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Le long du rivage, proche d'un ormeau
J’aperçus à l'ombrage, la jeune Isabeau La jeune Isabeau, qui est ici seulette Seule sur l'herbeau, gardant son troupeau.
Je prends ma musette, et mon chalumeau Je m'en vais auprès d'elle, jouer des airs nouveaux La jeune Isabeau, charmée de m'entendre Quitte ses sabots, danse sur l'herbeau.
Voyant la bergère, si bien s'amuser Je lui dis mon amie, voulez-vous m'aimer J'aime mon berger, autan que ma vie Et je l'aimerai, tant que je vivrai.
J'ai dans cette bourse, trente mille francs Tu seras l'héritière, de tout cet argent
Quitte donc les champs, ta fortune est faite J'en suis courtisant, riche et puissant.
Ton galant volage, ce n'est qu'un paysan Ce serait bien dommage, qu'il soit ton amant Mais sur le même instant, la bergère fine Prend tout cet argent, et s'en retourne aux champs.
Le vieillard bonhomme Se mit à crier : « La voilà la friponne Qui m’a dérobé. Si quelqu’un savait Dans notre village Le tour qu'elle m’a fait Ma foi, on en rirait »
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