La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire



Petite Histoire du Béarn

CHAPITRE VII

Maison de Moncade — Gaston VI

lettrines
escendant par la lignée féminine de cette race mérovingienne qui avait tout fait pour le Béarn, l’enfant aux mains ouvertes fut Gaston VI.
    En lui commença la maison de Moncade. Il justifia l'horoscope tiré par les prud’hommes devant son berceau, et il est appelé dans l’histoire Gaston le Bon.
    Après sa minorité, lorsque son tuteur Pérégrin de Castézuelos fut rentré en Espagne, Gaston VI commit la faute de reconnaître plus ou moins la suzeraineté du roi d’Aragon ; mais heureusement cette faute resta secrète, et Gaston lui dut de devenir comte de Bigorre. Le roi d’Aragon le maria en effet à Pétronille, héritière de ce superbe pays, et le mariage eut lieu en 1196, dans l’église Notre-Dame de Muret, pèlerinage alors célèbre entre Lagor et Maslacq.
     Gaston VI fit bâtir un pont de pierre à Navarrenx, y établit un marché, accorda à l'évêque d’Oloron la faculté de recevoir sans son autorisation ce qui lui serait légué ou donné ; il recouvra aussi, sur les vicomtes de Tartas, Orthez et ses dépendances. Surces entrefaites éclate la guerre des Albigeois. Le légat du pape, Pierre de Châteauneuf, ayant été assassiné, Gaston eut le tort de donner en Béarn un asile à ses meurtriers et de marcher au secours de Raymond de Toulouse contre Simon de Montfort.
    Il fut excommunié jusqu’à ce qu’après la bataille de Muret, perdue par les fauteurs de l’hérésie, Gaston VI, plein de repentir d’avoir soutenu à main armée des sectaires que d’ailleurs il abhorrait, se réconcilia avec l’Eglise.
    L’évêque d’Oloron, Bernard de Morlanne, lui donna l’absolution. Pieux et reconnaissant, le vicomte créa le prélat Seigneur de Sainte-Marie et baron de Moumour. Gaston mourut sans postérité en 1215.
     Il eut pour successeur Guilhaume-Raymond, l’enfant à la main fermée, mais l’avènement du nouveau vicomte fut retardé de cinq années. Il prétendait à l’héritage de son frère envertu de l’hérédité, tandis que les Béarnais n’entendaient le lui accorder que par suite de l’élection. Enfin on transigea : l’hérédité fut maintenue en principe ; seulement, par mesure de prudence, on obligea Guilhaume-Raymond à une innovation qui ne manquait


     Délimitation du Béarn — Administration de la justice

puce    Sources

  • L'Abbé Lacoste curé de Féas, PETITE HISTOIRE, Librairie L.RIBAUT, Pau, 1875.

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