atherine les confirma en 1505 et 1508.
En 1508 les Ossalois lui exposent, que resserrés dans une vallée étroite et stérile qui ne produisait ni bled, ni vin, ils ne vivent, ne subsistent, ne payent leurs impôts qu'à l'aide de leurs troupeaux qu'ils entretiennent en les conduisant sur le Pont-Long, qui avait TOUJOURS ÉTÉ LEUR PROPRIETE ; que pour s'y être transportés en habit d'armes, afin de réduire en vacant des terrains ensemencés, son procureur général qui feignait d'ignorer leurs privilèges, circonvenu sans doute, par des voisins avides, les inquiétait, les poursuivait, les persécutait de toutes les manières ; et qu'ils doivent recourir à son autorité afin de se mettre à l'abri d'aussi odieuses vexations.
Sur quoi SA MAJESTÉ, de l'avis de son conseil, consent que les Ossalois puissent s'attrouper, et avec main armée aller et
revenir au Pont-Long , en icelui démolir les fossés et fermetures, cueillir et ôter les grains crus et à croître, le tout, sans encourir envers elle, sa justice, aucune peine ni amende ; interdisant ses procureurs généraux, sénéchaux ou officiers de les en empêcher ; et si le contraire est fait, casse, annule, révoque de telles inhibitions et défenses, voulant que lesdits habitants usent pleinement de leurs droite, ( Lettres patentes du 5 juillet 1508. )
En 1522, le 22 septembre, Henri II, après avoir fait examiner leurs titres, les ratifie encore, de l'avis de son conseil.
Ce prince ayant ordonné qu'il fut fait un état de toutes les terres qui dépendaient de sa seigneurie, les Ossalois présentent en
1539, le dénombrement du Pont-Long, et déclarent l'avoir toujours possédé à titre de fief noble, avec le droit de s'y transporter armés et enseignes déployées.
Le procureur général ne conteste point leur propriété.
Il veut seulement les soumettre à payer au prince 200 écus d'or et à lui fournir deux chevaux d'Espagne, à chaque nouvelle investiture. Les Ossalois se refusent à cette redevance, et le chancelier de Foix, qui représente le seigneur, les reçoit simplement à foi et hommage.
La foi et hommage n'engageait le feudataire qu'à la fidélité, lorsque de propriétaire alléodial il consentait à devenir vassal, afin de conserver son indépendance.
Henri leur écrivit la lettre suivante le 8 janvier 1533,
LE ROI, Chers et bien amés, comme noire cousine la demoiselle d'Artiguelouve a résolu d'envoyer un grand nombre de bestiaux dans votre pacage, nous avons voulu vous écrire la présente, afin que vous le receviez au prix et raison que le vôtre propre, Pour notre amour, vous lui fairez la gratification et plaisir que attendons de vous. Ce faisant vous nous fairez service agréable. Nous prions Dieu, chers et bien amés, de vous donner ce que vous desirez le plus. Ecrit de Bergerac le huitième jour de janvier, l'an mil-cinq cent quarante-trois. Ainsi signé Henri et plus bas Ducolom. L'adresse est. A nos amés et fidéles les syndics, jurats, manans et habitants de la vallée d'Ossau. (sic)
Extrait de l'original et collationné par moi Signé, de Vignau greffier.
Cars et ben amats, per so que nostre cousie la damiselle d'Artigaloube a délibérat treineler un bon nombre de bestiar en vostre pe�xatge, nos vos avem voulut escriver la présente affin que vos lo recebats au prets et rason que la vostre propy, et per l'amour de nos lo far la gratification et plaser que nous fidam de vos, et vos nos farats, so fasent, servici agradable. (sic)
Pregam Diu vos donar cars et ben amats nostres, so que plus desirats. Escriut à Bergerac le ocyteme jor de jener l'an mil cinq cens quarante et tres ; ainsi signé Henry, et plus bas Ducolom. Et en l'adresse. à nostres amats et fidels los sindics, jurats, manants et habitants de la val d'Ossau. (sic)
Extrait de l'original et collationné par moi Signé, de Vignau greffier.
En 1546, toujours pour faire cesser les poursuites exercées contre eux, Henri confirme de nouveau leurs privilèges, franchise et liberté.
Nous sommes propriétaires du Pont-Long, disent-ils à Henri IV, en 1581, nos pères l'ont toujours exploité, possédé, défendu ; et
cependant, sous prétexte que nos privilèges ne sont pas confirmés, ratifiés par Votre Majesté, de simples particuliers tentent chaque jour de nous enlever cette lande, vos procureurs généraux les protègent ; des procès continuels nous exposent à des frais que nous ne pouvons pas supporter. Nous serons forcés d'abandonner notre vallée et de chercher ailleurs une patrie. On a dit, en plaidant, que ces menaces étaient dérisoires. Ce n'était pas là des menaces, mais l'expression d'un sentiment vif et douloureux. Les émigrations des peuples sont rares, mais elles arrivent quelquefois. si les usurpations continuent, si les usurpateurs ne sont pas punis. Que Votre Majesté daigne faire examiner nos titres par son conseil, et si elle les trouve fondés qu'elle daigne nous maintenir dans nos libertés, privilèges et franchise.
Henri les trouve fondés et un mois après qu'il eut juré d'être bon et fidèle seigneur de Béarn, il maintient les Ossalois dans leurs libertés, privilèges et franchises.
Ils y sont encore maintenus en 1612, par Louis XIII.
Les agents du fisc qui avaient respecté leur propriété pendant prés de 20 ans reproduisirent leurs attaques en 1634.
Un sieur Gassiot de Paraige avocat, présente le 6 décembre 1430, une requête au formateur du, domaine du roi, afin d'obtenir à fief nouveau une portion du Pont-Long, sous l'offre de laisser en nature de lande et toujours ouverte.
Les Ossalois s'opposent à cette demande : l'affaire est renvoyée au parlement. Le procureur patrimonial intervient et prétend que le terroir du Pont-Long appartient à sa majesté.
La vallée fournit ses défenses et les appuie sur les lettres patentes de 1319 et 1463, sur l'acte
d'inféodation de 1539, sur la lettre de la princesse de Vianne et d'Henri II, sur les dispositions des lois romaines.
Le procureur patrimonial répond, que la production faite par les Ossalois leur coupe la gorge ; qu'en exigeant de Jeanne d'Artois qu'elle ne permit à personne de labourer sur le Pont-Long, ils avaient formellement reconnu que cette lande appartenait a la maison du Béarn ; qu'en demandant à Gaston de leur concéder et délaisser tous les droits qu'ils avaient sur ce territoire, ils avaient reconnu encore que le prince en était propriétaire ; que s'il y eut de la part de ce prince vente ou donation, la vallée ne pouvait pas s'en prévaloir, attendu que l'ancien fort, comme le nouveau, défendait l'aliénation des biens de la seigneurie, ou ne la maintenait que pendant la vie du prince ; que l'acte de 1539, n'ayant pas été enregistré dans le délai prescrit par le règlement, était nul dans la forme ; que les lettres de la princesse de Vianne et d'Henri II, ne méritaient aucune foi, parce que c'était ordinairement le secrétaire qui les écrivait sans en donner connaissance au prince.
En conséquence il conclut à ce que n'apparaissant point que par affièvement ni par aucun autre titre, les habitants d'Ossau fussent propriétaires du Pont-Long ; apparaissant, au contraire, que par sentence de la cour majour de 1450, la propriété de ce territoire avait été déclarée appartenir au roi, il plut à la cour maintenir sa majesté dans la propriété dudit Pont-Long, appartenances et dépendances.
Toutes les questions concernant les droits du domaine et celles de la vallée furent développées dans ce procès.
Le parlement trouva l'affaire si importante, qu'il crut devoir assembler toutes les chambres pour l'examiner et la juger. L'arrêt donna gain de cause à la vallée.
Le dispositif est ainsi conçu ;
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