La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire




QUOAN LOU PRINTEMPS,
EN RAUBE PINGOURLADE

Quoan lou printemps, en raûbe pingourlade,
A heyt passa l'escoussou deu grands rets,
Lou cabiroü, per boums et garimbéts,
Saütériqueye au mieytan de la prade.

Aü bèt esguit de l'aübe ensafranade,
Prenen la fresque aü loung deùs arribéts,
Mirailla es ba dehens l'aygue aryentade,
Puch seû tucoû hè cent arricouquéts.

Deûs càs courrens, craing chic la clapiteye ;
Eth se tien saûb : mes en tan qui houleye,
L'arquebuse lou dà lou cop mourtaù.

Ataû bibi, chens tristesse, ni mieye,
Quoan u bêt oueilh m'ana hà per embeye,
Au miey d'eu cô, bère plague léyaû.

Quand le printemps, en robe diaprée,
A fait passer l’âpreté des grands froids,
Le chevreuil, par bonds et soubresauts,
Va sautillant au milieu des prairies.

Aux premiers rayons de l'aube safranée,
Prenant le frais le long des ruisseaux
U va se mirer dans l'eau argentée,
Puis sur le tertre il fait mille gambades.

Des chiens courants il craint peu l'aboiement ;
Il s'en tient sauf : mais, pendant qu'il folâtre,
Le chasseur lui donne le coup mortel.

Ainsi vivais-je sans aucune tristesse,
Quand un bel œil vint me faire par envie,
Au milieu du cœur une plaie profonde.


GASSION
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