La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire



  Treble

AU SOUM D'UO MOUNTANHO

Au soum d'uo mountanho
En u endret désert
En la mio cabano
Jou que passi l'iber
Aci soy soulitari
En goardan moun troupet
Au pè de la hitaire
En cartiè d'Estaret

Adichats camarados,
Bous autis bats parti
Be'n bats en tau bilatje,
T'ana pe diberti
E jou en soulitudo,
Dab lou mé bestia
Ta cassa l'inquiétudo,
Jou que bouy coumpousa

Moun Diu quino tristesso,
En uo loungo noeyt
Lou tems de la joéness
De démoura soulet
En aqueste ermitatje,
O sort infourtunat
Loenh dou mé bilatje,
Aci soy exilat

Que'n pensos tu Pyrèno,
Tu tabé cou a jou
Démouros en la géno
En atenden lou sou
Mes aquéro jélado,
L'ayre tan furious
Anounçon l'arribado
D'u iber rigourous.

Droumit, droumit aulhétos,
E bous tabé moutons
Que bey qu'ets en tristesso
Dab bostes anhérous
Darrè aquéro branéto,
Que'p en ets a abitua
Jou loenh de ma brunéto,
Tabé me résinha.

En haut d'une montagne
En un endroit désert,
Dans ma cabane
Je passe l'hiver.
Ici Je suis solitaire,
En gardant mon troupeau,
Au pied de la frontière
Au quartier d'Estaret.

Au revoir camarades,
Vous allez partir,
Vous allez au village,
Aller vous divertir,
Et moi en solitude,
Avec mon bétail,
Pour chasser l'inquiétude
Je vais composer.

Mon Dieu quelle tristesse
En une longue nuit
Le temps de la Jeunesse
De rester seul
Dans cet ermitage !
ô sort infortuné !
Loin de mon village
Ici suis exilé.

Qu'en penses-tu Pyrène ?
Toi aussi comme moi
Demeures dans la gène
En attendant le soleil.
Mais cette gelée,
L'air si furieux,
Annoncent l'arrivée
D'un hiver rigoureux.

Dormez, dormez brebis,
Et vous aussi moutons,
Je vols que vous êtes tristes
Avec vos agneaux.
Derrière cette bruyère
Vous devez vous habituer
Moi, loin de ma brunette
Aussi me résigner.


puce    Sources
Louis Porte-Labit 1861-1912
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