Dab sa troumpette, adès la renoumade
B'appéra Bourdeù louein de Paü. La neû, despuch ença, sur las pennes d'Ossaù, Mantû cop bé s'ey desclarade ; Et b'abém bist mantû malaü Enta la darrère aübergade, Hà lou darrè pinnét, chens degû mayé mau, Que l'estros médéci qu'iù dabe la poussade. N'èt pas d'aquère ley, bous qui, dens sa présou, Sabét estangua l'amne , encadéna la bite ; Qui tan de cops, à la parque maudite, Abét baillat l'adroumillou ; Qui tan de cops abét trourapat l'ahide
Deü capéra, deü sounadou ; Qui tan de cops, à l'espouse esbarride, Abét rendut soun aymadou. Sayé Bourdeu, récébét moun houmatye. You nou souy pas malaü, you nou souy pas poüruc. De l'esparbè nou craigni pas lou truc,
Deü cô soulét ma carte ey lou lengatye. |
Avec sa trompette, naguère la renommée
Appela Bordeu loin de Pau. La neige, depuis lors, sur les monts d'Ossau, Plus d'une fois est tombée ; Et nous avons vu plus d'un malade, Vers la dernière demeure, Faire le dernier saut, sans avoir de plus grand mal Que le maladroit médecin qui lui donnait la poussée. Vous n'êtes pas de ceux-là, vous qui, dans sa prison, Savez arrêter l'âme, enchaîner la vie ; Qui tant de fois avez forcé la parque maudite A s'endormir ; Qui tant de fois avez trompé l'attente Du prêtre et du sonneur ; Qui tant de fois, à l'épouse éplorée, Avez rendu celui qui l'aimait. Sage Bordeu, recevez mon hommage. Je ne suis pas malade, je ne suis pas peureux. De l'épervier je ne crains pas les coups, De mon cœur seul ma lettre est le langage.
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