La vallée d'Ossau :
Culture et Mémoire
Promenade Archéologique
en Vallée d'Ossau
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SOMMAIRE
La Vallée d'Ossau.
Nous n'avons nullement la prétention de présenter une description poétique de la belle vallée d'Ossau.
Rien de plus imposant et de plus admirable que le spectacle de l'ensemble de cette vallée vue du haut de la côte de Sévignac, mais ces impressions-là, si nous les ressentons profondément, nous n'oserions même pas essayer de les écrire.
Nous avons plusieurs fois parcouru la vallée, jamais en écrivain, ni même en véritable archéologue, mais en malade et en amateur ; aussi notre intention est-elle seulement de donner quelques indications sur ses édifices, tous de petites dimensions, mais dont plusieurs ne sont pas dépourvus d'intérêt.
Nous ne pouvons cependant nous dispenser de parler brièvement des privilèges de la vallée d'Ossau au temps des Vicomtes.
Jusque vers l'année 1100, la vallée avait eu ses Vicomtes particuliers et héréditaires dépendants des Vicomtes de Béarn.
Elle devait sans doute à cette circonstance et à sa situation jadis peu abordable, les franchises et les privilèges exorbitants dont elle jouit longtemps sous les souverains béarnais. Ces privilèges, sujet continuel de contestations, furent enfin débattus, confirmés et rédigés en For ou Charte en 1221, en présence du vicomte Raymond de Moncade qui se rendit de sa personne dans la vallée pour mettre un terme aux démêlés continuels qui avaient existé entre ses prédécesseurs et la vallée d'Ossau devenue le refuge des picoreurs et des gens de mauvaise vie. D'après le For de 1221, les Ossalois ne pouvaient être saisis même avec leur proie que sur la terre de Béarn, et parvenus à se réfugier dans leur vallée, ils ne pouvaient être punis que si le Vicomte ou la Vicomtesse se rendaient de leur personne en Ossau. Ces abus atténués par institution des Sénéchaux admis à remplacer les Vicomtes dans l'administration de la justice disparurent lorsqu'enfin les d'Albret purent faire admettre par tous leurs États de Béarn un seul For pour remplacer les Fors particuliers.
Lors des réunions de la Cour Majour, les Ossalois avaient siégé et table séparés au bout de la salle du Château de Pau. Ce droit leur avait été concédé à toujours en considération de ce que l'établissement premier du Château avait été gratuitement et gracieusement concédé par eux sur les vastes landes du Pont-Long alors propriété exclusive de la vallée d'Ossau.
Deux mots encore sur la manière dont la vallée était administrée après la réunion du Béarn à la France.
Les villages de la vallée d'Ossau ont toujours été et sont encore reliés entr'eux par un syndicat électif.
Chacun d'eux était administré et représenté au syndicat par un ou deux Jurats qui exerçaient justice civile et criminelle.
Les Jurats des communes étaient élus à la pluralité des voix, excepté dans les communes d'Aas et d'Assouste, où l'on avait adopté un mode différent dont nous parlerons plus loin.
L'élection à deux degrés, réclamée de nos jours par quelques bons esprits, était pratiquée dans la vallée d'Ossau.
L'assemblée des Jurats nommait non-seulement le Trigadour, syndic trésorier de la vallée, mais nommait à l'élection les deux d'entr'eux qui devaient être membres des États généraux de la province.
Ces deux délégués, disent les titres, occupaient le cinquième rang ; ils avaient voix délibérative et droit de prendre la parole avant ceux des vallées d'Aspe et de Barétous.
Les syndics avaient mission et pouvoir de procéder chaque année à la taxe de tout le grain qui se vendait entre particuliers
Les habitants de la vallée avaient droit de chasse et de pêche sans distinction de lieux et de personnes, ce qui n'était pas une médiocre liberté dans un temps où ce droit était ailleurs le privilège exclusif des seigneurs.
Lors du dénombrement de 1681, les syndics déclarent que vallée paye annuellement au Roi pour jouissance des montagnes et landes un droit de fief de 80 écus petits et aussi de tout temps tout le fromage qui se fait dans un jour en cabane et cuyala, de bétail à laine.
Des dix-huit communes dont se compose la vallée d'Ossau quatorze seulement paraissent devoir attirer notre attention. Ste-Colomme, Mifaget, Arudy, Louvie-Juzon, Izeste, Buzy, Bilhères, Bielle, Aste-Béon, Béost-Bagès, Aas, Assouste et Laruns, et encore de plusieurs d'entr'elles, nous dirons peu de mots, nous étendant seulement sur celles qui peuvent présenter quelque intérêt archéologique. A ce dernier titre nous pousserons jusqu'à Gabas après avoir pourtant parlé des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes que leur fréquentation comme eaux thermales ne nous permet pas de passer sous silence.
Avant de parler des divers lieux que nous venons d'énumérer, nous devons dire d'abord que presque toutes les habitations construites en plaine offrent, sans doute en raison du prix attaché à la moindre parcelle de terre arable, ce caractère particulier d'habitations rurales dénuées de cour d'exploitation. Elles sont presque partout remplacées par de vastes rez-dechaussées au-dessus desquels s'étendent les logements. De plus et en raison de la proximité des belles carrières de marbre gris, les encadrements des ouvertures de ces maisons sont solidement construits. Aussi rencontre-t-on dans tous les villages nombre de maisons de bonne apparence et dont plusieurs remontent soit par leur date soit par le caractère de leur architecture au XVIe et au XVIIe siècle.
Leurs portails sont ordinairement surmontés d'arcs surbaissés et en accolades au-dessus des quelles sont sculptées des dates et divers emblèmes. Plusieurs maisons ont conservé leurs fenêtres à croisillons découpés de moulures prismatiques et couronnés d'une moulure qui vient retomber latéralement sur les jambages et reposer sur des tètes ou autres figures sculptées.
Ste-Colomme
L'orthographe officielle est Ste-Colomme et cependant les titres anciens portent presque tous Ste-Colome comme nous l'avions écrit dans une précédente publication.
Ce village fort éloigné de la route des Eaux-Bonnes, possède une charmante église du commencement du XV e siècle et un château de la fin du XII e siècle.
Les édifices religieux du XV e siècle ne sont pas chose rare, même en Béarn, mais l'église de Ste-Colomme mérite une mention particulière, sinon par sa grandeur, du moins par ses bonnes proportions et par l'unité de son style.
L'intérieur mesure 24 mètres environ de longueur sur 9 mètres de largeur dans œuvre.
Elle se compose d'une seule nef terminée par une abside à pans coupés et de deux jolies chapelles latérales dont une quadrangulaire et l'autre à pans coupés. Les voûtes, leurs arcs-doubleaux et leurs arêtiers reposent sur des colonnes engagées et forment un ensemble élégant et de belles proportions. Les grandes fenêtres sont ajourées par des meneaux et des rinceaux aussi simples que le comportait cette époque.
Le clocher est adossé au mur ouest de la grande nef.
L'église est orientée de même que presque toutes celles de la vallée et comme dans la plupart d'entr'elles le porche est ouvert au midi, ainsi que semble, l'exiger l'altitude de ces villages.
La toiture, au lieu d'être supportée par des fermes en charpente, se compose de simples chevrons armés et nous a paru d'une belle exécution.
Il existe à Ste-Colomme un petit château
composé d'une seule salle et d'un donjon peu élevé. Les ouvertures sont fort étroites et fort rares, surtout au rez-de-chaussée. L'escalier accédant au premier étage est placé à l'extérieur et tout semble indiquer qu'il a été construit après coup et a remplacé une échelle de fer ; peut-être avait-il été placé en dehors, afin de ne laisser après sa démolition et en cas d'attaque aucune ouverture pouvant donner accès à l'étage supérieur.
Le bâtiment principal mesure hors œuvre 13, 20 mètres sur 11 m.
La saillie du donjon est de 4 mètres, et sa largeur de 4, 90 mètres.
Les murs ont partout une épaisseur qui varie entre 1 mètre et 1, 10 m.
La grande salle du rez-de-chaussée est éclairée par une seule fenêtre géminée et par deux espèces de meurtrières fort étroites.
L'ancienne porte au pied de l'escalier a été murée et remplacée sur une autre face par une porte moderne.
Le donjon est la seule partie voûtée de l'édifice. Sa voûte est construite en pierres avec arêtiers taillés en nervures et supportés dans les angles par des écussons en partie brisés.
La communication entre le donjon et la grande salle avait lieu au moyen d'une porte ogivale. Cette forme, et d'ailleurs la construction des voûtes, ne fait pas remonter ce petit château beaucoup au-delà du XIIIe siècle.
Les murs du donjon sont construits en pierre de moyen appareil ainsi qu'une partie des murs du bâtiment principal ; l'un d'eux cependant laisse apercevoir la trace d'un opus spicatum travaillé avec une grande régularité.
Le donjon ne comporte pas une plus grande hauteur que la construction principale et cette hauteur n'excède pas 9 mètres.
Nous n'avons trouvé dans les murs ni contre les murs aucune trace de cheminées, ce qui semblerait indiquer un lieu de refuge séparé de l'habitation qui très probablement se trouvait près de là et peut-être dans la même enceinte.
Mifaget
Le chemin de Ste-Colomme à Mifaget est des plus ardus et ne nous paraît pouvoir être parcouru qu'à cheval. Heureusement Mifaget est traversé par la belle route de Louvie-Juzon à Nay et à Bétharram par Bruges; elle était, il y a peu d'années encore, la route carrossable la moins indirecte entre les stations thermales des Eaux-Bonnes et de Cauterets.
Ce village qui, dans les documents anciens, porta successivement les noms de Mieyfaget, Mieyhaget, possédait un hôpital fondé en 1100; sa commanderie dépendait de l'abbaye de Ste-Christine. La petite église de Mifaget remonte en partie à cette époque. Comment avons nous été conduit à visiter ce petit édifice ? Le voici : Un jour que nous prenions à Bielle quelques renseignements sur le village de Mifaget, il nous fut répondu que c'était un endroit très-misérable et qui ne méritait pas d'être visité, que toutefois il existait sous le sanctuaire de l'église un grand trou dans lequel on conservait une petite figure de pierre à laquelle on avait donné le nom de saint Plouradou (saint Pleureur), et que l'usage des contrées voisines était de conduire en cet endroit les enfants dignes de ce saint patron dont le nom ne se trouve pas dans le calendrier.
De ce singulier récit on pouvait naturellement conclure qu'il devait exister en cet endroit une crypte souterraine, chose si rare dans les églises du Béarn et au risque d'une de ces déceptions si fréquentes dans les explorations, nous nous rendîmes le jour même à Mifaget.
De déception, nous éprouvâmes seulement celle de n'avoir pas pour cette longue excursion disposé notre temps de manière à nous permettre d'étudier et de dessiner dans tous ses détails ce monument du XIe siècle.
Sa construction est en pierres de grand appareil et exécutée avec un soin bien rare dans des églises de si peu d'importance.
Ce petit édifice n'est pas rigoureusement orienté, son grand axe est légèrement incliné vers l'est.
Le sanctuaire mesure 5 m 30 de diamètre.
Les deux colonnes et les piliers de l'arc triomphal sont très sensiblement hors de leur aplomb. Ils ont sans doute été déversés par la poussée et la chute d'une voûte en maçonnerie remplacée aujourd'hui par une voûte en bois. Les colonnes mesurent 5 m de hauteur y compris le socle de 0 m 50 qui les reçoit.
On descend dans la crypte, située au-dessous du chœur, par un escalier en pierre disposé obliquement vers la gauche de la sainte table. La porte du bas n'est pas voûtée, elle est recouverte par deux pierres faisant partie des assises du mur et disposées en encorbellement.
La crypte est faiblement éclairée par trois barbacanes très évasées à l'intérieur et franchement accusées à l'extérieur par des niches ou enfoncements dont elles occupent l'axe.
Elle est complètement circulaire. Son diamètre est de 5 m IO.
Sa hauteur sous clef est de 3 m 23, mais le sol a dû être élevé de quelques centimètres, ce que peut faire supposer le peu de hauteur du banc circulaire en pierre qui fait partie intégrante du mur dont il forme la base.
Au-dessus de ce banc s'élèvent vingt et une assises de pierres régulièrement disposées et formant les parois du mur et de la voûte jusqu'au noyau médian qui porte la largeur de deux assises et sur lequel est peint le monogramme du Christ.
La voûte affecte exactement la surface d'une calotte hémisphérique ; aucun bandeau saillant n'en détermine la naissance. Cette voûte est formée d'assises d'égale hauteur et qui sans doute pour éviter les difficultés d'une pénétration se continuent horizontalement au-dessus de la porte dont deux pierres en encorbellement forment le linteau comme on le peut voir.
De sa construction première la petite église de Mifaget n'a conservé que sa crypte, son abside circulaire et la travée.
Sur les flancs de la nef, des colonnes engagées supportaient les arcs-doubleaux qui séparaient les diverses travées de sa voûte. Cette voûte devait avoir un centre surhaussé car la retombée des arcs portait sur les dés qui surmontaient les chapiteaux.
Il ne subsiste plus que quatre colonnes coiffées de chapiteaux historiés.
L'un d'eux est découpé de feuilles, un autre d'enroulements d'un caractère byzantin , le troisième est entouré de serpents dont la tête repose sous de fines volutes et qui retiennent une pomme dans les plis de leur enroulement, enfin le quatrième représente une tête d'homme entre deux aigles dont les serres reposent sur des serpents et semble ainsi vouloir reproduire l'emblème du chrétien entre la force et la prudence.
Sur la face intérieure du tympan de la porte est sculpté un Agnus Dei dans un cercle de perles.
Cette petite église, comme toutes celles de cette époque, était voûtée en maçonnerie mais comme dans plusieurs autres les piliers étaient trop faibles pour s'opposer à la poussée et leur déversement très sensible indique assez que ce défaut de résistance a du déterminer la chute non seulement de la voûte de la nef mais même celle du sanctuaire entraîné à son tour par la chute de l'arc triomphal. Du reste ces accidents ont été très fréquents jusqu'au moment où s'est montrée la forme ogivale reportant plus verticalement la poussée sur les points d'appui qui d'ailleurs ont été dès lors soutenus par de puissants contreforts. Nous n'en conclurons pas que nous devions renoncer dans le midi à l'architecture romane si convenable dans ces contrées et qui offre selon nous plus de ressources au talent et à l'imagination des architectes ; d'ailleurs le mode de construction de nos voûtes maintenant si légères et dont la, poussée est presque nulle ne peut faire craindre le renouvellement des accidents qu'on avait à redouter avec les voûtes si massives d'autrefois.
La face extérieure de la porte présente une décoration à la fois gracieuse et originale. Sur les deux consoles formant sommiers sont sculptées deux petites figures. Sur ces consoles repose un tympan décoré du monogramme sacré. Ce tympan est enveloppé d'une large archivolte formée d'un simple cavet retourné en forme d'imposte et le cavet est découpé de figures d'anges les ailes déployées.
L'extérieur de l'abside est découronné de son bandeau supérieur soutenu par une suite de consoles dont le mur a conservé les empreintes. Néanmoins cette abside, par le soin de sa construction, est encore digne d'attention. Le mur circulaire composé de vingt assises parfaitement appareillées est percé de trois fenêtres à plein cintre, sa masse repose sur un soubassement correspondant à la crypte et parfaitement dégagé par la différence de niveau qui existe entre le sol de la place et celui du jardin du presbytère. Dans ce soubassement trois niches semblables aux baies des fenêtres supérieures reçoivent les ouvertures longues et étroites qui éclairent l'abside.
Depuis la première publication de cette notice, nous avons eu occasion de revoir Mifaget en nous rendant des Eaux-Bonnes à Nay et nous avons eu à regretter que les exigences du service aient amené dans la construction de cette antique église plusieurs altérations fâcheuses. Nous n'accusons personne, mais nous sommes d'autant plus convaincu de l'intérêt que peut avoir à un moment donné la publication graphique des édifices anciens, si souvent dénaturés non seulement par le
temps, mais par des exigences nouvelles.
Louvie-Juzon
Le village de Louvie-Juzon est situé à 24 kilomètres de Pau sur la rive droite du gave que l'on traverse en cet endroit pour reprendre sur la rive gauche la route des Eaux-Bonnes.
Louvie dont la population est de 16 à 1,700 habitants n'offre d'intéressant que son église ou plutôt que son clocher surmoulé d'une flèche en pierre, chose autrefois bien rare en Béarn. Cette église, se compose d'une nef principale dont la construction semble remonter au XVe siècle et de deux bas côtés. Celui du nord construit à une époque relativement moderne est dénué de tout caractère, c'est une construction des plus simples accolée à la nef médiane. Le bas côté du sud est de construction toute récente, moins simple mais malheureusement, peu en rapport avec le style général de l'édifice.
L'église de Louvie est orientée. Sa nef mesure en longueur dans œuvre 24 m, et sa largeur aussi dans œuvre 9 m 96. La voûte, beaucoup trop basse pour une si grande largeur, n'excède pas 8 m 75. Cette voûte est découpée de fines et belles nervures dont la retombée repose sur de petites colonnes engagées et décorées de chapiteaux historiés qui ne manquent pas d'originalité. Les uns représentent des personnages à mi-corps,
portant des banderoles, d'autres des écussons tenus ici par deux ours, là par une vache et un ours. Ce dernier écusson devait sans doute recevoir les armes de la vallée d'Ossau. Bien que les voûtes soient trop basses, nous devons dire qu'elles sont du moins d'une bonne exécution et que leurs nervures sont en même temps fines et fermes.
Au devant de l'église de Louvie existe un porche relativement moderne. Il est évidemment très utile, mais d'un assez mauvais goût et d'un médiocre effet. Au-dessus s'étend une grande salle sans destination depuis la construction du bâtiment d'école, très convenable, élevé il y a peu d'années, à peu de distance du pont.
A droite du porche, un escalier extérieur conduit au clocher, la partie la plus intéressante de l'édifice.
La tour du clocher est carrée, elle mesure à sa base 2 m 73 dans œuvre des murs et 5 m 31 hors œuvre. Sa hauteur mesurée du sol de l'église jusqu'au dessous de la naissance de la flèche est de 17 m, celle de la flèche est maintenant réduite à 9 m, mais devait être originairement de 12 m, ce qui donnait pour hauteur totale 29 mètres.
Le sommet de la flèche aurait été, dit-on , vers 1830, frappé de la foudre et l'on aurait pris par économie le triste parti de ne pas reconstruire ce qui avait été détruit et de se borner à aplanir et à retailler en pente la partie supérieure.
Si le fait n'est pas exact, il en résulterait que cette flèche aurait dès l'origine affecté la forme d'une cloche très allongée, ce dont on trouve quelques exemples notamment sur les deux clochers de la Cathédrale de Pampelune. Mais ces exemples ne me paraissent pas remonter au delà du XVIIe siècle.
Cette flèche de forme octogonale repose sur le sommet carré de la tour. Quatre petits clochetons, cantonnés aux angles rachètent cette différence de forme. Ils sont carrés, élégis sur chacune de leurs faces et surmontés de frontons et de petites pyramides, le tout découpé de pinacles et de crochets. Les huit arêtes de la flèche étaient également ornées de crochets dont quelques uns existent encore.
La construction de cette flèche est parfaitement entendue et d'une exécution remarquable.
Chacun des pans coupés est racheté et supporté par quatre assises de belles pierres formant encorbellements arrondis en consoles et dont les joints, au lieu d'être horizontaux, sont d'équerre sur l'inclinaison des faces de la flèche.
Le corps de cette flèche se compose de vingt-deux assises parfaitement appareillées et de la plus grande régularité.
Izeste
A quelques minutes de Louvie-Juzon, le gracieux et pittoresque village d'Izeste échelonne, sur les deux côtés de la route, ses maisons de la fin du XVe siècle.
L'église d'Izeste n'a conservé de sa construction première qu'une chapelle latérale. Cette chapelle recèle derrière son retable une très intéressante peinture murale. Elle a été vue et dessinée par un peintre distingué, M. l'abbé Montaut (d'Oloron), qui a profité du moment où le retable ancien était enlevé et devait faire place à celui qui existe maintenant:
M. l'abbé Montaut a bien voulu nous communiquer ce dessin et nous autoriser à le reproduire en chromolithographie : nous
le donnons.
Sur un socle décoré de trois tètes d'anges et de bouquets de feuillages reposent trois pilastres cannelés surmontés d'une
corniche dont la frise est ornée de rinceaux. Sur le fond quadrillé des panneaux séparés par un des pilastres, sont peintes, l'une debout et l'autre assise, les figures de St-Sébastien et de St-Fabien. Au-dessus de la corniche et épousant la forme de la voûte, Dieu le Père est représenté à mi-corps et coiffé de la tiare, sa main droite est élevée et bénissante et sa gauche tient un crucifix.
Cette peinture sobre et pleine de dignité, rappelle par sa simplicité et l'ampleur des draperies, les pierres tombales du
XIVe siècle, et pourrait être attribuée à cette époque si le style de son architecture n'indiquait pas d'une manière précise la période de la Renaissance : elle pourrait avoir été exécutée par des artistes italiens, ce qui expliquerait en même temps le grand style des ligures et le goût un peu douteux de certaines parties de l'ornementation. Cette fresque est bien conservée et il est vraiment regrettable que l'on n'ait pu la rendre à la lumière.
Le tombeau de l'autel semble appartenir par son style primitif au temps de l'introduction du christianisme dans la vallée, et serait par conséquent de plusieurs siècles antérieur à la construction des parties les plus anciennes de l'édifice.
Le village d'Izeste a donné le jour à l'une des gloires du Béarn, à l'illustre médecin, Théophile de Bordeu, né à Izeste en 1722, et mort à Paris en 1776.
Après avoir débuté d'une manière brillante à Montpellier, de Bordeu se fit recevoir docteur à Paris, où ses découvertes
chirurgicales et ses nombreux écrits lui acquirent bientôt un rang élevé.
Théophile de Bordeu combattit avec énergie toutes les vieilles erreurs médicales, ce qui sans doute ne contribua pas peu à lui
faire fermer le chemin de la Cour où les mémoires de St-Simon nous le montrent introduit, pour ainsi dire, clandestinement auprès de Louis XV, au moment où la vie du roi ne laissait plus aucun espoir à ses médecins ordinaires.
De Bordeu démontra les avantages que la médecine peut retirer de l'emploi des eaux minérales et sous ce rapport surtout les contrées pyrénéennes doivent à sa mémoire une éternelle reconnaissance.
La famille de Bordeu a possédé pendant des siècles une propriété importante à Izeste, et nous voyons que lors du
dénombrement de 1681, se présente Paul de Bordeu , lequel tient et possède deux maisons appelées l'une Betbéder, l'autre Bayonne, avec basse-cour, grange et jardin ; il déclare qu'il a donné la maison de Bayonne avec la métairie et terre d'Azon à Maître Théophile de Bordeu, avocat, son frère.
Il déclare en outre avoir droit de sépulture sous le porche de l'église y possédant deux tombes.
Et enfin que son père, feu Ramond de Bordeu, a reçu de feu Bernard, seigneur de Ste-Colomme et d'Izeste, décharge, de tous sens, rente ensemble de tous devoirs réels, mixtes et corporels, franchises et libertés..
La famille des Bordeu est représentée aujourd'hui par le fils unique de feu le docteur de Bordeu, mort sous-inspecteur des eaux de Cauterets.
Le domaine de Bordeu peu considérable aujourd'hui, et qu'une souscription béarnaise aurait du conserver au jeune héritier du nom, a été récemment acquis par M. le docteur Daran, médecin en chef de l'hospice de Pau.
Avant de quitter le village d'Izeste, nous devons signaler sur son territoire l'existence d'une belle et riche grotte souvent visitée par les naturalistes et les géologues, dont les recherches ont amené la découverte de nombreux fossiles.
Arudy
La petite ville d'Arudy, chef-lieu du canton de ce nom, est située en plaine, au pied de la côte de Sévignac et à peu de distance d'Izeste et de la route des Eaux-Bonnes.
Cette ville bien bâtie, a une apparence de propreté et d'aisance ; sa jolie église, remarquable par son bon goût, son élégance et son unité de style, parait remonter aux dernières années du XIVe siècle.
Elle est orientée, mais son portail, comme presque tous ceux de la vallée, se présente au Midi. L'édifice se compose
de trois nefs ou plus rigoureusement d'une grande nef flanquée latéralement de deux rangs de chapelles et terminée par une abside en pans-coupés.
La longueur totale de l'édifice, mesurée dans œuvre, est d'environ 26 m, et sa largeur, aussi dans œuvre, est de 18 m 90.
La nef médiane composée de quatre travées n'a pas moins de 8 m de largeur entre piliers.
Toutes les parties de l'édifice sont voûtées en maçonnerie de pierres plates ; les voûtes sont d'une charmante exécution et remarquables par leur disposition en étoiles à quatre branches dont les principaux arêtiers aboutissent aux clefs sculptées destinées à les recevoir. Les retombées de ces arêtiers et des arcs-doubleaux reposent sur des piliers flanqués de colonnes engagées et surmontées de chapiteaux historiés dont le style rappelle ceux de Louvie-Juzon. Sur l'un d'eux un personnage à longue barbe tient d'une main un vase et de l'autre une hache ; sur un autre est sculpté un serpent ; un troisième est occupé par une figure soutenant un écusson ; une des clefs présente un ange tenant d'une main une hache et de l'autre un bouclier.
La première chapelle au Sud-Ouest sert de vestibule à l'église et la troisième renferme le tombeau d'un évêque, monument relativement moderne et fort médiocre. Le retable du maître-autel, au contraire, est d'une heureuse et charmante composition.
Buzy
Ce joli village de 1,300 habitants, est situe à 5 kilomètres d'Arudy son chef-lieu de canton.
Dans la commune de Buzy, à 30 mètres environ à gauche de la route départementale d'Arudy à Buzy, se trouve un dolmen signalé dans plusieurs ouvrages. Il est situé dans le quartier appelé le Cailheu de Tebern, nom d'un rocher qui se dressa en face de l'autre côté de la route. Ce rocher était voisin d'une maison habitée au XVIe siècle par des cagots.
La pierre qui forme la partie supérieure du dolmen affecte la forme d'une écaille de tortue. Elle est de marbre gris ainsi que les sept supports. Un de ceux-ci est tombé dans l'ouverture encore béante, faite sans doute par des chercheurs de trésor. Le reste du monument n'a pas été ébranlé.
La longueur de la table ou couvercle est de 2 m 75, sa largeur de 2 m 55 ; la plus grande épaisseur est de 1 m 20 ; la longueur de la cavité est de 1 m 60 ; la largeur de 1 m 50.
Les supports sont disposés sur un triangle dont la base aurait 1 m 50.
La surface du couvercle ne porte aucune trace de rainure ni de rigole.
Le dolmen que nous venons de décrire est, d'après M. Paul Raymond, le seul incontestablement authentique parmi tous ceux
qui ont été jusqu'à ce jour signalés dans la vallée d'Ossau.
On doit rejeter comme n'étant pas l'œuvre de l'homme, tous les assemblages indiqués comme antiquités celtiques, à
Arudy, à Izeste, à Bescat et à Louvie-Juzon. Du reste, on en pourra juger en visitant celles de ces localités dont nous avons eu occasion de parler.
Bilhères
Traversant de nouveau les villages d'Izeste et de Louvie-Juzon et avant d'arriver à Bielle, on aperçoit à droite, le flanc de la montagne, le joli village de Bilhères exposé aux premiers rayons du soleil levant.
Ce village bien que respirant une grande aisance est plus gracieux à voir de loin que de près et n'offre par lui-même aucun intérêt archéologique ; mais il existe dans les pâturages qui le surmontent des groupes de cromlechs ou cercles de pierres brutes dont la disposition rappelle ceux de la Bretagne.
Des 1842, ils avaient été signalés par M. l'abbé Châteauneuf, naguère encore curé de Bielle, où l'a retenu pendant plus de trente années, l'attachement de ses paroissiens.
Ces cromlechs sont disposés en trois groupes sur divers points du versant oriental de la montagne du Benou qui sépare la vallée d'Ossau de la vallée d'Aspe et semble s'abaisser à son sommet pour faciliter la communication entre les deux vallées.
Ces groupes sont situés à une grande distance les uns des autres ; le premier et le moins élevé occupe au-dessus du village un plateau dont l'altitude peut être évaluée à 900 mètres, et auquel on arrive par un chemin long et difficile. Aussi, depuis que les cromlechs ont été signalés pour la première fois, on s'est peu empressé d'en vérifier l'existence et l'on a trouvé plus simple de la révoquer en doute et d'admettre que ces cercles de pierre avaient sans doute pour origine une espèce de délassement des pasteurs, qui d'ailleurs pouvaient avoir réuni ces pierres en cercle pour se chauffer autour et y faire cuire des aliments ; mais il est à remarquer que nulle part ailleurs dans la montagne on ne rencontre cette disposition et que, si le but eut été tel, les pierres n'eussent pas été dressées verticalement, mais au contraire à plat en forme de bancs.
Cependant, il y a peu d'années, quelques savants ayant pour guide M. l'abbé Châteauneuf lui-même, explorèrent sa découverte, et l'un d'eux, M. Paul Raymond, publia dans la Revue Archéologique le résultat de cette exploration et vint affirmer d'une manière indiscutable l'existence de ces antiques monuments que l'on peut maintenant signaler en toute assurance aux archéologues. Seulement nous croyons utile de les prévenir que ne devant rencontrer à Bilhères aucuns renseignements, ils feront bien, malgré les quelques indications qui vont suivre, de na pas s'engager sans guide dans cette excursion ; ils s'exposeraient à faire fausse route, à dépasser le but sans l’apercevoir, et à gravir péniblement la montagne tantôt en voiture, tantôt à pied, peut-être bien au-delà de la chapelle de Maria Blanque et des chemins battus, s'épuisant en recherches infructueuses, et heureux encore, si comme nous, ils rencontraient du moins à la descente, les deux premiers groupes, car, contraints par la fatigue et le défaut de temps, nous avons dû renoncer à l'exploration du troisième groupe qui parait être de beaucoup le plus intéressant.
Cela dit, passons à l'examen successif des trois groupes.•
Le premier est situé assez loin de Bilhères, à peu de distance de la route frayée sur le flanc de la montagne, dans un lieu planté de grands chênes et sur le plateau d'un tertre à peu près circulaire non loin de la chapelle de Hundas ce lieu porte, dit-on, dans le pays le nom de Couraüs de Hundas (cercles de la fontaine). Les enceintes de pierres sont au nombre de vingt-quatre composées chacune de treize à vingt pierres d'une hauteur qui varie entre 0 m 25 et 0 m 60.
Ces pierres sont, rangées en cercle dont le plus petit mesure 3 mètres de diamètre et le plus grand 6 mètres.
Le second groupe de cromlechs situé à une plus grande altitude que le premier se rencontre à proximité du chemin et sur la rive gauche d'un petit ruisseau. Ce groupe se compose seulement de six enceintes dont les trois premières, fort rapprochées entr'elles sont séparées des trois autres par une distance de 12 m 80.
Les diamètres intérieurs des cercles varient entre 5 m 80 et 8 mètres. Du reste la disposition, le nombre et les dimensions des pierres enveloppantes sont les mêmes que dans les cercles du groupe précédent.
Une recherche de trésors imaginaires a conduit, parait-il, des pasteurs à fouiller le sol des enceintes et à fait découvrir des enceintes intérieures de 1 m de diamètre sur 0 m 30 de profondeur dans le fond desquelles on a trouvé des débris de charbon de bois de sapin, mais aucune trace d'incinération.
N'ayant pu visiter le troisième groupe que nous croyons situé sur un point très élevé au nord des deux premiers, nous résumerons en peu de mots la description donnée par M. Paul Raymond. Pour arriver à ce troisième groupe il faut gravir pendant vingt minutes la pente abrupte qui conduit au quartier de Courége d'où la vue s'étend sur toute la vallée ; et là se rencontrent en ligne sur une étendue de deux cents mètres environ treize enceintes circulaires formées par des pierres plus serrées dont le nombre est de dix-huit à vingt-quatre par cercle et dont la hauteur varie entre 1 m et 1 m 40. Les diamètres des cercles sont inégaux le plus petit mesure 3 mètres tandis que le plus grand en mesure 6 m. Les treize enceintes comme celles des groupes inférieurs comportent des enceintes inscrites établies dans les mêmes conditions.
Bielle
Le village de Bielle (villa Biella) bâti sur l'emplacement d'une villa antique dont on trouve encore quelques vestiges était autrefois le chef-lieu de la vallée d'Ossau et prenait le titre de Capdulh de la vallée.
Bielle joue dans les annales d'Ossau un rôle très important. C'est là, dans la petite salle des archives, que délibérait l'assemblée des Jurats. C'est là qu'ils prenaient leurs décisions. C'est à Bielle que se réunissaient les Ossalois en armes et enseignes déployées lorsqu'ils répondaient à l'appel de leurs souverains, ou lorsqu'ils s'armaient pour défendre leurs droits sur les landes du Pont-Long, ce sujet de contestations fréquentes parfois même d'interventions armées et de procès qui sont venus, il y a peu d'années, se terminer prosaïquement devant la Cour de Pau.
C'est dans l'église St-Vivien de Bielle qu'en 1436, le seigneur de Béarn reçut le serment de fidélité de toute la vallée et qu'il jura , la main sur le missel et sur la sainte croix, que bon et loyal seigneur leur serait et les conserverait en tous Fors, privilèges et coutumes, et qu'il rendrait justice aux pauvres comme aux riches.
L'église St-Vivien de Bielle porte les caractères du XVe siècle. Elle a bien le style maigre de cette époque.
Cette église, comme toutes celles de la vallée, est orientée. Son plan est composé d'une nef médiane terminée par une abside à pans coupés et de deux collatéraux. La longueur de la nef principale est de 26 mètres mesurée dans œuvre, la largeur est de 6 m 60 entre piliers et de 7 m 80 d'axe en axe. Le bas-côté du nord mesure 3 m 20 de passage entre les colonnes, celui du sud 2m 40 seulement, et cela sans autre motif apparent que celui de faciliter à l'extérieur l'entrée de la tour.
C'est dans les murs de l'abside que se trouvent engagées les colonnes antiques, que selon une tradition populaire, Henri IV aurait demandées à la vallée et que les Ossalois lui auraient refusées accompagnant leur refus de ces adroites paroles : « Dites au roi que nos cœurs sont à lui et qu'il peut en disposer ; mais que les colonnes sont à Dieu, qu'il s'arrange avec lui. »
La grande nef comporte quatre travées dont une se réunit à l'abside pour former le sanctuaire. Les trois autres sont mises en communication avec les collatéraux au moyen d'arcades surbaissées en anse de panier.
Le style de l'édifice n'est pas uniforme, il est emprunté à plusieurs époques du même siècle. Les quatre piliers qui supportent les murs séparant les nefs présentent sur deux de leurs faces des colonnes engagées tandis que sur les deux autres faces ils sont découpés de cavets qui pour tournent les cintres de ces arcades, et ces dernières au lieu d'être ogivales sont elliptiques.
Déjà une plus grande liberté d'action, sur certains points où la solidité ne pouvait être compromise, permettait à l'architecte l'emploi des arcs surbaissés, tandis qu'il devait conserver la forme ogivale dans la construction des voûtes principales.
Du reste le Béarn en général et plus particulièrement la vallée d'Ossau, en adoptant l'architecture ogivale; semble ne pas avoir, comme ailleurs, repoussé la tradition de la colonne romaine et n'adopter qu'avec une certaine répugnance non seulement les nervures et les baguettes du XVe siècle, mais même les fines colonnettes des deux siècles précédents.
Les voûtes ogivales des trois nefs sont découpées. d'arêtiers et de formerets disposés en étoiles comme l'indique le, plan. Les arêtiers sont d'une grande légèreté et d'une grande pureté de forme ; leur épaisseur n'excède pas 18 centimètres tandis que leur profondeur apparente en mesure 32. Leurs flancs sont découpés d'une large gorge et allégis de deux cavets. La jonction et le croisement de ces arêtiers et des formerets s'opère sur d'élégantes clefs sculptées. Celle qui réunit les nervures de l'abside projette au dehors des saillies de raccordement et ne mesure pas moins d'un mètre. Cette ossature principale des voûtes est en pierre de taille et les parties intermédiaires formant les pleins des voûtes sont, en petites pierres plates qui mesurent 0 m 18 de queue.
Il est bon d'observer que l'arête formant l'axe longitudinal du sommet des nefs et donnant sur le plan une ligne droite ne la donnerait pas de même en coupe longitudinale; Dans chaque travée cette arête suit une courbe d'un très grand rayon de telle sorte que le point le plus élevé se trouve sur une courbe qui s'abaisse de manière à venir porter sur l'arc doubleau à 0 m 19 plus bas que le point le plus élevé. Il en est de même dans le sens de la largeur de la nef,
mais ici la différence est de 0 m 40.
Cette disposition que l'on rencontre parfois ailleurs notamment à Sauveterre crée des difficultés qui n'ont pas arrêté l'architecte et semblent prouver malgré le peu d'unité de son style que l'exécution de l'église de Bielle a été dirigée par un habile constructeur.
La plus grande hauteur de la voûte médiane est de 8 m 94. Cette hauteur très faible pour une église à collatéraux n'a pas permis d'éclairer latéralement et directement cette nef. Elle ne reçoit de lumière que par les trois grandes fenêtres à meneau de l'abside et par les six petites fenêtres ouvertes dans les murs latéraux des bas-côtés.
Toutes ces fenêtres sont percées à une grande hauteur au-dessus du sol; les premières à 4 mètres , les autres à 3 m.
Les arcs doubleaux des trois nefs portent sur les colonnes engagées dans les piliers et dans les murs. Celles de la grande nef mesurent 4 m 40 et celles des bas-côtés 3 m 55 seulement, y compris la hauteur des chapiteaux et des socles de 0 m 96 sur lesquels ces colonnes reposent.
Ces chapiteaux de deux desquels nous avons donné un dessin, rappellent ceux de Louvie-Juzon. La plupart représentent des animaux tenant des écussons. Six méritent par leur originalité une mention particulière. Sur les deux premiers sont sculptés des guerriers montés sur des hippogriffes sur le troisième deux figures soutiennent de leurs mains le grand médaillon d'un personnage représenté à mi-corps, le quatrième, représente deux anges tenant un écusson, le cinquième un ange à mi-corps les ailes déployées et un ours debout, et enfin le sixième deux ours debout tenant un bouclier.
Le portail appartient, comme le reste de l'église au XVe siècle, il est situé à l'ouest et néanmoins très bien conservé grâce au large auvent qui lui sert d'abri et qui repose sur les deux contre-forts d'une grande saillie.
La décoration est à peu près celle de toutes les portes principales des petites églises du XVe siècle, et si nous donnons la description de celle-ci, c'est seulement en raison de certaines circonstances particulières.
Ce portail est flanqué de pinacles d'application, superposés et couronnés de frontons triangulaires ; ces pinacles ou petits clochetons s'élèvent un peu au-dessus d'une corniche portant une plinthe découpée d'une suite de lobes.
Entre les deux montants s'ouvre une porte de 2 m 19 de largeur sur 3 m 18 de hauteur. Elle est encadrée de moulures et surmontée d'un cintre peu sensible. Au-dessus, dans un tympan de forme ogivale, une niche reçoit sous un dais une statue de la Sainte Vierge ; de chaque côté se tient un
ange adorateur. Le tympan est enveloppé d'une large moulure qui après en avoir d'abord épousé la forme ogivale se relève par une double courbure. La pente supérieure est ornée de crochets et se termine par un choux frisé.
Les deux champs latéraux sont divisés en divers compartiments sur lesquels se détachent en bas-reliefs deux vaches. Au-dessus de celle de droite est sculpté un écusson et au-dessus de celle de gauche un soleil. Ces sculptures indiquent sans doute le règne de François Phébus (1479-1483), qui correspond à l'époque que le style de l'édifice peut lui faire assigner.
L'extérieur de l'église est d'une grande simplicité. La pierre de taille ne s'y montre qu'aux encadrements des baies et aux angles des contreforts très saillants destinés à maîtriser la poussée des voûtes. C'est, dans l'espace réservé entre deux contreforts du nord et entre deux contreforts du sud que sont construits deux escaliers extérieurs, l'un accédant à la salle des archives située au-dessus de la sacristie, l'autre conduisant à la tour du clocher qui surmonte de ses trois étages la chapelle ouverte à la droite du sanctuaire. Cette tour rectangulaire mesure dans œuvre 4 m 70 sur 4 m 74 et sa hauteur
est de 15 m 82 mesurés du sol de l'église jusqu'au pied du toit du clocher.
En général, dans les pays de hautes montagnes on rencontre rarement des clochers et des flèches d'une grande élévation. Les habitants semblent avoir compris qu'ils ne sauraient lutter contre le voisinage de ces masses élevées et qu'ils ne peuvent obtenir les merveilleux effets qu'on obtient dans les pays de plaine, où les moindres églises dominent au loin les cités et les campagnes environnantes.
Il existait, il y a quelque temps, adossé au mur méridional de l'Église St-Vivien, un petit cloître de 10 m 65 sur 9 m 03.
Il ne présentait pas un grand intérêt. Cependant sa démolition a du entraîner celle d'un fragment de construction romane fort ancien et de plusieurs siècles antérieur à la construction de l'église actuelle. On pourrait peut-être en induire que cette dernière a été fondée,sur l'emplacement même de l'église primitive ou sur un
emplacement contigu. Ces fragments se composent d'une niche carrée en plan de O m 54 de profondeur et décorée de pieds droits et de deux petites colonnes courtes et massives de 1 m de hauteur avec chapiteaux feuillés et surmontés d'un arc en plein cintre. Cette construction était parfaitement exécutée en pierres d'un grand appareil et sa disparition est très regrettable.
Dans ce cloître étaient déposés trois grands cercueils en pierre creusés dans la masse.
L'un d'eux mesurait 2 m 20 de longueur et 1 m 45 de largeur. La hauteur de la partie inférieure de 0 m 50 et la profondeur de la cuve 0 m 43. Le couvercle avait 0 m 40 d'épaisseur et le dessus était arrondi en forme de tumulus.
Le village de Bielle conserve encore quelques restes de mosaïques gallo-romaines, découvertes en 1843.
Elles ont été au moment de leur découverte décrites par M. Badé, dans le Bulletin de la société littéraire de Pau, peu d'années après, dessinées par nous et publiées texte et dessins en couleur dans le Bulletin du Comité des monuments historiques ; nous les avons reproduites.
Ces mosaïques ont beaucoup moins d'importance que celles de Jurançon et ne présentent pas comme ces dernières un ensemble complet dont on puisse facilement reproduire le plan général et déterminer l'usage ; mais elles ont avec elles une très grande analogie ; elles sont également formées de petits cubes de 9 à 10 millimètres de côté, les uns en marbre, les autres en pierre calcaire commune et la plupart en terres cuites. Ces mosaïques reposent sur une couche de ciment rouge dont la couleur est empruntée à un mélange de chaux et de briques pilées, leur exécution est quelque peu grossière, et l'on peut s'en former une idée très exacte en se reportant au fragment de mosaïque reproduit grandeur d'exécution dans le bel ouvrage publié par M. Albert Lenoir, sur les anciens monuments de Paris. De même que ceux de Jurançon, ces vestiges appartiennent évidemment à l'époque de l'occupation romaine.
Dans un rapport adressé, en 1843, à M. le ministre de l'intérieur par feu M. Badé, inspecteur des monuments historiques, nous avons trouvé un croquis de plan et un état détaillé des fouilles au moment où, en 1843, M. Badé les avait visitées. Depuis, quelques parties des salles ont été altérées,
d'autres ont disparu.
Nous avons, sur notre plan, indiqué, par une teinte foncée, les parties de construction qui sont encore apparentes, et par une teinte pale celles des constructions indiquées sur le croquis de M. Badé, mais dont nous n'avons pas retrouvé les traces.
Chacune des pièces C et D a de longueur 5 m 90 sur une largeur de 1 m 75. La pièce D a conservé presque complet son pavé en mosaïque ; la pièce C a conservé du sien des fragments peu importants, mais suffisants pour montrer que le pavage de ces deux pièces était identiquement du même dessin. Au point v, on remarque un conduit horizontal en tuiles rondes.
De chacune de ces deux pièces C et D on descendait dans la galerie B par trois degrés inégaux, recouverts de dalles en marbre blanc ; l'ensemble de ces trois degrés forme une hauteur de 0 m 56.
Cette galerie a de longueur 9 m 33 et de largeur 1 m 87. Au point z , il existe un conduit horizontal qui traverse le mur commun entre la galerie et la salle A. Nous n'avons plus trouvé dans cette galerie que deux fragments de mosaïque, l'un dans l'angle b' et l'autre au point b'. Le premier offre assez d'étendue pour montrer que son dessin n'est pas seulement, comme le pensait M. Badé, celui de la bordure d'encadrement, mais qu'il couvrait au contraire uniformément tout le sol de la galerie. La rosace d'angle est en partie détruite, et nous n'avons pu y reconnaître que les formes et les couleurs reproduites
dans notre dessin.
De la galerie B on entre dans la pièce A, dont la longueur est de 4 m 40 et la largeur de 4 m 14. Le pavage de cette pièce était entouré d'une riche bordure, dont il reste encore un fragment que nous avons reproduit. « Aux quatre angles se dessinait une rosace composée de feuilles de laurier,
alternativement rouges, blanches et jaunes, et, à l'intérieur, divers compartiments de guirlandes de lierre à feuilles jaunes et rouges enveloppait un compartiment central présentant, parmi des feuilles d'acanthe, un pied de vigne garni de ses pampres et de lierre. » Déjà, en 1843, M. Badé, que je viens de citer, ne trouvait plus traces de ce compartiment, et il observait qu'il ne faisait que transmettre la description que lui avait donnée M. le curé de Bielle. Il ajoutait, d'après ce
dernier, qu'au moment des fouilles les murs présentaient des peintures imitant des compartiments de carrelage.
Le pavé de la pièce A est plus finement exécuté que celui des pièces précédentes. En effet, les petits cubes qui composent sa mosaïque ont, non plus 9 à 10 millimètres, mais seulement 7 millimètres de côté.
La salle A donnait entrée :
1° A gauche, dans un cabinet F de forme bizarre, dont le plus grand côté avait un peu plus de 4 mètres et dans lequel on a trouvé des restes d'un pavé en marbre nuancé de diverses couleurs ;
2° A droite, dans une grande salle G de 5 m de largeur sur 7 m 70, y compris le rayon du demi-cercle qui la termine. Cette salle était dallée en marbre et le sol était d'environ 1 m plus bas que celui de la salle A. Cette différence de niveau était rachetée par un escalier de marbre placé en g ; d'autres degrés en g' pouvaient faire supposer qu'il avait existé un autre escalier sur ce point ou que ces degrés avaient appartenu à des sièges qui auraient été disposés autour de la salle ; cette dernière hypothèse pourrait être fondée s'il n'existait pas de baie au droit de ces dernières marches g', ce dont nous n'avons pu nous rendre compte puisque les deux pièces F et G n'offrent plus de traces apparentes, et que leur sol, recouvert de terres végétales, fait actuellement partie du jardin environnant.
On a trouvé dans la salle G, aux points x y, deux conduits en pierre de taille ; celui placé en x était d'environ 25 centimètres plus bas que celui placé en y.
Les dimensions de la salle G, sa forme, la différence de niveau de sol avec celui de la salle A et enfin les deux conduits dont il vient d'être parlé, ont fait supposer que cette salle pouvait être une piscine alimentée par les eaux abondantes d'un ruisseau qui, maintenant encore, coule à quelques pas de là.
Les objets mis à découvert par les fouilles se composaient de débris de colonnes en marbre, de dalles aussi en marbre, de briques, de tuiles rondes et de tuiles plates et à rebords, les premières de 2 centimètres et les secondes de 3 centimètres d'épaisseur. On a trouvé, en outre, un socle carré en marbre, un chapiteau aussi en marbre, une fiole en verre de couleur ; nous n'avons pas vu cette fiole, mais nous supposons que cette couleur est simplement le résultat de l'irisation du verre. Dans la salle G, à l'endroit où nous l'avons figuré sur le plan, se trouvait un cercueil en marbre blanc uni, de 1 m 83 de longueur sur 54 centimètres de largeur à la tète et 44 centimètres aux pieds. Ce cercueil, actuellement détruit, renfermait un squelette enveloppé de mortier ; la taille des
dalles latérales indiquait clairement que le couvercle avait dû être en marbre, mais il avait été remplacé par deux dalles en ardoises grossièrement scellées et l'on a dû en conclure que le cercueil avait déjà été ouvert.
Des débris découverts au moment des fouilles, nous n'avons retrouvé que le chapiteau en marbre blanc dont nous avons donné le dessin et trois morceaux de ces de colonnes aussi en marbre, l'un de 32 centimètres de diamètre sur 1 mètre de longueur, un autre de même diamètre et de 1 m 90 de long, et enfin le troisième de 28 centimètres sur 1 m 80 de long.
Nous n'hésitons pas à penser que les diverses colonnes de marbre qui se trouvent en partie engagées dans les murs du chœur de l'église St Vivien, église du XVe siècle, proviennent bien certainement des constructions antiques de Bielle. Leurs fûts sont intacts et conservent l'astragale supérieur et leur large filet inférieur. Ces fûts ont 2 m 70 de hauteur et un diamètre de 38 centimètres. Ils reposent sur de belles bases attiques.
Deux autres colonnes, dont les fûts ont seulement 1 m 47, ont conservé leurs chapiteaux composites et leurs bases attiques. Ces chapiteaux et ces bases sont d'un bon dessin.
D'autres fûts de colonnettes sont engagés dans le mur dit collatéral de droite, leur diamètre est de 18 centimètres, et c'est à l'un de ces fûts qu'a dû appartenir le chapiteau de même diamètre dont nous avons donné un dessin.
Le nombre de ces colonnes, et surtout la variété de leurs diamètres, nous portent à croire que les constructions antiques de Bielle avaient plus d'importance que ne pourraient le faire supposer les dimensions des pièces qui ont été conservées.
En terminant, nous devons dire que les salles A, B, D et C se trouvent convenablement abritées par un toit et par les cloisons de briques qui le supportent.
Castet Au-delà de Louvie, sur la rive droite du Gave et sur un plateau peu élevé assez semblable, vu de loin, à la scène d'un théâtre, est situé le gracieux village de Castel.
Devant lui se dresse, sur une espèce de promontoire abrupte, le petit château de Castet-Gélos ou Gélôos dans les anciens titres Castellum, Casteg, Casteig.
Au dix-septième siècle il appartenait au domaine royal et il est décrit comme vieux château en forme de forteresse et citadelle avec deux grandes portes en belles pierres de taille l'une à l'Orient, côté du village, et l'autre à l'Occident, avec pont sur la rivière de Gabe pour l'entrée et la sortie, et il passait alors pour certain, d'après le souvenir des vieilles gens que dans le dit Château de Castet, le Seigneur de Béarn voulait faire son habitation et tenir sa Cour Mayour.
Mais déjà, au moment ou cette déclaration se produisait, les portes étaient en ruine et les inondations du Gave avaient détruit le pont et le moulin dépendants du château. Il est probable que l'habitation elle-même était détruite et que la forteresse et la citadelle mieux construites avaient seules résisté, comme elles l'ont fait depuis, car ce qui reste maintenant ne pouvait servir à une habitation seigneuriale et se compose seulement comme à Ste-Colomme, et même sur de plus petites dimensions, de deux salles superposées de chacune de 8 m 70 sur 5 m 96. Le donjon beaucoup plus élevé ici qu'à Ste-Colomme, comporte à chaque étage une seule petite pièce carrée de 2 mètres 10 centimètres de côté et à laquelle on accède par un escalier extérieur. Les murs en pierre ont au rez-de-chaussée une épaisseur de 1 m 17 réduite au premier étage à 0 m 97.
La hauteur de la tour est d'environ 20 mètres.
Nous donnons un plan et une vue du Château de Castet et , la petite fenêtre géminée du donjon et la niche disposée au 1er étage pour y recevoir les eaux ménagères et sur les côtés les deux cruches selon les usages béarnais.
Lorsque le Vicomte entrait dans la vallée, les Ossalois avaient le devoir de lui fournir une escorte et le droit de tenir le camp lorsque ce seigneur venait faire des joutes et tournois au château.
Béon
Le village de Béon, peu distant de celui de Castet, était un fief de la vicomté de Béarn. Il nous offre un gracieux petit château du XVIIe siècle et qui semble être un souvenir de la Touraine où celui qui l'a fait construire était allé sans doute prendre part aux guerres de religion. La façade principale est flanquée aux angles de charmantes tourelles. Le dessus de la porte est surmonté de deux pilastres réunis par un fronton cintré, et encadrant un panneau destiné à recevoir des armoiries.
Ce petit castel digne d'une restauration n'a rien de la forteresse. C'est seulement une habitation moins modeste et sans doute jadis plus confortable que les maisons voisines. Toutes fois la rareté et les faibles dimensions des ouvertures des fenêtres du rez-de-chaussée , peuvent faire admettre l'intention d'une résistance si non très-longue du moins sérieuse.
Cette propriété appartient à M. Théodore Sempé, ancien secrétaire général du département du Doubs.
Béost-Bagès
Le village de Béost est assis au pied de la montagne. Ses maisons peu ouvertes au rez-de-chaussée, les fours rejetés au dehors à la hauteur du premier étage, ses rues étroites et tortueuses, présentent un aspect original et pittoresque.
La commune se compose de deux parties distinctes ; du village de Béost proprement dit et du hameau de Bagès construit sur un point beaucoup plus élevé. Bagès est la patrie et le lieu d'habitation du célèbre Gaston Sacaze, botaniste très-distingué et qui doit à lui seul ses connaissances scientifiques.
Sa maison fut pendant vingt ans un lieu de pèlerinage pour les baigneurs des Eaux-Bonnes.. On se rendait à Bagès pour y visiter les collections de Sacaze qui, depuis quelques années, ont été acquises par la commune des Eaux-Bonnes ; elles forment l'intéressant musée d'histoire naturelle dont la conservation a été laissée aux mains de son créateur.
L’église de Béost mérite une visite. L'abside et quelques parties basses de l'édifice semblent remonter au XIe siècle tandis que le reste indique au contraire le commencement du XIIIe siècle.
L'intérieur de l'église est d'une grande simplicité. Il se compose d'une nef principale terminée par une abside circulaire dont l'arc triomphal repose sur deux colonnes.
Cette église n'a qu'un seul bas-côté, construit au midi de la grande nef avec laquelle il est mis en communication au moyen de trois arcades, reposant sur des piliers carrés. Aux deux arcades voisines de l'abside correspondent deux grandes niches carrées en plan et de même forme de même largeur et de 1 m 50 de profondeur.
La longueur totale de la nef jusqu'au fond de l'abside est de 19 m 24 et sa largeur de 5 m 33, mesures prises dans œuvre. La largeur du bas-côté est de 3 m 14 entre mur et piliers.
L'abside et les pieds-droits sont romans et les voûtes ogivales, soit que la construction ait été interrompue, soit que ces voûtes aient remplacé les voûtes romanes qui peut-être menaçaient ruine.
Au-dessus du bénitier, faisant face à la porte d'entrée, est placé un petit groupe très remarquable. Ce groupe demi nature en marbre blanc représente la Vierge de douleurs tenant sur ses genoux le corps de son divin fils.
Bien que l'église soit orientée, son portail est situé au midi. Il a conservé son plein cintre roman qui vient s'appuyer sur des pieds droits en partie reconstruits au XVe siècle.
L'arc au-dessous duquel s'ouvre la porte offre une disposition très remarquable. Sur les sommiers et les deux premiers claveaux sont sculptées quatre figures d'anges, sur les claveaux suivants les douze apôtres ; au sommet, la clef est occupée par la figure du Christ et enfin dans une niche pratiquée au-dessus de cette clef est assis Dieu le Père.
Le clocher, contemporain de l'église, ne présente d'autre particularité que celle de petits bancs en pierre faisant partie de la construction et disposés dans les ébrasements des fenêtres.
Près de l'église et sur la même place s’élève un château du XVe siècle. Il présente quelques moyens, de défense et sa porte d'entrée est flanquée de fines meurtrières, elle est surmontée d'un cintre légèrement surbaissé et les fenêtres à croisillons de pierres indiquent suffisamment l'époque de la construction.
Ce château mériterait peut-être une étude particulière, mais il ne nous a pas été donné de le visiter et nous devons nous borner à en donner deux vues.
Assouste.
Ce village ne comportait, il y a deux siècles, que onze maisons, dont cinq seulement étaient casalères et jouissaient par cela même de privilèges particuliers. Les maisons dites casalères étaient celles sur le terrain desquelles les autres maisons avaient été bâties.
Assouste est un des deux villages de la vallée d'Ossau dans lesquels le Jurat n'était pas nommé à la pluralité des voix. L'élection était ici remplacée par un usage fort, original dont on ne trouverait sans doute pas d'exemple en aucun autre lieu.
Les habitants, soit qu'ils craignissent la perpétuité des fonctions administratives dans les mêmes mains, soit qu'ils considérassent véritablement le pouvoir comme un fardeau, voulaient que chacun à son tour eut à en supporter le poids.
Ce village était administré par un seul Jurat qui était changé chaque année le lundi de Pâques, savoir est par tour des maisons où il y a des hommes commençant par un bout du village et finissant par l'autre, lequel Jurat est obligé de prêter serment en mains de l'ancien, en présence de toute la commune, de bien fidèlement exercer sa charge et de ne pas rentrer à être Jurat que le tour ne soit fini.
Assouste a conservé sa petite chapelle romane. Sa porte ouverte au midi est flanquée de colonnes engagées. Ces colonnes sont surmontées de chapiteaux très primitifs ornés de cordes enlacées. L'abaque découpé de raies-de-cœur fait fonction d'imposte et reçoit la retombée de l'arc sous lequel se dessinent dans un tympan deux anges soutenant de leurs mains l'anagramme du Christ.
Les deux colonnes sont construites dans l'enfoncement cintré et peu profond d'une arcature à plein cintre dont l'appareil, ainsi que celui qui encadre le tympan, sont d'une construction que nous avons eu déjà occasion d'observer dans les deux fenêtres latérales de l'abside de la cathédrale de Lescar. Ces deux arcs se composent de 15 claveaux dont les uns de pierre calcaire blanche alternent avec d'autres qui semblent être en grès rosé.
Presque toutes les consoles de la corniche ont conservé leurs sculptures un peu frustes, représentant des figures d'animaux.
Dans l'intérieur une plaque de marbre porte de riches armoiries et une inscription en anglais.
Près de l'église se voient encore les restes d'un vieux manoir du XIVe siècle conservant encore une fenêtre géminée et tréflée.
Ce château fut détruit au XVIe siècle.
Lorsque des hauteurs d'Assouste la vue se porte sur la vallée de Laruns et sur la route des Eaux-Bonnes on se demande comment en 1854, au moment de la rectification de cette route, on n'a pas évité ses dangereux et fastidieux lacets. Ne semble-t-il pas, qu'au lieu de continuer à suivre l'étroite rue de Laruns et de descendre ensuite pour traverser le gave, il eût été facile de prendre le point de raccordement en aval de Laruns, de passer un peu au-dessus de ce village pour s'élever jusqu'aux rochers de Mahourat qui eussent offert au nouveau pont des culées naturelles.
Aas
La petite commune d'Aas, autrefois Ahas, compte environ 400 habitants. Elle était encore en 1861 propriétaire de l'établissement des Eaux-Bonnes qui furent alors érigées, en commune tandis qu'au contraire Assouste et Aas étaient en une seule.
Ce village était au XVIIe siècle administré, comme presque toutes les communes d'Ossau, par deux Jurats dont également la charge était annuelle, mais, au lieu d'être élus à la pluralité des voix, ils étaient nommés par les deux Jurats sortant de charge, et par les deux qui avaient précédé ces derniers.
Sur 40 maisons, 34 possédaient sans titre, et 17 des déclarants avouaient ne savoir signer.
Il faut entendre les déclarations et les doléances des habitants d'Aas. Leurs biens particuliers et les montagnes, eaux et pâturages sont la proie des créanciers qui sur les montagnes de Ley et de Gourette exigent un droit de un franc par baccade une vache et une jument faisant baccade et dix brebis et moutons de même, et que sans la ressource d'aller travailler en Espagne ils seraient réduits à la mendicité.
Voilà où se disait réduite il y a deux cents ans cette riche commune naguère propriétaire des Eaux-Bonnes.
Rien autre chose à dire de ce village qui a donné avec raison le nom de Butte du Trésor au rocher du sein duquel s'échappe le mince filet des eaux bienfaisantes.
Laruns
Nous eussions pu laisser de côté les trois derniers villages dont nous venons de parler et les considérer comme promenades obligées des Eaux-Bonnes. En quittant Bielle mieux valait peut-être continuer directement notre route et nous arrêter un instant à Laruns, chef-lieu du canton de ce nom et du Syndicat du Haut-Ossau.
Ce n'est pas que Laruns, gros bourg de 2.279 habitants, présente au point de vue archéologique un grand intérêt ; son église du XVe siècle mérite peu de fixer l'attention si ce n'est par la richesse de ses voûtes dont les arêtiers sont réunis à leurs sommets par d'élégantes clefs sculptées.
Elle présente néanmoins du côté de la place un aspect pittoresque. Nous avons figuré au bas de la même planche un curieux dessin du bénitier
dont les sculptures, emblèmes
du chrétien altéré dit salut, semblent par leur forme remonter au-delà du IXe siècle.
On peut voir à Laruns les restes d'un château dont la construction parait contemporaine de celle de Castet-Gélos dont nous avons parlé plus haut.
Pour les baigneurs étrangers la grande attraction de Laruns est sa fête patronale du 15 août et la brillante procession de ce jour-là. C'est alors que les habitants de Laruns exhibent pour ainsi dire sans exception le costume national, le riche capulet rouge doublé de satin broché, les veuves leurs mantelets blancs à soutaches noires ; les jeunes gens la culotte de velours noir et quelques anciens l'habit violet à la française et à larges boutons de métal, cet habit qui se transmettait de génération en génération ; d'autres plus âgés se couvrent de la lourde cape aux couleurs sombres.
Tout cela est pour ainsi dire de l'archéologie à notre époque où disparaît presque partout le costume ancien de chaque province.
Eaux-Bonnes.
En sortant de Laruns, la route laisse de côté sur la droite les anciens chantiers des bois destinés à la marine et la vieille route des Eaux-Chaudes ; on traverse sur un magnifique pont le gave d'Ossau et bientôt on touche à la bifurcation des routes des Eaux-Chaudes et des Eaux-Bonnes, et gravissant pendant trois kilomètres cette dernière on domine la belle vallée dans toute sa profondeur. On aperçoit sur la gauche le petit, mais gracieux château
de la famille d'Espalungue, puis, beaucoup plus au-dessus, le village de Louvie-Soubiron.
Plus à l'est sur le versant méridional de la montagne verte s'étalent au soleil les villages d'Assouste et d'Aas, dont nous avons parlé plus haut, et enfin, après une laborieuse ascension, nous arrivons aux Eaux-Bonnes.
Ce village ne nous offrira exactement rien au point de vue de l'archéologie monumentale, mais nous ne pouvions passer complètement sous silence cette station thermale longtemps peu connue et devenue si célèbre et si fréquentée depuis qu'on dispose de moyens de transport plus faciles.
Les eaux thermales de la vallée d'Ossau, ne paraissent pas avoir été connues des romains et la meilleure preuve n'est pas peut-être dans l'interprétation des textes, mais dans l'absence de ces débris antiques qu'on trouve plus ou moins nombreux dans tous les lieux d'eaux thermales fréquentées par les conquérants de la Gaule.
Les eaux thermales de la vallée étaient en usage au temps des guerres continuelles auxquelles les souverains béarnais prirent part contre les Maures d'Espagne. Plus tard, sous Henri II de Navarre, les blessés de la bataille de Pavie étant venus leur demander la guérison, les Eaux-Bonnes reçurent le nom d'eaux de l'Arquebusade.
Le premier ; Théophile de Bordeu, enfant de la vallée, mit en relief les excellents effets de ces eaux dans les affections de poitrine. Elles furent dès lors connues et appréciées ; toutefois leur vogue ne remonte pas à plus d'une quarantaine d'années ; mais elle fit rapidement de très-grands progrès et la ferme qui en 1842 était donnée pour quinze mille francs en rapporte aujourd'hui plus de cent.
Un plan publié en cette même année, indique seulement l'existence de vingt-deux maisons ; ce nombre est peut-être maintenant quintuple.
A cette époque nulle promenade autre que celles de la route ou des sentiers abruptes de la montagne. C'est en 1842 que fut créée la promenade horizontale due à l'initiative de MM. Moreau et Dulong de Rosnay et exécutée au moyen de souscriptions particulières. Le jardin actuel, auquel on a donné le nom si sympathique du docteur Darralde, a été dessiné vers 1855, et n'était alors qu'une petite prairie mal tenue traversée par le ruisseau la Soude livré aux lavandières et vrai réceptacle de toutes les immondices des maisons voisines ; ajoutons qu'avant de déboucher sous la route pour se jeter dans le Valentin, la Soude formait vers l'endroit où se tient le marché un petit étang ou plutôt une mare infecte d'où s'élevaient les coassements nocturnes qui privaient de sommeil
toute la partie basse des Eaux-Bonnes. Le marché se tenait dans l'angle formé par les maisons Lavillette et Cazaux qui alors n'existaient pas. La rue dans laquelle a été construit l'Hôtel des Princes était un parc à charrettes.
Pas le moindre promenoir à couvert et pendant les jours de pluie les malades se heurtaient entassés dans la petite cour couverte de l'établissement. Tout enfin était à créer et l'a été seulement lorsque les Eaux-Bonnes distraites de la commune d’Aas, ont pu s'occuper directement d'améliorations et s'il reste encore beaucoup à faire, ceux qui ont connu les Eaux-Bonnes avant l'administration préfectorale du baron Pron, reconnaîtront que les mesures provoquées par cet administrateur n'ont pas été sans résultats importants.
On nous pardonnera cette revue rétrospective contemporaine qui est presque de l'Archéologie tant l'état qu'elle décrit paraît déjà éloigné de nous, aujourd'hui que nous jouissons de ces améliorations. Sans doute, il reste encore beaucoup à faire, mais n'oublions pas qu'à part le petit bâtiment de la buvette, presque tout est de création moderne aux Eaux-Bonnes. Église, promenoirs couverts, salle de concert, salle d'inhalation, marchés, jardin, promenades horizontales : ajoutons que l'administration actuelle s'occupe de nouveaux projets et que bientôt les Eaux-Bonnes auront un véritable Casino, bien que cette création soit peut-être moins indispensable que dans toute autre établissement en raison du genre de maladie qu'on vient y guérir et qui s’accommode mieux, croyons nous, de la société plus calme des salons particuliers dont sont dotés tous les hôtels.
Eaux-Chaudes.
Une fois aux Eaux-Bonnes, nous ne pouvons nous dispenser d'une visite aux Eaux-Chaudes et à Gabas, d'autant que même au point de vue de notre ouvrage, nous trouverons encore quelque chose à récolter.
Une admirable route pratiquée en partie dans les masses rocheuses de la rive droite du gave met en communication, les deux établissements thermaux, séparés entr'eux par une distance d'environ 7 kilomètres.
Cette route ouverte en 1850, remplace l'ancienne route qui partant de Laruns, suivait la rive gauche.
A ceux qui font cette excursion à cheval nous conseillons de suivre du moins une fois cette ancienne route qui, sur une partie de son parcours, domine la route nouvelle et de mieux en apprécier les travaux. Cette ancienne route encore parfois utilisée par les habitants de Laruns était une création de l'Intendant d’Étigny. Elle gravit les rochers du Hourat par une pente abrupte et au moyen d'une profonde tranchée d'où la vue s'étend au nord sur la vallée d'Ossau et au midi sur la gorge au fond de la quelle se précipitent les eaux du gave. En admirant de ce côté cette nature sauvage et en se reportant au temps où des chemins à peine tracés conduisaient les voyageurs aux Eaux-Chaudes et en Espagne, on comprend quel oratoire construit sur le bord du rocher et consacré à la vierge Marie, a dû recevoir les ferventes prières des malades et des pèlerins qui s'aventuraient pour la première fois dans un sentier désert où nulle habitation n'apparaissait, car le village des Eaux-Chaudes lui-même quoique peu distant se cache dans les grands plis du terrain et ne se montre qu'au moment où l'on est prêt de l'atteindre.
De cet oratoire, dont nous donnons un dessin,
la vieille route redescend jusqu'au pont Crabé pont des chèvres — vieux pont de bois jeté sur le torrent qui est le point de jonction des deux routes.
Le village des Eaux-Chaudes dépend de la commune de Laruns ; il est bâti auprès de ses riches sources au pied de hautes murailles rocheuses qui s'élèvent à pic sur la rive droite du Gave. Il s'étend sur le plateau étroit de cette rive entre deux rues dont l'une n'est autre que la route de Gabas.
L'ancien établissement démoli seulement depuis quelques années n'offrait rien de regrettable au point de vue archéologique. Il était situé à droite de la chapelle en contrebas de la rue et se composait d'un vaste portique percé d'arcades ouvertes à l'ouest et au fond duquel, adossées au terre-plein, étaient pratiquées d'obscures boutiques. Dans les pavillons des extrémités étaient disposés les cabinets de bains humides et sombres. Le premier étage de niveau avec la rue supérieure se composait d'une longue suite de chambres destinées aux malades.
Le nouvel établissement est construit sur le penchant de la rive droite du Gave ; On a profité de la déclivité du terrain pour établir en contre bas les cabinets de douches et la piscine. Le plateau qui s'étend au midi au devant de la façade principale est composé de terres rapportées et contenues sur deux de ses côtés par des murs de soutènement.
Les travaux commencés en 1842, ont été pendant longtemps suspendus par suite du défaut de ressources et l'établissement n'a été livré qu'en 1850.
Le plan de cet édifice est simple et bien conçu et quoique le style trop sobre et un peu maigre se ressente de l'époque des études de son auteur , il n'en fait pas moins honneur à Pierre Latapie. Cet artiste, élève distingué de l'école de Paris, architecte du département, du château, et au talent du quel sont dus plusieurs édifices importants, vit terminer et peut-être abréger son intègre et laborieuse carrière par une disgrâce imméritée que ne vint même pas adoucir une distinction honorifique. Pour nous, le souvenir du nom de Latapie nous semble devoir rester attaché aux établissements thermaux de la vallée d'Ossau.
Les faits anciens sont, aux Eaux-Chaudes : la présence de Sanche 1er roi d'Aragon (890), duquel vient la dénomination de Houn deü Rey, (source du Roi) et plus tard le séjour de Télésa, femme de Gaston IV au XIe siècle, accompagnée du noble vicomte.
En visitant les Eaux-Chaudes on se demande quelle pouvait être la maison habitée par les souverains du Béarn pendant leurs divers séjours, et dans quel palais se tenait la Cour si brillante des Marguerite, des Jeanne d'Albret et de Catherine de Navarre.
Aucun indice, aucuns restes, aucunes ruines d'une habitation princière.
Serait-on réduit à penser que les rois de Navarre habitaient la pauvre maison appelée encore le Château et qui prend jour sur la petite place Henri IV ?
Heureusement nous avons le Château de Pau et les restes de celui de Nérac pour nous donner une plus haute idée de la Cour de Navarre. Avant de quitter les Eaux-Chaudes nous devons signaler bien en dehors de notre sujet la grotte fort intéressante située dans le flanc oriental des rochers de la rive droite.
Cette grotte dans laquelle roule un torrent, est humide et glaciale et nous dispensons de cette visite les malades auxquels nous conseillons de préférence une ascension au hameau de Goust.
Il est situé à six cents mètres au-dessus du village des Eaux-Chaudes, mais arrivé dans cet oasis on peut du moins profiter de la bienveillante hospitalité de la famille Barou.
Gabas.
Le hameau de Gabas est à la limite extrême de la route carrossable. Cette route très-pittoresque côtoie presque partout la rive gauche du Gave.
On trouve à Gabas un hôtel convenable qui est le point de départ de l'ascension du Pic du Midi d'Ossau et le point d'arrêt où l'on fait mener des chevaux pour se rendre au premier plateau et dans la vallée de Bious-Artigues, dont l'étroit sentier nous conduit au col des Moines, au lac d'Estaès et enfin dans la vallée d'Aspe.
Gabas possédait un hôpital dépendant de celui de Ste-Christine, et fondé comme celui-ci des deniers de Gaston IV. Lors des guerres de religion les religieux poursuivis par des bandes calvinistes, se virent forcés d'abandonner leur couvent et même celui de Ste-Christine, bien que ce dernier fut sur le territoire Espagnol, et s'enfuirent au-delà de Jaca.
La seule partie du couvent qui ait survécu à la dévastation, et à une ruine complète, est sa petite chapelle que sa construction
grossière pourrait, si l'on ne tenait compte des lieux et des difficultés d'accès, faire attribuer à une époque de beaucoup antérieure à la fondation du couvent lui-même, fondation que les actes font remonter à l'année 1127.
La longueur de la chapelle, mesurée dans œuvre est de 12 mètres. Sa largeur est de 4m 55 et sa hauteur de 4m 36. Les six contreforts intérieurs qui soutiennent les arcs-doubleaux de la voûte sont très irrégulièrement construits, un septième s'élève au fond de l'abside en arrière de l'autel.
Ce petit édifice est éclairé par deux ouvertures à plein cintre pratiquées sur les côtés du chevet. La hauteur de la retombée des voûtes n'excède pas 1m 55 ; les arcs sont notablement surbaissés ce qui joint à leur exécution pourrait donner à penser que si la construction de la chapelle peut en effet
remonter au XIIe siècle, elle a dû être reconstruite du moins en partie. Cette construction telle qu'elle est ne saurait être attribuée à des religieux qui même dans les endroits les plus reculés et les plus sauvages apportaient le plus grand soin dans l'exécution des moindres travaux. On peut donc admettre que des reconstructions partielles ont dû être faites par des ouvriers de la montagne jaloux de conserver cette modeste chapelle.
Devons nous en terminant ce chapitre nous excuser d'avoir essayé d'attirer pendant quelques instants l'attention de nos lecteurs sur les humbles édifices de la vallée d'Ossau ; nous ne le pensons pas, car ces excursions faciles et peu fatigantes seront pour eux, comme elles l'ont été pour nous, un but de promenades, de distractions et une occasion de voir sous des aspects variés la belle et grande nature qui entoure et domine cette vallée.
AVERTISSEMENT
Les observations qui servent de base à cette promenade archéologique ont été recueillies en 1877. Cette remarque est nécessaire pour conserver leur véritable date et lieux à certains faits qui, depuis, ont pu subir de légères modifications.
Sources
- CH.C.LE CŒUR, Histoire et Promenades Archéologiques, chez L.Ribaut Pau, 1877
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