Despuch tant y a, beüdous de Timarette, Boys et pradéts oùn soulé d'aübéya, Qué la pouyrat et dé flous et d'oumprettes Hurousamen batleü béziadeya !
Quoan la bédèm aci tout s'escayribe; Aütan coum are ey muzéye lou gouèy; Boys et pradets, Timarette qu'arribe : Siam esbaubits qu'ens tourne per yamey.
Arrouzérou, l'endoum dé tas houeillettes Bé l'estuya souben à l'oueil deü sou : Si coum labéts es op à Timarette, Ayerguet drin si podes en tà you.
U cop ayam aci la Pastourette, Qui m'a, praübét, tan hèyt perpéréya ? You n'aürey mey couente qué d'amourette : Boys et pradets, qu'ad beyrat d'are-en-là.
Arré n'oum pot mèy engourga la nine; Lou hat ambréc s'ey rendut piétadous : Yat dits tabé l'arrépouè qui camine: Yéchin lous brocs permé que las eslous.
|
Depuis si long-temps, veufs de Timarette,
Bois et Prairies où elle venait chanter,
Vous la pourrez et de fleurs et de petites ombres
Heureusement bientôt l'environner.
Quand nous la voyions, ici tout se réjouissait,
Autant comme aujourd'hui y fait la moue, l'ennui ;
Bois et prairies, Timarette arrive ;
Réjouissez-vous, elle revient pour toujours.
Azerolier l'abri de ton feuillage,
Bien souvent l'abrita des rayons du soleil :
Si comme alors tu es nécessaire à Timarette,
Arrange-toi un peu, si tu le peux, pour moi.
Une fois qu'ici nous aurons la Pastourelle,
Qui m'a souvent, tant fait soupirer,
Je n'aurai plus souci que d'amourette,
Bois et prairies vous le verrez désormais.
Rien ne peut plus humecter ma paupière,
Le sort cruel s'est rendu compatissant ;
Aussi le dit le Proverbe qui chemine :
Les épines sortent avant les fleurs.
|