|
L'esbatouse laüdete
Abans l'esgit deü sou, En saludant l'aübete,
Gorgueja soun amou.
Jou'm desbeilli quoan ére,
Noun mench gaüjous
Y en ourbint la perpére,
Qu'em béy hurous.
Si bole à la pasture
Qu'em ba dab lou pariou :
Qu'eüs a dit la Nature
Qu'à dus tout ey plus bou.
Ataü s'em aparie,
Et ta plà sèy,
Quoan dab la toute mie,
Baü ço qui hèy.
La médiche tusquete,
Arcada en ceü de lheyt,
Qu'eüs serbech de couchete,
Tan leü qui bad la noueyt.
Quim s'y hèn calourete
Jou'm daü raison : Aüprès de Timarete
Tant m'en hèy jou.
La laüdete emplegade
A souns soueings amourous Aü miey dé sa nidade
Troba mille douçous.
En espiant quin gabide Sons aüzérous,
Cade may trop ayside
Prengue leçous. |
|
La folâtre alouette Avant le lever du soleil, En saluant l'aurore Gazouille son amour. Je m'éveille en même temps qu'elle, Non moins joyeux Et en ouvrant les paupières, Je me vois heureux.
Si elle vole à la pâture Elle va avec son compagnon. La Nature leur a dit Qu'à deux tout est meilleur.
De même il m'en arrive,
Et je sais bien,
Combien avec mon amie, Vaut ce que je fais.
La même touffe, Arquée en ciel de lit, Leur sert de couchette, Si tôt qu'il fait nuit. Comment ils s'y réchauffent, Je m'en donne raison : Auprès de Timarette J'en fais autant.
L'alouette employée À ses soins amoureux Au milieu de sa nichée Trouve mille douceurs. En regardant comme elle même Ses oisillons, Que chaque mère trop aisée Prenne leçons.
|