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Ah ! malaye la bugade, Qui't by téné seü tucoü ! Dé la permère oueïllade, Dé tu pensey badé hoü.
Moun Diü ! quoan de gracietes, Sus touns traits you by lusi ! Lou qui pintre las mounjetes, Aus traça sé diberti.
Soubien-té dé la cassourre, Oùn hazès cadé lous glans. T'au rèchou, n'anès en courre, En mé han affrouns sanglans !
Quoan dé cops à la barguère, Quoan dé cops au mé clédat, Nou'm hés créde , mensounjère, Qué mouns hoecs t'aben toucat !
Més troumpuse asegurence ! Quin s'ey poudut aquéro ? Bé-y-a chic dé ressemblence Enter ta bouque et toun cô !
Despuch ença, Pastourete, Las pachères deü mé prat, N'an coulat aütan d'ayguete, Coum de larmes m'as coustat.
Lous ausèts plagnin mas peines; Lous arriüs que'n an plourat, Et capbat aquestes pennes Tout que'n parech désoulat.
Adiü dounques Pastourete, Ingrate, chens nade amou ; Nou beyran plus sus l'herbete Lou mé troupet dab lou tou !
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Ah ! Maudite soit la lessive Que je te vis étendre sur la butte. Au premier regard De toi je crus devenir fou !
Mon Dieu ! Que de grâces Sur tes traits, je vis briller ! Celui qui peint les haricots
A les tracer se divertit.
Souviens-toi du grand chêne Où tu faisais tomber les glands.
Vers le frène tu allas en courant, En me faisant des affronts sanglants !
Que de fois dans le parc, Que de fois dans mon enclos, Tu me fis croire, menteuse,
Que mes feux t'avaient touché !
Mes trompeuse assurance !
Comment s'est pû cela ? Qu'il y a peu de ressemblance Entre ta bouche et ton cœur !
Depuis lors, bergère
Les écluses de mon pré
N'ont coulé autant d'eau Que de larmes tu m'as coûté.
Les oiseaux plaignent mes peines : Les ruisseaux en ont pleuré, Et sur le penchant de ces collines Tout en parait désolé.
Adieu, donc, bergerette, Ingrate, sans aucun amour, On ne verra plus sur l'herbette, Mon troupeau avec le tien. |