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A la frescou d'û berd bouscatyé
Lou cô plé de mille doulous U bergé deü nouste bilatyé
Cantabe dé tristés cansous.
Pendén aco, soun amiguette Per aquiü bién à passa Eth d'ûe course leüyerette
Bole aü daban tà l'estangua.
Digues, mamou Margalidette, Si't'semble qu'ayi prou souffrit ? Qué ya lountems qué ta minette Trouble mouns sens e moun esprit.
Qu'as trop countat sus ma feblesse,
Are b'at saürèy per segu Mouri de hèyne ou dé tendresse,
Enta you bey aco tout û.
Si't soubié dé quoan dé flourettes
Per tu you n'anabi cerca ?
Nou't gouardabi you las aülhettes, En tà dansa, n'abès la ma ?
Countes per tà petits aufficis Quoan té birey deü cà enratyat ? Si ès countente dé mouns serbici, Probe are qué't an agradat.
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A la fraîcheur d'un vert bocage Le cœur plein de mille douleurs, Un berger de notre village Chantait de tristes chansons.
Cependant, sa jeune amie Par là vient à passer Lui d'une course légère Vole au devant d'elle pour l'arrêter.
Dis-moi, Marguerite chérie, Crois-tu que j'ai assez souffert ? Il y a longtemps que ta figure Trouble mes sens et mon esprit.
Tu as trop compté sur ma faiblesse, Maintenant j'en serai certain Mourir de haine ou de tendresse, Pour moi cela est tout un.
Te rappelles-tu combien de fleurs Pour toi j'allais chercher ? Ne gardais-je pas tes brebis,
Pour danser, ne t'offrais-je pas la main
Regardes-tu comme si petit service, De t'avoir garantie du chien enragé ? Si tu es contente de mes soins, Prouve maintenant qu'ils t'ont agrée.
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