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Trois jeunes garçons d'Oloron Un soir partirent pour Lyon. Ils filèrent au clair de lune Croyant aller faire fortune.
Ils marchèrent toute la nuit Bien doucement sans faire de bruit. Quand l'aube fut bien dessinée Dirent bonjour aux Pyrénées.
Dans les Landes, le lendemain, Toujours contents, sans pain ni vin, Quand le jour eut mis son voile
Couchèrent à la belle étoile.
À Bordeaux, tout près de l'octroi, Le plus entreprenant des trois, Il vit venir une brunette Lui dit : « Pardon, ma mignonnette,
Voulez-vous d'abord nous loger Et puis nous donner à manger. Au nom du ciel qui vous fit bonne À trois Béarnais faites l'aumône. »
À manger, je vous donnerai, Pour vous loger, je ne pourrai. Je n'ai qu'un lit dans ma chambrette Très suffisant pour moi seulette. »
Votre lit nous dédoublerons Et par terre nous coucherons. Nous allons faire une longue course Mais nous avons petite bourse. »
Quand tout le monde fut au lit Le plus jeune la porte ouvrit. Il trouva la belle Héloïse En jupon blanc et en chemise.
Elle l'accepta dans son lit Là où il passa toute la nuit Sans se douter de la surprise Que lui réservait Héloïse.
Elle mit ses plus beaux diamants Dans les poches de son amant. Et elle eut assez de malice Pour en informer la police.
À Lyon, il fut arrêté, À Bordeaux, il fut ramené. Il fut traduit en cour d'assise Son défenseur fut Héloïse.
Le président l'admonesta Et pour son droit lui conseilla Que puisqu'il avait joui d'elle Le moins qu'il eût de lui être fidèle.
Ils vécurent heureux tous deux En travaillant un petit peu Avec leur petite famille Trois garçons et une fille.
Le plus jeune des trois lurons Qui regrette son Oloron Oloron et les Pyrénées Sans oublier sa bien-aimée.
Celui qui a fait cette chanson C'est un de ces trois gais lurons. De Lyon visita Marseille Toujours faisant dire la bouteille.
Enfin le troisième luron Il regrette son Oloron Oloron et les Pyrénées Sans oublier sa bien-aimée.
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