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Amigous de la tabahle
Et méy que méy deü bou jus Permétut nou'ns ey brigailhe A taüle de ha lou mus Ja que lou diü de ripailhe
Dap l'arridentou Moumus,
Nous saüren counta per dus.
Deü chay et dé la cousine Lous Diüs en laüdat lou chuc A qui nou da brabé mine
Qu'ey au mench û désestruc. Deü burat dinqu'à l'hermine A mench que d'abé maü truc Nou y a pas nat "pot-eschuc"
Per jou si de la tristesse
Mé biéné lou galamou Nou y a rémédi qu'im hesse
Coum l'assiette et lou flacou En ta usa chens paresse Nou'm caléré nat sermou
Et qu'aüri leü boune humou.
Si moun sentimen p'agrade, Amigous, taü heyt, taü dit, Dem-ne touts üe halénade Deü boussat, de l'esblazit
E si nat hè réculade D'aygue blouse, peü délit Qu'aje lou cò enfadit !
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Amis de la bombance Et par-dessus tout du bon jus, Il ne nous est pas du tout permis A table de bouder ; Alors que le dieu de ripaille,
Et le gai Momus, Sauront nous compter chacun pour deux.
Du chai et de la cuisine Les dieux ont loué le goût : Celui qui n'en a pas bonne mine Est au moins un maladroit. Du couvert de bure au couvert d'hermine, A moins qu'il n'ait un mauvais coup, Il n'y a aucun « lèvres sèches ».
Pour moi, si de la tristesse Me venait le cafard, Il n'y a aucun remède qui me fasse Comme l'assiette et le flacon : Pour en user sans paresse Il ne me faudrait aucun sermon, Et j'aurais bientôt la bonne humeur.
Si mon sentiment vous agrée, Amis, aussitôt dit, aussitôt fait, Donnons-en une sucée Du bouché, du décoloré : Et si qulqu'un recule D'eau pure, pour ce délit,
Qu'il ait le coeur affadi !
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