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Charmante brune, mas amous Aüs despartit soun las doulous Nous bé toucam a la journade Qui tout are ens deü sépara A douma sera la brespade Qui lou boste amic partira.
Bey inutilé dé ploura Qu'aüta poc nou pouch demoura Nous forman ûe bande joyouse Qui nous bam per lou rey serbi,
N'eü manquera tà esta urouse
Qué drin dé boste soubény.
En arriban aü batalhou
Nous aneram en garnisou
Forts, e castets, et citadelles
Bile de mà nous gouarderam
Et noubelles, b'aürat noubelles Ta'p ha sabé quin sé pourtam.
Tabarts, troumpettes et claris
Enténéram sés et matis
Droumy la haute matinade
Dé bou pà blanc de munitiou
Brunete bé serét bésiade
Si'p en boulèt biené dap you.
Si l'ennemic, poc abisat
Ta'ns attaqua ey prou gaüsat
Qu'abém boulets, boumbes, grenades Poudre, mourtiés, dé bous canous
Nou cragni pas mas destinades
En coumbatén, bère, per bous.
Adichat brune, lou mé sou
Drin d'amistat guardat per you Jou'b proubarey, per ma counduite Ma coustence e fidélitat Qué n'auret troubat dens la bite Arrés qui'p aye aütan.
Siam units éternellemén
E malgré nouste eloignemen,
Nou roumpian jamey las cadènes
Qué lou plasés nous an fourmat Meyleü mouri de mile pènes Si deü sort ey la boulountat. |
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Charmante brune, mes amours,
A la séparation sont les douleurs. Nous approchons du jour Qui bientôt doit nous séparer. Demain sera l'après-midi Où votre ami partira.
Il est inutile de pleurer Quand, non plus, je ne peux rester. Nous formons une bande joyeuse, Qui s'en va servir le roi.
Ne lui manquera pour être heureuse Qu'un peu de votre souvenir.
En arrivant au bataillon
Nous irons en garnison. Forts, châteaux et citadelles Ports de mer nous garderons.
Et vous aurez des nouvelles, Pour vous faire savoir comment nous nous portons.
Tambours, trompettes et clairons Nous entendrons soirs et matins. Faire la grasse matinée,
Du bon pain blanc de munition
Brunette, que vous seriez heureuse Si vous vouliez venir avec moi.
Si l'ennemi peu avisé Pour nous attaquer est assez osé,
Nous avons boulets, bombes, grenades,
Poudre, mortiers de bons canons.
Je ne crains pas mes destinées En combattant, belle, pour vous.
Adieu brune, mon soleil Un peu d'amitié gardez pour moi. Je vous prouverai par ma conduite, Ma constance et ma fidélité, Que vous n'auriez trouvé de votre vie Personne qui vous ait autant aimée.
Soyons unis éternellement Et malgré notre éloignement, Ne rompons jamais les chaînes Que les amours nous ont formées. Plutôt mourir de mille peines Si du sort c'est la volonté.
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