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Une fillette de quinze ans, Ou quelque chose davantage, Son père l'a mise en la tour De peur que l'on lui fit l'amour.
Son cher amant qui était là Avec les yeux baignés de larmes : Belle si vous m'ouvrez la tour, Moi, j'irai vous voir tous les jours.
Mon cher amant, si vous venez, Je mettrai l(e) flambeau pour enseigne; Quand le flambeau s'allumera, Je vous prie de presser le pas.
C'est entre onze heures et minuit Que le flambeau d'amour s'allume. Le bel amant s'est mis à l'eau, N'a plu vu ni ciel ni flambeau.
La mer féroce l'emporta Parmi les eaux, parmi les ondes. Et quand la mer eut fait son tour, Elle le mit au pied de la tour.
Quand arriva l(e) matin du jour La belle regard(e) par la fenêtre. Regarde en haut, regarde en bas, Voit son cher amant au trépas.
Oh mon amant, mon cher amant, Que ta mort me cause de peine ! S'il ne fallait que mon sang Pour ressusciter mon amant.
De la pointe de mon couteau Je ma percerais une veine. Je ferais couler tout mon sang Pour ressusciter mon amant.
Si j'étais fille en liberté, Je m'en irais dans le bocage. Je prierais Dieu pour mon amant, Celui que mon cœur aime tant.
Je m'en irais dedans le bois Faire comme la tourterelle : Quand son ami s'en va périr Sur la branche s'en va mourir.
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