|
Lou mesté deüs Anyés Lou réy deüs Archanyés Qu'ey anoueyt badut ; Aném touts amasse , A trubès la glace, Per lou Diü payut.
Ni per la yélade, Ni per l'escurade, N'estém dé party ; Lou qui la fé guide, Et qui en Diü sé hide Nous's pot esbarry.
Trigaram encouère, Més qué'm semble hère Qu'aquét bèt lugra Qui deü ceu débare, Qué'ns dits qué bitare Qué y bam arriba.
Be'm semble dé bédé, You at gaüséry crédé, Bet you nou sey qué, Coum ûe maynadétte, Sus bère médette Dé palhe ou dé hé.
Digat-nous, Marie, Digat, je vous prie, Qu'ey çô qui you bey ? Tantôs accouchade,
Adare Thébade, Chens cape ni miey ?
Bé's en soun troubades, Las noustés bésiades, En lou médich cas ; Encouère dab peine, Après la quinzéne
Sourtiben deü yàs.
You èy gran poü qué l'ayné Sus l'enfan desgayné Quaüqué cop dé pè, Si lou boueü houléye Ou lise courneye Peü bèt miey lou hè.
Courré bau coum l'ayré : Nou trigarèy gouayré, You baü leü tourna ; You bau ana couelhé Ço qui auram dé mielhé, Per lou bayoula.
|
Le maître des anges Le roi des archanges Cette nuit est né. Allons tous ensemble A travers la glace
Pour le Dieu enfant.
Ni à cause de la gelée Ni à cause de l'obscurité Ne nous abstenons de partir. Celui que la foi guide Et qui en Dieu se fie, Ne peut s'égarer.
Nous chercherons encore, Mais il me semble fort Que cette belle étoile
Qui du Ciel descend, Nous dit que tout-à-l‘heure, Nous allons y arriver.
Il me semble voir,
J'oserai le croire, Un je ne sais quoi, Comme une petite fille, Sur un petit tas De paille ou de foin.
Dites-nous, Marie, Dites, je vous prie, Qu'est ce que je vois ? Tout-à-l‘heure accouchée, Maintenant levée,
Sans
cape ni maille.
Elles se sont trouvées, Nos délicates, Dans le même cas ; Encore avec peine, Après la quinzaine, Elles sortaient du lit.
J'ai grand peur que l'âne Sur l'enfant dégaine Quelque coup de pied. Si le bœuf fait le fou Ou frappe de la corne Il le coupe en deux.
Je vais courir comme l'air Je ne tarderai guère Je vais revenir vite. Je vais aller chercher Ce que nous aurons de mieux Pour l'emmailloter.
|