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Quand le roi entra dans la cour
Pour saluer les dames, La première qu'il salua Ell' lui a ravi son âme
Le roi demande à ces messieurs : « A qui est cett' joli' dame ? » Le grand marquis lui a répondu : « Sire, elle est ma femme.
Marquis, tu es plus heureux que moi D'avoir cett' joli' dame ; Mais, je te jure en foi de roi Nous coucherons ensemble.
Sire, vous avez tout pouvoir, Tout pouvoir et puissance, Mais si vous n'étiez pas le roi, J'en aurais la vengeance. »
Le marquis monte les agrès Dessus son lit d'assise, Tout en pleurant et soupirant De la belle marquise.
Le roi l'a prise par la main La mène dans sa chambre, La marquise tout en entrant A voulu se défendre.
Marquise, ne pleurez pas tant, Car vous serez princesse, De tout mon or et mon argent Vous serez la maîtresse.
La reine lui fit un bouquet De toutes fleurs jolies, Mais la senteur de ce bouquet Tua la bell' marquise.
Le roi lui fit faire un tombeau Tout en fer de Venise, Pour y dedans ensevelir Cette belle marquise.
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