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Quauque cop, quoan jou roullabi A toute ore de la noeyt, En quine porte trucabi, Tout lou mounde e-m biénè oubri. Are jou, per tant qui truqui,
Tout lou mounde bou droumi.
Adiù dounc, ma charmantine, Beroujine, la mie amou. Nou m'apéres pas tigresse, Ni perfide, ni traydou ; Jou-n souy coum la tourterèle : Mourirey deu mau d'amou.
A la fi, nou j'a rémèri,
Are en-s cau separa.
Las filhes qui tant m'aymaben,
Are nou-m dagnen espia ; E jou, praube miserable, Jou nou sey que-us ey à, ha.
Amou nou j'a ni tendresse,
Nou j'a, nou, coum temps passat,
La qui soulè la caresse,
Are se-m bire lou cap ;
Per u soul péu de bielhesse,
Nou-m dagne dise adichat
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Autrefois, dans mes voyages, Si, dans le cours de la nuit,
Je frappais à quelque porte,
J'étais bien sûr qu'on l'ouvrirait.
Maintenant, lorsque je frappe, Tout le monde veut dormir.
Adieu donc, ma toute belle, Ma jolie, mon amour, Ne m'appelle pas tigresse : Jamais je ne voulus trahir. Mais, comme la tourterelle, Je mourrai du mal d'amour.
Il n'est plus aucun remède Puisqu'il faut nous séparer. Celles qui m'aimaient naguére Ne me regardent mime plus ; Et moi, pauvre misérable, Je ne vis que de regrets.
Je n'aurai plus de tendresse, Plus d'amour, comme autrefois. Toi qui cherchais mes caresses, Las ! tu te détournes de moi ; Pour un cheveu de vieillesse, Tu ne me dis plus bonjour
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