Le pastoralisme constitue une des principales activités économiques de nos vallées et cela depuis la nuit des temps.
Ainsi la transhumance saisonnière des brebis, vaches, et chevaux se perpétue depuis des siècles, c'est le départ vers une autre vie.
La transhumance (la sode) marque le passage de la vallée aux plateaux et donne l'occasion de manifestations festives.
La devette, qui intervient au cours
de l'été, désigne le passage d'une montagne à l'autre.
Les bergers d'Ossau et d'Aspe sont les derniers à rejoindre les estives car ce sont les plus hautes, et le climat y est plus rude. Ils redescendent dès les premières neiges du mois d'octobre.
A l'aube des premiers jours de juin, une effervescence règne dans les villages de la vallée. Les bergers ossalois vont partir pour la saison en montagne, avec leurs troupeaux aux sonnailles accordées. La transhumance à la montagne est un jour de fête pour les hommes et les animaux comme s'ils allaient retrouver là-haut, quelque bonheur mystérieux. Les brebis trépignent d'impatience, dans quelques jours, elles iront savourer l'herbe de la montagne qui sent bon la réglisse.
A la St Michel le berger quittera
les hauts sommets pour aller à la foire de Béost se défaire de ses vieilles bêtes.
Aujourd'hui, on se défait du troupeau entier, car la vie de berger en vallée d'Ossau est trop dure, et puis il y a l'hiver ! Il faut donner à manger aux bêtes.
Il y a à peine une trentaine d'années, les cadets de famille partaient l'automne venu avec le troupeau de brebis, dans les Landes, la Gironde, sur les bords de la Garonne, trouver cette nourriture qui manque au pays.
Actuellement cette transhumance d'hiver, quand elle existe encore, se fait par camions et l'on essaie de trouver des pâturages les moins éloignés de la maison.
L
e meilleur fromage est fabriqué pendant l'estive (début juin à mi-août) lorsque les brebis se nourrissent des herbes et fleurs des pâturages.
Ce mode d'organisation du travail qui perdure depuis des temps immémoriaux a produit une structure de propriété spécifique (terres indivises de montagne l'été et du Pont-Long l'hiver) et fournit un socle déterminant de la culture locale.
Les brebis, le lait, la traite
C'est la brebis béarnaise, race rustique parfaitement adaptée aux rigueurs de l'altitude, qui fournit la matière première. Une brebis peut donner jusqu'à un litre de lait par jour.
La traite s'effectue à proximité du "cujala", le matin et le soir. Il faut compter environ cinq à six litres de ce lait cru et entier pour produire un kilo de fromage. Une tomme de six kilos a donc nécessité plus de trente litres de lait.
Après la traite, on laisse reposer le lait dans les bidons " lou péga " tenus au frais dans l'eau du ruisseau. Le lait recueilli le matin sera travaillé le soir et inversement pour la fabrication du fromage.
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