La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire



 
M'en abi hèyt ue mestréssote
M'en abi hèyt ue mestréssote,
La-m en aymabi tendramén.
La cruèle mourt la se m'a prése,
La se m'a prése au sou moumén.

Ah ! mourt, ah ! mourt, b'ès tu cruèle
De la me préne au tou moumén !
Perqué la prénes-tu souléte ?
Perqué nou-m prénes pas à jou ?

Tout mati m'en bau sus la toumbe
Ana prega Diu à genous.
La bère e-s lhèbe de la toumbe
Ta counsoula soun aymadou :

"Moun aymadou, Diu que-t counsoule !
Diu que-t en dou souladjamén !
Jou m'en souy hore de la pênes
E tu b'en ès en gran turmén !

La bague d'or que m'abès dade,
Au digt menin la troubaras ;
La balharas à gni'aute bère,
La que toun cô desirara.

Quoan abéri tant de mestrésses
Coum y a d'estéles au soum dèu cèu,
Yamey nou-n aymari nade aute
Coum à la qui ey deus lou toumbeu."
Je m'étais fait une maîtresse,
Je me l'aimais bien tendrement.
La mort cruelle me l'a prise,
Me l'a ravie à son moment.

Oh ! mort, que tu me fus cruelle
De me la prendre à ton moment !
Mais pourquoi l'as-tu prise seule ?
Ne pouvais-tu me prendre aussi ?

Tous les matins au cimetière
Je vais pour elle prier Dieu.
Elle se lève de la tombe
Pour consoler son amoureux.

"Mon amant, que Dieu te console !
Qu'il te donne l'apaisement !
Mei je suis hors de toutes peines
Mais toi, tu vis dans le tourment.

La bague que tu m'as donnée,
La trouveras au petit doigt ;
Tu l'offriras à quelque belle,
Celle que ton cœur élira.

Quand j'aurais autant de maîtresses
Qu'il y a d'étoiles dans le ciel,
Je ne pourrais en aimer d'autre
Que toi qui gis dans le tombeau."

puce   Sources
  • Gaston Mirat :

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