|
Atau quoan la rose ey nabère Quoan ey miey ubert lou boutou Atau qu'abè, sus la machère
Paüsat Philis, lou bermilhou.
Coum lou Sou claréyante qu'ère, Taü médich tèndre coum l'arrous Malaye qu'estousse ta bère Ou que jou souy tan amourous !
Que m'a bannit de sa présènce, Que nou'm pouch esta dé l'ayma Countré l'amou qué pot l'absénce Ere nou hè qué l'aügmenta.
Pastourets qui n'abetz encouère, Goustat ni plasés, ni douçous, Gouardat pé sustout d'ayma hère Si loung-tems bouletz bibé hurous !
|
|
Ainsi quand la rose est nouvelle Quand son bouton est à moitié ouvert Ainsi sur ses joues Philis avait posé le vermillon.
Comme le Soleil elle était brillante Aussi tendre que la rosée ; Maudit soit qu'elle fût aussi belle Ou que moi je fus si amoureux !
Elle m'a banni de sa présence Je ne puis m'empêcher de l'aimer Contre l'amour que peut l'absence ? Elle ne fait que l'augmenter.
Bergers, qui n'avez encore Goûté ni plaisirs, ni douceurs, Gardez-vous bien d'aimer beaucoup,
Si vous voulez vivre heureux longtemps !
|