La vallée d'Ossau :
Culture et Mémoire
UN DIEU VOUS APPELLE
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L'ANGE.
Un Dieu vous appelle, Levez-Vous, pasteurs, Courez avec zèle Vers votre Sauveur.
Le Dieu du tonnerre Promet désormais La fin de la guerre, La paix pour jamais. |
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LOU PASTOU.
Lèche'm dronmy, Nou’m biengues troubla la cerbelle, Lèche’m droumy ; Tire en daban ; seg toun camy. N’èy pas besouing dé sentinelle, Ni n’èy qué ha dé ta noubelle, Lèche’m droumy. |
LE PASTEUR.
Laisse-moi dormir, Ne viens pas me troubler la cervelle, Laisse moi dormir ; Marche en avant, continue ta route. Je n’ai pas besoin de sentinelle, Je n'ai que faire de ta nouvelle, Laisse moi dormir. |
L'ANGE.
A cette merveille Peut-on sommeiller ? Elle est sans pareille ; Il faut s’éveiller ; Venez, qu’on seconde Nos chants et nos voix, Que l’Écho réponde Jusqu’au fond des bois. |
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LOU PASTOU.
Encouère û cop, Si tu’m hès quitta ma palhasse, Encouère û cop, You’t harèy courré aü gran galop. Si tà leü sorti dé ma yasse, N’espères pas quartié ni grace, Encouère û cop. |
LE PASTEUR.
Encore un coup, Si tu me fais quitter ma paillasse, Encore un coup, Je te ferai courir au grand galop. Si je sors si tôt de mon lit, N‘espère ni quartier ni grâce, Encore un coup. |
L'ANGE.
Venez rendre hommage A ce nouveau-né ; Portez-lui pour gage Ce coeur obstiné : Levez-vous sans craindre Faites un effort ; Cessez de vous plaindre Dans votre heureux sort. |
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LOU PASTOU.
Lou sort urous N’ey pas yamey nousté partatyé, Lou sort urous N’ey pas ent’aüs praübés pastous. Per quin estranyé badinatyé Bos-tu qu’ayam, per û maynatyé, Lou sort urous ? |
LE PASTEUR.
Un sort heureux N'est jamais notre partage, Un sort heureux N'est pas fait pour les pauvres pasteurs. Par quel étrange badinage Veux-tu que nous ayons, par le moyen d'un enfant, Un sort heureux ? |
L'ANGE.
Les Rois obéissent A sa tendre voix ; Les démons fléchissent, Soumis à ses lois ; L’enfer rend les armes A ce Dieu vainqueur ; Rendez-vous aux charmes De ce Rédempteur. |
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LOU PASTOU.
You’m baü lheba ; Si tu't en bantes, crouts dé palhe!.... You’m baü lheba, Més t’en pouyras maü trouba. Tout homi qui, coum tu, sé ralhe, N’ey pas chens douné arré qui balhe. You’m baü lheba ! |
LE PASTEUR.
Je vais me lever, Et si tu t'en vantes, croix de paille Je vais me lever, Mais tu t'en pourras mal trouver. Tout homme qui, comme toi, se raille, N‘est sans doute rien qui vaille. Je vais me lever ! |
L'ANGE.
Ouvre paupière, Vois les Cieux ouverts ! Vois cette lumière, Entends nos concerts. Un Dieu charitable Vient briser tes fers, Sa main favorable Ferme les enfers. |
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LOU PASTOU DESBELBAT.
Diü, qué bey you ! Anyé deü Ceü, quin espectaglé ! Diü, qué bey you ! Tout bé’m announce û Saübadou. A moun salut n’y a plus d’obstaglé, Lou Ceü s’oubrech ; ah, quin miraglé ! Diü, qué bey you ! |
Dieu, que vois-je ! Ange du Ciel, quel spectacle ! Dieu, que vois—je ! Tout m'annonce un Sauveur. A mon salut il n'y a plus d'obstacle, Le Ciel s'ouvre ; ah ! quel miracle ! Dieu, que vois-je ! |
L’ANGE
Venez sans rien craindre, Ne balancez pas,
Et sans vous contraindre, Redoublez vos pas. Pour votre défense Il naît sous vos yeux, Vous rend l’innocence, Vous ouvre les Cieux. |
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La poü mé pren Quoan enteni ta gran tapatyé, La poü mé pren Quoan you bey courré tan dé yen Qui’s en ban dé cap aü bilatyé, Dab tan d’ardou, tan dé couratyé, La poü mé pren. |
La peur me prend Quand j'entends si grand tapage, La peur me prend Quand je vois courir tant de gens Qui s'en vont vers le village, Avec tant d'ardeur, tant de courage, La peur me prend.
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L’ANGE
C’est dans ce village, Dans un pauvre lieu, Près de ce bocage Qu’on voit l‘Enfant-Dieu. Ce Sauveur vous prêche Par sa pauvreté, Il choisit la crèche Par humilité. |
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Qué disét bous ? Acô nou parech pas crouyablé, Qué disét bous ? Qué ban ha touts aquets pastous ? Bedé lur Diü dens ûe estable, Acô hé semble bère fable, Qué disét bous ? |
Que dites-vous ? Cela ne paraît pas croyable, Que dites vous ? Que vont faire tous ces pasteurs ? Voir leur Dieu dans une étable, Cela semble une fable, Que dites-vous ?
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L’ANGE.
Un coeur bien fidèle S’en rapporte à moi ; Un esprit rebelle N’a jamais de foi. Pour le bien comprendre Allez dans ce lieu ; Partez sans attendre Vers cet Enfant-Dieu. |
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LOU PASTOU.
Anyé, adiü siat, You baü saüta, baü courré bisté ; Anyé, adiü siat, Escusat-mé si èy maü parlat. You’n aürèy dabord ûe biste, Lou lugra m'enseigne la piste, Anyé , adiü siat ! |
LE PASTEUR
Ange, adieu,
Je vais sauter, je vais courir vite ; Ange, adieu, Excusez-moi si j’ai mal parlé. Je vais bientôt le voir, L'étoile me montre la route, Ange, adieu !
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Sources D'ANDICHON |
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