Cride dab la troumpéte
Touns expleyts banitous
Fadot, présoumptuous,
Deche'm souléte
Seg tas mille balous,
Be'n t'en aillous

Ja que hès batalhade
De ma simple amistat
Jou béy dens quin esclat
M'aürés boutade
Tu qui la banitat
Rén tan d'esclat.

Si pla m'abès aymade
Qu'ad aüri counégut
Sit aben troubat mut
A la beilhade
Oun as sémiat lou brut
Qui m'an rendut.

La timide caresse
Nou sab trop ço qui boü
Et troumpéte et siuloü
Tout que la blesse
U bouhét, l'arrajoü,
Tout qu'eü da poü.

Plus leü mique eslouride,
Dab bèt amistouzet
Qui parle a mieye halet
Qui craing l'aüdide
Et sab gouarda de ret,
Lou sou sécrét.

Si quaüque estrembiade
Goustabe û bahurlè.
Tu qu'es lou qui boulè
Beü da l'aübade
Jou't barri l'escalè
Deü mé soulè.

Proclame avec la trompette
Tes exploits vaniteux
Fat, et présomptueux
Laisse-moi seule
Suis tes mille succès
Va-t'en ailleurs.

Puisque tu fais si grand carillon
De ma simple amitié
Je vois dans quel éclat
Tu m'aurais mise
Toi que la vanité
Rend si enflé.

Si tu m'avais tant aimée
Je l'aurais reconnu
Si l'on t'avait trouvé muet
A la veillée
Où tu as semé le bruit
Qu'on m'a rapporté.

La timide caresse
Ne sait trop ce qu'elle veut
Et trompette et flûte
Tout la blesse
Un souffle, un rayon de soleil
Tout lui fait peur.

Plutôt miche moisie
Avec un bel amoureux
Qui parle à demi voix
Qui craint que l'on ne l'entende
Et sait garder du froid,
Son secret.

Si quelque délaissée
Aimait un fanfaron
Tu es ce qu'elle désirerait
Vas lui donner l'aubade
Moi, je te ferme l'escalier
De mon grenier.