La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire



2Ah_malaye_la_bugade
A H !  MALAYE LA BUGADE

Ah ! malaye la bugade,
Qui't by téné seü tucoü !
Dé la permère oueïllade,
Dé tu pensey badé hoü.

Moun Diü ! quoan de gracietes,
Sus touns traits you by lusi !
Lou qui pintre las mounjetes,
Aus traça sé diberti.

Soubien-té dé la cassourre,
Oùn hazès cadé lous glans.
T'au rèchou, n'anès en courre,
En mé han affrouns sanglans !

Quoan dé cops à la barguère,
Quoan dé cops au mé clédat,
Nou'm hés créde , mensounjère,
Qué mouns hoecs t'aben toucat !

Més troumpuse asegurence !
Quin s'ey poudut aquéro ?
Bé-y-a chic dé ressemblence
Enter ta bouque et toun cô !

Despuch ença, Pastourete,
Las pachères deü mé prat,
N'an coulat aütan d'ayguete,
Coum de larmes m'as coustat.

Lous ausèts plagnin mas peines;
Lous arriüs que'n an plourat,
Et capbat aquestes pennes
Tout que'n parech désoulat.

Adiü dounques Pastourete,
Ingrate, chens nade amou ;
Nou beyran plus sus l'herbete
Lou mé troupet dab lou tou !

Ah ! Maudite soit la lessive
Que je te vis étendre sur la butte.
Au premier regard
De toi je crus devenir fou !

Mon Dieu ! Que de grâces
Sur tes traits, je vis briller !
Celui qui peint les haricots
A les tracer se divertit.

Souviens-toi du grand chêne
Où tu faisais tomber les glands.
Vers le frène tu allas en courant,
En me faisant des affronts sanglants !

Que de fois dans le parc,
Que de fois dans mon enclos,
Tu me fis croire, menteuse,
Que mes feux t'avaient touché !

Mes trompeuse assurance !
Comment s'est pû cela ?
Qu'il y a peu de ressemblance
Entre ta bouche et ton cœur !

Depuis lors, bergère
Les écluses de mon pré
N'ont coulé autant d'eau
Que de larmes tu m'as coûté.

Les oiseaux plaignent mes peines :
Les ruisseaux en ont pleuré,
Et sur le penchant de ces collines
Tout en parait désolé.

Adieu, donc, bergerette,
Ingrate, sans aucun amour,
On ne verra plus sur l'herbette,
Mon troupeau avec le tien.


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Chanté par le groupe André Hourcade
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