La vallée d'Ossau : d'Aussau              
                 Culture et Mémoire



  Treble

LA CAMPANE DEÜ BITLAYE

De la campane deü bilatyé
Qu'aymi lou béroy sou.
Toustém qué parle û doux lengatyé,
U lengatyé d'amou.
Dé la campane deü bilatyé
Qu'aymi lou béroy sou.

Ere cade mati, yust à l'esguit deü die,
Désbeille douçamens lous chrestias adroumits.
Aü sou deü carrillou, touts saluden Marie ,
La Bierye qu'eus escoute y touts soun bénadits !
Dé la campane, etc.

Quoan cresmat peü soureil au miey dé la yournade,
Lou praübé laüradou cad à terre eslénat,
La campane qu'eü dits : mic, hè drin dé paüsade !
Eth sé trobe mèy hort à l'Angélus sounat.
Dé la campane, etc.

Aü lheit , aü lheït ! hèt leü boste prière,
Tau coum la may anine û maynat aü berçoü,
Dab la même amistat la campane p'apère,
Aü repaüs dé la noueyt ; é l'enténét
Din-dou.
Dé la campane, etc.

Quoan per ûe alliance, à l'aita counsacrade
Caüqué famille arribe au bounhur désirat,
La campane d'abord partéch à la boulade,
S'em ba p'eus embirous announça lou countrat.
Dé la campane, etc.

Qu'ey a, mics, dé nabèt ? quine bère harmounie !
U maynat quey badut baptisat aüta leü,
La campane abertéch dé la cérémounie
Qui la heyt aüta pur qué lous Anyous deü Ceü.
Dé la campane, etc.

Boste amic qués mouréch queü sounen l'agounie
Ah ! québ dits aquét sou ta triste y ta doulén ?
A yénoux y prégat Prégat Diü qué l'embie
Anyous tau counsoula qu'ey soun darrè moumen.
Dé la campane, etc.

Entan qu'autour deü mourt tout lou bilatyé ploure,
La campane peüs airs pousse plaings dé doulou :
Tiénét-pé prest, ça dits, û tau sort québ démoure,
La bite n'èy arré ; qué passe coum la flou.
Dé la campane, etc.

Bém soubierey loung-temps quin sounabe gaüyouse,
Quoan per lou permé cop récébony lou Ségnou !
Qué répéta cent cops quin moun amne ère hurouse,
A touts ére disè qué Diü quère d'ab you.
Dé la campane, etc.

Lou Dimenyé mati quin sa bouts sé desglare !
Labéts quin sou tà clà tringailléye incaü ceü !
Fier d'û tau carrillou per troupéréts débare
Dé cap a temple sènt lou pople deü hameü.
Dé la campane, etc.

Ah ! qui nou t'ayméré, trop aymable campane,
Dé plasé mouriri si sounabes loung-temps ;
Quoan en proucessiou, prégam capbat la plane
Per lous blats, y lous fruts, y las flous deü Printems.
Dé la campane, etc.

Qu'ey enténut l'accord deüs councerts en musique ;
La troumpéte guerrière y l'arrut deü canou ;
Qu'ey enténut tabé mantu béroy cantique ;
Arré nou m'a plagut tan qué lou tou carrillou.
Dé la campane, etc.

 

De la cloche du village
J'aime le joli son.
Toujours elle parle un doux langage
Un langage d'amour.
De la cloche du village
J'aime le joli son.

Chaque matin, tout juste au point du jour,
Elle réveille doucement les chrétiens endormis.
Au son du carrillon, tous saluent Marie ;
La Vierge les écoute et tous sont bénits.
De la cloche, etc.

Quand brûlant sous un soleil ardent au milieu du jour,
Le pauvre laboureur tombe à terre anéanti,
La cloche lui dit : ami, fais une pause !
Et il se trouve plus fort après l'Angelus sonné.
De la cloche, etc.

Au lit, au lit ! faites vite votre prière,
Tout comme une mère endort un enfant au berceau,
Avec la même amitié la cloche vous convie,
Au repos de la nuit ; l'entendez-vons ?
din-don !
De la cloche, etc.

Quand pour une alliance à l'autel consacrée
Quelque famille arrive au bonheur désiré,
La cloche aussitôt part à toute volée,
Et va aux environs annoncer le contrat.
De la cloche, etc.

Qu'y-a-t-il, amis de nouveau ? quelle belle harmonie !
Un enfant est né baptisé aussitôt,
La cloche avertit de la cérémonie,
Qui le rend aussi pur que les Anges du ciel.
De la cloche, etc.

Votre ami se meurt on sonne l'agonie,
Ah ! que vous dit ce son si triste et si dolent ?
A genoux et priez Priez Dieu qu'il lui envoie
Des Anges pour le consoler C'est son dernier moment.
De la cloche, etc.

Pendant qu'autour du mort tout le village pleure
La cloche dans les airs pousse des plaintes de douleur :
Tenez-vous prêt, dit-elle ; un semblable sort vous attend ;
La vie n'est rien ; elle passe comme une fleur.
De la cloche, etc.

Je me souviendrai long-temps combien elle sonnait joyeuse
Quand pour la première fois je reçus le Seigneur !
Elle répéta cent fois combien mon âme était heureuse,
A tous elle disait que Dieu était avec moi.
De la cloche, etc.

Le dimanche matin comme sa voix est claire,
Alors que son argentin s'élance jusqu'au ciel !
Fier d'un tel carrillon par bande on voit descendre
Vers le temple saint le peuple du hameau.
De la cloche, etc.

Ah ! qui ne t'aimerait, ô cloche trop aimable !
De plaisir je mourrais si tu sonnais long-temps,
Quand en procession, nous prions dans la plaine
Pour les blés et les fruits et les fleurs du printemps.
De la cloche, etc.

J'ai entendu l'accord des accens en musique,
La trompette guerrière et le bruit du canon ;
J'ai entendu aussi plus d'un joli cantique,
Mais rien ne m'a charmé comme ton carrillon.
De la cloche, etc.


puce    Sources
Garet, prètre.
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