ces abus contraires au bon ordre et à la liberté publique des mariages et qu'on ne peut empêcher personne d'entrer dans l'église pour le service divin.
« Depuis lors, on a modifié cette scène burlesque. Maintenant deux ou trois biberons, gens sans aveu, se tiennent à la porte du cimetière, tenant une longue ceinture aux deux bouts pour faire entendre qu'il faut leur donner quelque argent, et l'un d'eux fait une harangue gothique tendante à cet objet. Etant finie, il présente un bassin rempli de bouquets, en présente d'abord aux époux et puis aux parents et chacun donne une pièce de monnaie, puis on lève la ceinture pour les laisser entrer. »
L'autorité ecclésiastique sévissait elle aussi contre les désordres que pouvait occasionner la sègue. Dans le diocèse d'Oloron, dont faisait partie la vallée d'Ossau, les ordonnances épiscopales inscrivaient au nombre des cas réservés à l'évêque ou à ses vicaires-généraux le péché de ceux qui assistaient à cette cérémonie : « scandalum eorum qui intersunt cœtibus tumultuariis aut vociferationibus quœ nomine charivari, sègue, course d'âne, intelliguntur, vet ad id directe influant. »
Malgré les arrêts et les défenses des magistrats et des évêques, l'usage de la sègue a subsisté et aujourd'hui encore,
après tant de Révolutions et de bouleversements sociaux, il reste encore bien vivant en Ossau comme dans le reste du Béarn.
Le Passe-Carrère et les Danses.
Après la bénédiction nuptiale le cortège s'organise à la porte de l'église. Le tambourinaire marche en tête et, aux sons aigus de la flûte à trois trous, conduit les invités qui chantent des passe-carrères en se dirigeant vers la place de la danse. Chaque village de la Haute-Vallée possède sa petite place et, quand ce village est comme suspendu aux flancs de la montagne, cette place est tout juste « grande comme une petite chambre », ainsi que s'exprime Taine, à propos du village d'Aas. C'est que les maisons, les champs et les prés semblent se tenir par un prodige d'équilibre le long des pentes et ce n'est que par un véritable tour de force qu'on
parvient à disputer à la montagne les quelques parcelles de terrain nécessaires pour aménager un terrain plat de danse de quelques pieds carrés. Les villages placés dans la partie basse de la vallée, sur le bord du gave, disposent de plus d'espace et là les maisons sont mieux alignées et les placettes moins minuscules ; Laruns en particulier possède une place
de dimensions raisonnables.
Le passe-carrère est une habitude caractéristique du pays d'Ossau. Le soir, deux groupes de jeunes gens et jeunes filles, ou jeunes gens d'un côté, jeunes filles de l'autre, s'en vont à travers les carrères (Rues) du village, en se tenant par le bras ; les deux bandes se tiennent à une assez grande distance l'une de l'autre. Le premier groupe s'arrête et chante le premier couplet d'une de ces chansons qui portent le nom de passe-rues. Le verset terminé, les chanteurs se remettent en marche, tandis que le second groupe stationne à son tour à l'endroit même occupé par la première bande et répète comme un écho le même couplet. Quand ils ont fini, ils repartent, tandis que les premiers s'arrêtent de nouveau et entonnent le second couplet. Dans la préface de son livre sur les Chansons du Béarn ; M. Rivarès a parfaitement exprimé
le charme mélancolique de ces chants alternés que se renvoient et prolongent les échos sonores des montagnes.
Dans ce passe-carrère du jour de la noce, au sortir de l'église, on répète l'histoire de l'Estibéte gentiu, cette jeune fille qui fut ravie par un Sarrasin le soir même de son mariage. C'est une chanson très populaire en Gascogne et dans
tout le Midi.
Joene l'an maridade L'Estibete gentiu.
On chante encore, si le parcours est un peu long, cette pastourelle sentimentale où l'on voit une bergère qui, tout en gardant ses brebis, a cueilli des violettes pour son père, sa mère et son fiancé dans la forêt du roi ; le refrain est un adieu à sa vie de jeune fille :
Adiu, amous, adiu Adiu, mas amouretes.
On arrive enfin sur la place de la danse et le bal commence selon une étiquette scrupuleusement prévue. L'époux, tenant
l'épouse par la main, conduit le chœur, puis viennent en couples successifs les pères et mères des deux mariés, les frères, sœurs, oncles, tantes, etc. Cela forme une longue théorie de danseurs prêts à dérouler lou bach : c'est un branlou
spécial réserve pour les noces. Plutôt qu'une danse, lou bach est un pas rythmé, majestueux, dans lequel on tourne
lentement, gravement, comme si on accomplissait un rite religieux. Comme pour presque tous les autres airs de danse, des paroles ont été adaptées à ce brànlou ; celles que nous avons pu recueillir ne sont pas très anciennes : elles ont été
composées par le berger-poète de Bagès-Béost, Pierrine Gaston Sacaze, en juin 1843. L'idée est un peu fade et maniérée, à la Despourrins, et le béarnais est fortement francisé. Cette pauvre chanson n'a l'honneur d'être citée que parce qu'elle est adaptée au rythme curieux et ancien de l'èr bach :
Las hilhotes qui-n soun bères Que tròben cent aymadous,
Pendant cette danse les nôbis gardent toujours la tête du brànlou, particularité à remarquer, car en temps ordinaire, après la première figure de la danse, celui qui se trouvait le premier passe le dernier et ainsi chacun se succède dans la direction et conduite du chœur.
Après avoir dansé majestueusement lou bach, on commence lou brànlou ayréjan : c'est le même rythme et le
même pas, mais plus leste, plus rapide, plus enlevé ; le nom d'ailleurs indique quelque chose de flottant et d'aérien.
Lou bach fini, on continue la danse par d'autres brànlous. Le beau-père et les beaux-frères font tour à tour danser l'épousée, et l'époux de son côté invite sa belle-mère et ses belles-sœurs. Cela fait partie du cérémonial ; ne pas agir ainsi ce serait manquer aux convenances, manifester un sentiment d'inimitié et d'hostilité peut-être. En Ossau la danse
est étroitement liée aux mœurs et coutumes populaires, fait partie de l'éducation et entre même dans les conventions
sociales.
Le Repas de Noce.
Vers cinq heures, lorsque le soleil commence à tomber derrière les hautes cimes et que l'ombre gigantesque des pics s'étend sur le fond de la vallée, les danses cessent et les époux sont ramenés dans leur maison paternelle par leurs invités respectifs.
Chose singulière, en effet, le repas de noce n'est pas pris en commun.
L'époux et l'épouse vont dîner chacun de son côté avec leur famille et leur parenté. Cependant si l'un des mariés vient de loin, ses invités seuls reprennent le chemin de sa maison natale ; pour lui, il prend place à la table de
son conjoint avec un petit nombre de parents et d'amis.
Comme le chant est le complément nécessaire de toutes les cérémonies de cette journée, pendant le parcours de la place de la danse à la maison, on entonne encore un passe-carrère. D'ordinaire, on chante la pastourelle de la belle Margalide que les messagers du roi de Hongrie, hospitalisés dans sa maison, enlèvent pendant la nuit et qui est réclamée à
grands cris par sa mère éplorée. Tl y a là une allusion aux regrets et aux larmes de la mère qui doit se séparer de la jeune épousée.
Déns la bile de Bourdèu Que j'a ue oustalerie.
Dans la borde (grange) nettoyée et époussetée, des tables ont été dressées. La nôbie est entourée de ses amies ; la demoiselle d'honneur est à sa droite. Pendant le repas des
chants curieux et tout de circonstance se succèdent. C'est d'abord une très vieille ritournelle, compliment et souhait de bonheur et de joie pour les hôtes, les convives et... les cuisinières :
Allegrie ! Allegrie ! Allegrie ! Allegrie ! Diu nou-ns dou !
L'allégresse et la joie circulent en effet autour des tables. On chante encore Aqueste taule qu'ey de nau plats ou Au barricot deu nôbi j'a nau pichès de bî. On entonne aussi cette pastourelle, gracieusement idyllique, qui est un compliment indirect à la mariée :
Quoan jou n'èri petite Petite Marion,
Durant le repas, les camarades du nôbi viennent de sa part dans la maison de la nôbie chanter quelques couplets à la jeune fille. Peut-être autrefois existait-il un chant populaire spécial, un peu fruste, mais savoureux et typique. Aujourd'hui ces jeunes gens chantent un morceau fade et maniéré, une sorte de pastiche des Cansous de Despourrins et qui a pour auteur un avocat-général du Parlement de Navarre, au XVIIIe siècle. C'est la description mignarde des charmes d'une jeune bergère :
Jamey jou nou beyrèy Ta gentille brunete, Le repas se poursuit bruyamment, entrecoupé par d'autres chansons d'amour ou d'aventure. D'une table à l'autre on se lance des lazzis, des couplets improvisés, inspirés par les circonstances et plus particulièrement par les défauts physiques et moraux des personnes présentes. Certains convives sont l'objet de mordantes railleries auxquelles ils tâchent de
répondre sur le même ton, dans de vives répliques, en essayant de tourner en ridicule ceux qui les ont provoqués.
L'entrée de la nôbie dans la maison de l'époux.
La nuit noire est venue. C'est le moment de conduire la mariée dans sa nouvelle demeure. On se lève de table, on fait solennellement une prière, des paroles d'adieu qui entraînent quelques larmes sont adressées à la jeune fille et on s'organise en cortège.
En tête, devant la nôbie on place le présént. Sur une corbeille recouverte d'un drap blanc s'entassent un gigot, deux poules, deux fromages, quatre bouteilles de vin, quatre ou sept miches de pain et sur l'une des miches est fixé un arbuste à neuf branches ; au bout de chaque branche on attache une pomme. Cette sorte de pyramide est richement enguirlandée de rubans de soie et un nœud (floc) aux vives couleurs couronne la cime de ce pommier artificiel, qui est confié à la plus proche parente de la nôbie. Parfois les poules sont emportées vivantes et alors elles ne sont pas placées dans la corbeille, mais un des invités les tient solidement par les pattes.
Quelques hommes escortent de près la jeune fille qui porte lou présént ; car il pourrait arriver qu'à la faveur des ténèbres un voleur s'emparât de la précieuse corbeille ; à travers les rues étroites et tortueuses des villages d'Ossau, du coin
d'une maison ou d'un carrefour plein d'ombre, il est arrivé parfois qu'un mauvais plaisant ait dépouillé ainsi le cortège.
La mariée marche immédiatement après le présént, encadrée par son père et sa mère ; les invités qui suivent, chantent,
en forme de passe-carrère, une cantilène d'un charme mélancolique où s'intercale comme refrain un adieu à la jeune épousée :
De France boulè parti La bère clare Nine.
On arrive devant la maison de l'époux et le cortège s'arrête.
L'un des invités s'avance vers la porte hermétiquement fermée,frappe et chante :
Aubrit, aubrit, pourtaus d'argent Que p'apourtam u bèt présent.
De l'intérieur une voix répond :
Pourtaus d'argent nou n'abém pas, Que-us oubriram quoan lous ajam.
Le dialogue se poursuit dans un échange d'aménités de ce genre. On frappe de nouveau et on demande l'hospitalité pour la nuit. De l'intérieur on questionne afin de savoir quel est le nombre de ceux qui attendent et pour quelle
raison ils sont dans ces parages. Les invités de la nôbie répondent qu'ils sont des voyageurs égarés et en petit nombre.
« Ta-b loutja n'abém pas ço qui's cau
Qu'en abém nous aùdis »
On passe ainsi en revue toutes les pièces du présent, et si par hasard on avait oublié quelque chose, il faudrait revenir à la maison pour compléter ce qui manque. On appelle cette cérémonie d'un nom spécial : las apartienses.
Pendant que ce dialogue se poursuit, les gens de la maison jettent par les fenêtres des poignées de grains maïs sur le cortège qui attend devant la porte.
Enfin une dernière question est posée de l'intérieur :
« Que-ns eau tabé ue cousinère. Que l'abém. E boulets aqueste ? »
On présente une ou deux jeunes filles au hasard. Si elles s'approchent trop de la porte, ceux de l'intérieur les font entrer, les couvrent de railleries et parfois les enferment à double tour jusque dans la sout déu porc (la loge à cochons).
La porte ne s'ouvre toute grande que lorsqu'on fait approcher la mariée ; elle est acceptée, le présént entre d'abord, la nôbie ensuite, et après elle tout le cortège. Les beaux parents sont les premiers à recevoir la jeune maîtresse et la
remettent entre les mains de son mari.
On s'assied de nouveau à table, la nôbie à côté du nôbi, le présent devant eux. On coupe le pain et le fromage qu'on vient d'apporter, on le distribue aux époux, puis aux parents, et on le mange immédiatement.
Ensuite on entonne ce chant de circonstance :
Au nouste poumè Que j'abè nau poumes ; Oy ! si le vent la fait tremblè La pouméte, la pouméte, Oy ! si le vent la fait tremblè La pouméte je l'aurai.
Ce chant est repris jusqu'à ce qu'on soit arrivé au nombre une, chaque reprise on détache une pomme ; la première est donnée aux époux, la seconde aux parents, la troisième au garçon et à la demoiselle d'honneur ; on les partage et on les mange sur-le-champ.
Ce présent et cette pyramide de neuf pommes sont des coutumes tout-à-fait spéciales au pays d'Ossau. Quant aux autres cérémonies, elles se retrouvent, à peu près analogues, dans le reste du Béarn. Pour conduire, en effet, la jeune mariée dans la maison de son époux, un cortège se forme et au milieu des chants et des cris joyeux, traverse le village. On se heurte à une porte close ; un dialogue chanté s'engage entre les gens de la nôbie qui sont à l'extérieur, et les gens du nôbi qui se trouvent dans la maison : les diverses parties du costume et du trousseau de la mariée sont énumérées ; lorsqu'enfin la porte s'ouvre, la belle-mère accueille la jeune fille, la prend par la main, la fait asseoir au foyer et lui présente la crémaillère à baiser. Ce curieux rite a été chanté par notre poète S. Palay, dans une trobe de son livre Case :
...Quoan mama biengou nore deguens,
La mayrie autalèu recebuts lous presents,
Que prenou per la ma la yoene e fresque espouse
E que l'amia'u cournè pròpi coum u miralh ;
Puch, suban la coustume, après l'abé setude
Au larè qui biénè lou sou, toute esmabude,
Que-u pourta dinqu'aus pots tremoulents lou crimalh. Quand ma mère s'en vint ici, comme bru, ma grand-mère, dès qu'elle eut reçu les présents d'usage, - prit par la main la jeune et fraîche épousée, - et l'amena au coin du feu propre comme un miroir ; - puis, suivant la coutume, après l'avoir assise — à ce foyer qui devenait le sien, toute émue — elle porta le crimalh jusqu'à ses lèvres tremblantes.
Un peu partout, dans l'ancienne France, la remise de la mariée était accompagnée d'un cérémonial particulier. Tous ces rites divers semblent burlesques ou absurdes, si on les regarde superficiellement, mais il s'en dégage un sens très précis, très profond et très respectable, pour peu qu'on les examine à la lumière de l'histoire, qu'on en recherche l'origine probable et le symbolisme.
Quand nous voyons en Béarn ce cortège nuptial qui s'avance, au milieu des chants joyeux, cette introduction au
foyer après une joute courtoise, cette crémaillère qu'on baise, ce pain que l'on rompt et que l'on mange ensemble, nous sommes bien forcés de reconnaître la survivance de cette flamme de l'esprit latin qui nous communiqua il y a quinze siècles sa civilisation et ses coutumes. Si nous nous en tenons aux rites spéciaux qui sont observés en Ossau, nous pouvons trouver l'explication de chacun
des détails qui se succèdent.
Ainsi cette sorte de combat en paroles, cette dispute entre les invités de la nôbie et ceux du
nôbi ont la même origine que la coutume de la sègue. Dans un pays de régime communautaire comme en Ossau et où
par ailleurs l'étendue des propriétés était restreinte, la création d'une nouvelle famille entraînait une diminution dans les parts de toutes les autres. Aussi le groupement qui allait recevoir un membre nouveau par le fait d'un mariage, opposait une certaine résistance à cette incorporation et exigeait, sous forme de cadeau, de présent, etc..., une compensation au dommage qu'il allait souffrir.
Le rite de la substitution d'un individu à un autre, au moment de la remise de la mariée, est aussi un souvenir de l'ancienne constitution économique de la Vallée. Si le groupe qui reçoit un membre nouveau réclame un dédommagement
pour les inconvénients que cause à la collectivité l'incorporation d'un nouvel élément de consommation, il est certain aussi que par contre ce groupement se renforce au double point de vue économique et numérique, puisqu'il s'enrichit d'un instrument de travail ; au contraire, la famille ou la tribu d'où sort ce membre qui se marie s'appauvrit et s'affaiblit. Aussi dans la vie primitive de clan essayait-on en pareille circonstance de substituer au moment du mariage et de livrer à l'autre famille un individu de moindre valeur économique que le vrai fiancé, ce qui provoquait les réclamations énergiques de la part des intéressés et les poussait même à des actes de violence à l'égard du remplaçant.
Cet usage qui se pratique encore dans les Indes et dans l'Océanie, existait aussi en Ossau et les moqueries actuelles à l'adresse des jeunes filles qu'on offre à la place de la vraie mariée sont un souvenir des violences qui devaient accueillir ces tentatives de substitution.
Les diverses parties du présént ossalois ont aussi leur signification. Ainsi les poules se retrouvent dans plusieurs pays comme un accessoire obligé du mariage.
C'est encore comme signe et augure de prospérité que l'on jette de poignées de maïs sur le cortège. On trouve cet usage dans la vallée de Barétous ; il est connu dans plusieurs de nos vieilles provinces.
La branche chargée de neuf pommes est clairement emblématique. Le nombre neuf est le nombre sacré et fatidique. Les branches et les fruits ont toujours joué un rôle considérable dans les coutumes et les divers actes de la vie humaine ; dans les noces ils figuraient la prospérité, ils servaient à marquer aux époux des souhaits de bonheur.
Le rite suprême enfin, celui qui renferme une portée plus grande et qui rend tout l'ensemble des négociations définitif, c'est le repas en commun, la participation à un même mets : c'est la confarreatio des Romains.
Tout se termine, le soir, par une cérémonie d'un caractère un peu libre, la roste, dont on retrouve l'équivalent dans
toutes nos vieilles provinces.
Telles sont les cérémonies nuptiales dans la vallée d'Ossau, où l'esprit conservateur du montagnard a gardé dans un mélange harmonieux les traditions anciennes, héritées de ses obscures origines, les coutumes des conquérants latins,
imprimées dans ses mœurs comme sur son sol, et enfin les joies et les espérances apportées par le christianisme. A ces rites pleins de grandeur et de gravité viennent se mêler des superstitions, des manifestations de joie bruyante et des éclats d'un réalisme rustique, toutes choses inévitables dans des coutumes dont la transmission est le fait exclusif de la masse populaire. Il est évident aussi que ceux qui conservent encore ces vieux usages n'en voient pas le sens exact et c'est à leur insu qu'ils continuent la chaîne d'une tradition séculaire.
Elles ont résisté jusqu'à cette heure aux envahissements progressifs des nouveautés ces vieilles coutumes du mariage. Puissent-elles résister encore et garder pour nos successeurs leur saveur de pittoresque et leur parfum de choses antiques ! Puissions-nous éviter la douleur de les voir s'évaporer et de compter parmi les derniers témoins attristés de ce qui fut la vie, l'espérance et la joie de nos aïeux !
Sources
- J.B. LABORDE, Coutumes Chansons de Noces, G. LESCHER-MOUTOUE, IMPRIMEUR, Pau, 1912.
- R. BREFEIL, Essai sur les chants et danses, Imprimerie de l'indépendant, Pau, 1934
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