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Au reng deus bienurous
Que'n soun las jouenes filhes Las qui an dus aymadous Que' us coumplatsen à touts Dab lous beroys efeyts Que’us reden satisfeits.
Ue d'aqueste endret Dus galans la courtisen L’u qu’ey de coundition L’agrade à sa faysou Enquère qu’à fiançat Dab u n'aude goujat.
Sa may qu’au dits toustem : Oun bas tu la me'hilhe ? Ma may n'ajets chegrin Quoan nou’m bejets aci D’aci t’aciu d’arrè Bessè nou’m perdérè.
Ere s’en ba trouba Soun galan doumestique Que'u souèta lou boun se Si ba plà qu’ey plase Lou me cô ey counten De’p bede aci souben.
Digue’m la mi amou Si tu n’ere fiançade Jou b’at auri cregut Cò qui m’as proumetut L’amou de l’interiou Que nou ère qu'enta jou.
Si te'm prenes à jou Seràs cabaretière Haràs courre l’argen Biberas alegrament Nou pas darre u bestia Trop un còp mau passa.
Lou paysa ma proumis De me'n ha ue filouse Miralhs j'aurà au cap Estanh de tout coustat Tachetes de leytou Heyt ta l’admiratiou.
Si t'en prènes a jou En cadière ségure Hiela de toun plasé Deu mati dinc au sé Husèus nou'n manquéras Jou be t'en saurey ha.
Si te'n pren's lou paysa Sera toustem dehòre Au hret, a la calou, Au mulhat a l'arrous E prène hort souben Quauque gran gelamen.
Aqueth Jouan de paysan, Segut sus la banquete E't soubien l'aude sé Ouelh nou j'a pas un mes En d'aceth belhader, Non sabè dise arre.
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Au rang des bienheureux On compte les jeunes filles Celles qui ont deux amoureux Qu'elles contentent tous deux Avec leurs jolis effets Elles les rendent satisfaits.
Une jeune fille de ce lieu Deux galants la courtisent L'un est de (bonne) condition
Lui plaît à sa façon. Bien qu'elle se soit fiancée Avec un autre jeune homme.
Sa mère lui dit toujours : Où vas tu ma fille ? Ma mère, n'ayez pas de chagrin Quand vous ne me verrez pas ici D'ici jusque là-bas derrière Sans aucun doute je ne me perdrai pas.
Elle s'en va trouver Son galant domestique Elle lui souhaite le bon soir S'il va bien c'est un plaisir. Mon cœur est bien content -De te voir ici souvent.
Dis-moi mon amour, Si tu n'étais pas fiancée Moi j'aurais cru Cœur que tu m'as promis L'amour de l'intérieur N'était que pour moi.
Si tu me prends pour (mari) Tu seras cabaretière. Tu feras courir l'argent Tu vivras allègrement. Non pas derrière le bétail Passer souvent de mauvais moments.
Le paysan m'a promis De me faire une quenouille Des miroirs, elle aura au bout, De l'étain de tous côtés, Des petits clous en laiton Tout cela fait pour l'admiration.
Si tu me prends, Assise sur une chaise, Filer pour ton plaisir, Du matin jusqu'au soir. De fuseaux tu ne manqueras pas, Je saurais bien t'en faire.
Si tu prends le paysan Tu seras toujours dehors, Au froid, à la chaleur,
Au mouillé, à la rosée, Et prendre fort souvent Quelques grandes gelées.
Ce nigaud de paysan, Assis sur la banquette, Te souviens-tu l'autre soir,
Il n'y a pas un mois, Dans cette veillée, Il ne savait rien dire.
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