|
Nou, noun, Poulette,
Noun n'èy doutat
Que d'amourette
Abès cambiat.
Touta adescade
Aü mé larè,
T'ès emboulade
Tà gn'aüt pourè.
Coum ès ta bère,
You, bé t'aymeyi ;
Coum, soy sincère,
You be'm troumpey.
Lous bèts bisatyes
Troumpoan soubent ;
Coum lous nuatyes
Qui ban aü ben.
Taü coum las gattes
Soun t' arrata,
Taü las gauyates
Soun tà troumpa.
La fé paüsade
Sus û sabla,
La mendre oundade
La hè boula.
En aygues douces
Tròp nou'p hidét :
Tan mey soun rousses,
Mey p'y perdét.
Adiu, tigresse,
Troubarés bou
Qué gnaüt té hesse
Coum hès à you ?
|
|
Non, non, poulette,
Je n'ai pas douté Que d'amourette Tu avais changé.
Toute habituée
À mon foyer, Tu t'es envolée Vers un autre poulailler.
Comme tu es si belle,
Moi, je t'aimais ; Comme je suis sincère,
Moi je me trompais.
Les beaux visages Trompent souvent ; Comme les nuages Qui vont au vent.
Comme les chattes Sont faites pour attraper les rats,
De même les jeunes filles Sont faites pour tromper.
La foi posée
Sur un sable La moindre ondée La fait s'envoler.
Dans les eaux tranquilles Ne vous fiez pas trop : Plus elles sont rousses (troubles) Plus vous vous y perdez.
Adieu, tigresse,
Trouverais-tu bon
Qu'un autre te fit, Ce que tu me fais ?
|