La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire




L' ESGUIT DEÜ DIE.

D'esbeille t', bère droumillouse,
Enten la bouts dé toun Janét,
Qui, dessus la brane sabrouse,
Cante lous airs deü Diü Nénet.

A souns accéns, las aürounglettes
Youégnin gazouillis charmans ;
Et de cap aü ceü las laüdettes
Puyen à bèts pétits eslans.

Déya l'aübette ensafranade
Peü soum deüs coustalats luseich,
Et Flore, per démiey la prade,
Dens l'aygue-ros se réfresqueich.

Zéphir, deü cap de soun alette,
Caresse las charmantes flous ;
Et dé las houns l'aygue clarette
Qu'esbarreich las douces bapous.

Sabi dounc leü, droumillousette,
Youi d'aquet tableü tà dous;
Si nou t'y bédes, pastourette,
You qu'ét frettérey lous oueillous.

Éveille-toi, belle dormeuse,
Entends la voix de ton Jean,
Qui sur la bruyère enbaumée,
Chante les airs du Dieu-Enfant.

A ses accens, les hirondelles
Joignent leurs gazouillemens charmans ;
Et vers le ciel les allouettes
S'élèvent à petits élans.

Déjà l'aube, couleur de safran,
Au haut des côteaux luit ;
Et Flore, à travers la prairie,
Dans la rosée se rafraichit.

Zéphir du bout de son aile,
Caresse les charmantes fleurs ;
Et des fontaines l'eau claire
Répand çà et là les douces odeurs.

Viens donc vite, petite dormeuse,
Jouir d'un spectable si doux ;
Si tu n'y vois pas encore,
Pastourelle, Je frotterai tes jolis yeux.

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  • A JULIEN
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