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M'en abi hèyt ue mestréssote,
La-m en aymabi tendramén. La cruèle mourt la se m'a prése, La se m'a prése au sou moumén.
Ah ! mourt, ah ! mourt, b'ès tu cruèle
De la me préne au tou moumén ! Perqué la prénes-tu souléte ?
Perqué nou-m prénes pas à jou ?
Tout mati m'en bau sus la toumbe Ana prega Diu à genous. La bère e-s lhèbe de la toumbe
Ta counsoula soun aymadou :
"Moun aymadou, Diu que-t counsoule ! Diu que-t en dou souladjamén ! Jou m'en souy hore de la pênes E tu b'en ès en gran turmén !
La bague d'or que m'abès dade, Au digt menin la troubaras ; La balharas à gni'aute bère,
La que toun cô desirara.
Quoan abéri tant de mestrésses Coum y a d'estéles au soum dèu cèu, Yamey nou-n aymari nade aute
Coum à la qui ey deus lou toumbeu."
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Je m'étais fait une maîtresse,
Je me l'aimais bien tendrement. La mort cruelle me l'a prise, Me l'a ravie à son moment.
Oh ! mort, que tu me fus cruelle De me la prendre à ton moment !
Mais pourquoi l'as-tu prise seule ? Ne pouvais-tu me prendre aussi ?
Tous les matins au cimetière Je vais pour elle prier Dieu. Elle se lève de la tombe Pour consoler son amoureux.
"Mon amant, que Dieu te console ! Qu'il te donne l'apaisement ! Mei je suis hors de toutes peines Mais toi, tu vis dans le tourment.
La bague que tu m'as donnée, La trouveras au petit doigt ; Tu l'offriras à quelque belle,
Celle que ton cœur élira.
Quand j'aurais autant de maîtresses Qu'il y a d'étoiles dans le ciel, Je ne pourrais en aimer d'autre Que toi qui gis dans le tombeau."
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