La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire



  Treble

COUMPAYS SIAN GAYS

Coumpats, Sian gays,
Ouey qu’ey la hèste
Dé Sent-Berthoumiü,
Qu’eü pelèn tout biü,
Lechém-lou dab lou boun Diü
Et lou Cuyou
Debat la beste,
Aném prené let
Sus lou tucoulét
Deü beryé deü Sarthoulét.
Hens las caütères,
Et las lichères,
Et las padères,
Aüdit la cansou
Dé la grichaüle,
Tandis qu’à taüle,
Cadu qué gnaüle
Après soun pintou.

Peü quilhè,
Dé mantu dalhè,
En passan leü, gouardém las gambilhes
Sus lous os,
Dilheü quaüqué estros,
Haré quaüqué saüte-cor de quilhes :
En daban !
Haüt ! aü doublé ban !
En gahan
Brin la courrudette,
Aü bèt soum dé la turounette
Qu’arribam ;
Bebiam et beyam !

Quins bèts Troupèts !
Coum d’anesquettes
Passen lous Escous,
Pingourlats dé flous,
Oundrats dé mille coulous.
Entrat, Aü prat,
Bouques resquettes,
Tan beroys ouelhous,
Tendrés merbelhons,

Côs tà youens et tà tilhous.
Entrat bloundettes,
Entrat brunettes,
Bienét palhettes,
Flous dé la sesou ;
Bienét per bandes,
Fourma guirlandes
Et plate-bandes,
Sus lou berd gazou.
Parechét ;
A gran cop d’archét
Julién deya qué hè brouny la corde,
Et segnit,
Si ey youén et hardit,
Lou cabaliè qui lou prumé p’aborde.
Gusmérets,
Tà plà premudets,
Tiét-pé drets !
Beyam quin s’estiren,
Pongnoucots toustém qué’s at biren,
En liran
Toustém y en baran.

Dansat, Balsat,
Las aütés bères ;
Si dé nous hèt cas
Risquém quaüqués pas.
Fanfarrou, nou dansam pas.
Pimpims,
Tà prims,
Nou siat tà fières ;
Nou’p mesclét dé nous,
Proubédit p’aülhous,
Qué’ns estounam mey dé bous.
Ue marchande,
Qué’ns achalande :
La mey gourmande
Qué’s pren cabilhous ;
La plus rebèché
Qué boü qu’eüs léché,
Bé caü qué prèché,
Qu’a lou cô yelous.
Mey d’û saüt,
U mechan crepaüt
Dé soum à houns qué’ns bire la tistette
Et tollé,
Tout lou canalhé,
Qué sé’p y yeten à la garrapette.
Qu’ey uryén,
Si dits lou reyén,
Qui surbién
Dab soun air capablé,
D'ahuetta drin lou mey coupablé.....
Mey Poulét
Qu’ey sus l’arboulét.

Aü Ceü, Trop leü,
Qué’s foun lou die ;
Hem û darrè tour,
Dits (qu’ey seü retour)
Claire à qui nou hèn la cour.
Nou y ey,
Per ouey,
Respoun Sophie,
Mama tà gouarda.
Mey qué’ns ba crida ;
Nou’ns caü pas mey retarda.
Sente-Marie
Leü qu’aparie ;
Quoan la garie
Toutes qué’s en ban ;
Et mant’oubrère,
Dé la carrère,
Qui ey la darrère,
Qn’eüs pren lou daban.
Dab la noueyt,
B’arribe l’arroueyt
Dé las cansous, lous crits et las disputes ;
Parabas !
Diü ! quoan de faüs pas,
Dé birouléts, dé chutes et culbutes !
Brabés yens,
Qu’ous né siat temoueings
Tà qu’aümens
Douma cade ibrougne,
En sé han bisita sa brougne
Dret ou tort
Qn’aye soun rapport.

Courrém,
Nou’ns hem
Doubla la bèste ;
Et chens nad miscap,
Hens lou sarre-cap
Anem-sé estuya lou cap.
Cherlit,
Berlit,
Ouey per la hèste
Dé Sent-Berthoumiü,
Més plasie aü boun Diü,
Qu’ey tourném cade an, perguiü !

Compères, Soyons gais,
Aujourd'hui c'est la fête
De Saint-Bartbelemy,
On l‘écorcha tout vif,
Laissons-le avec le bon Dieu !
Et la Gourde
Sous la veste,
Allons prendre haleine
Sur le tertre
Du berger du Sarthoulet.
Dans les chaudrons,
Et les lèche-frites,
Et les poëlons,
Entendez comme
Le chant du grillon,
Tandis qu'à table,
Chacun miaule
Après sa bouteille.

Par le quiller,
De maint joueur,
En passant vite, gardons nos jambes ;
Sur nos os,
Peut-être quelque maladroit
Ferait quelque Saüte-cor de quilles :
En avant !
Allons ! aü doubléban !
En prenant
Un peu la course,
Au sommet du tertre
Nous arrivons ;
Buvons et voyons !

Quels beaux troupeaux !
Combien de brebis
Passent les Escous,
Emaillés de fleurs,
Ornés de mille couleurs.
Entrez, Dans la prairie,
Bouches si fraîches,
Yeux si jolis,
Joues si roses,

Tailles si jeunes et si flexibles.
Entrez blondes,
Entrez brunettes.
Venez cheveux chàtains,
Fleurs de la saison ;
Venez par bandes,
Former des guirlandes
Et des plate-bandes,
Sur le vert gazon.
Paraissez ;
A grand coup d'archet
Julien déjà fait résonner la corde,
Et suivez,
S’il est jeune et hardi,
Le cavalier qui le premier vous aborde.
Mignonnes,
Si pincées,
Tenez-vous droites !
Voyons comme elles se cambrent,
Les petites tailles s'en tirent toujours bien,
En tournant
Et en roulant comme des pelotons.

Dansez, Valsez,
Les autres belles ;
Si de nous vous faites cas
Risquons quelques pas.
Fanfarron, nous ne dansons pas.
Pimpims,
Si pincées,
Ne soyez pas si fières ;
Ne vous occupez pas de nous,
Pourvoyez-vous ailleurs,
Vous nous étonnez.
Une marchande
Nous attire :
La plus gourmande
Prend des cabillous ;
La plus revèche
Veut qu'elle les laisse,
Il faut qu'elle gronde,
Elle a le coeur jaloux.
Mais d'un saut,
Un méchant gamin
De fond en comble renverse le panier ;
Et tollé,
Toute la canaille
S’y jette pèle-mêle.
Il est urgent,
Dit le régent,
Qui survient
Avec son air capable,
De fouetter un peu le plus coupable....
Mais Poulet
Est déjà sur l'arbre.

Au Ciel Trop tôt,
Se fond le jour ;
Fesons un dernier tour,
Dit (elle est sur le retour)
Claire à qui on ne fait pas la cour.
Nous n'avons pas,
Pour aujourd'hui,
Répond Sophie,
Maman pour nous surveiller.
Mais elle va nous gronder ;
Il ne faut pas nous attarder davantage.
Celles de Sainte-Marie
Bientôt se disposent ;
En même tems que les poules
Toutes s'en vont ;
Et mainte ouvrière,
De la rue,
Qui est la plus éloignée,
Prend les devans.
Avec la nuit,
Arrivent le tapage
Des chansons, les cris et les disputes ;
Patatras !
Dieu ! que de faux pas,
De sauts périlleux, de chûtes et de culbutes !
Braves gens,
Soyez-en témoins
Afin qu'au moins
Demain chaque ivrogne
En fesant visiter sa brogne
A tort ou à raison
Ait son rapport.

Courons,
Ne nous fesons pas
Doubler l'habit ;
Et sans encombre,
Dans le bonnet de nuit.
Allons nous cacher la tête.
Cherlit,
Berlit,
Adieu pour aujourd'hui à la fête
De Saint-Barthelemy,
Mais plaise au bon Dieu,
Que nous y revenions chaque année, perguiü !


puce    Sources  
X. NAVARROT,
j y
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