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D'esbeille t', bère droumillouse, Enten la bouts dé toun Janét, Qui, dessus la brane sabrouse, Cante lous airs deü Diü Nénet.
A souns accéns, las aürounglettes Youégnin gazouillis charmans ; Et de cap aü ceü las laüdettes Puyen à bèts pétits eslans.
Déya l'aübette ensafranade Peü soum deüs coustalats luseich, Et Flore, per démiey la prade, Dens l'aygue-ros se réfresqueich.
Zéphir, deü cap de soun alette,
Caresse las charmantes flous ; Et dé las houns l'aygue clarette Qu'esbarreich las douces bapous.
Sabi dounc leü, droumillousette, Youi d'aquet tableü tà dous; Si nou t'y bédes, pastourette, You qu'ét frettérey lous oueillous. |
Éveille-toi, belle dormeuse, Entends la voix de ton Jean, Qui sur la bruyère enbaumée, Chante les airs du Dieu-Enfant.
A ses accens, les hirondelles Joignent leurs gazouillemens charmans ; Et vers le ciel les allouettes S'élèvent à petits élans.
Déjà l'aube, couleur de safran, Au haut des côteaux luit ; Et Flore, à travers la prairie, Dans la rosée se rafraichit.
Zéphir du bout de son aile,
Caresse les charmantes fleurs ;
Et des fontaines l'eau claire Répand çà et là les douces odeurs.
Viens donc vite, petite dormeuse, Jouir d'un spectable si doux ; Si tu n'y vois pas encore, Pastourelle, Je frotterai tes jolis yeux.
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