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Pour toi Clérie, j'ai arrosé De mes larmes tes pavés. J'ai passé la nuit sombre Devant ta porte, j'ai couché Tremblant de fièvre amoureuse Qui tient mon cœur enchaîné.
Pour toi Clérie, chaque jour Devant ta porte mille tours. Si je passe et repasse C'est pour te parler, si je puis, C'est l'amour qui me tracasse Autant le jour comme la nuit.
Oh ! mon amant ne sais-tu pas ? Pour te parler, je ne puis pas. Va-t'en le dire à mon père Son dessein sera la mien. Parle-lui de cette affaire S'il le veut, je le veux bien.
À ton père j'en ai parlé N'a point voulu me l'accorder. Cela dépend de toi, la belle, De me donner soulagement. Tire-moi de cette peine Ou je meurs dans un instant.
Oh ! mon amant retournes-y ! Parle lui de la Clérie. Dis-lui que je t'aime Qu'il nous laisse marier, Qu'il nous fasse cette grâce Pour vivre en tranquillité.
Oh !mon amant pour t'apaiser Prends sur ma bouche un (doux) baiser Un doux baiser sur ta bouche Ne me suffit pas, Clérie. Permet-moi que je touche L'arbre qui porte le fruit.
Oh ! mon amant, pourquoi veux-tu Ainsi flétrir ma vertu ? Rentre, rentre en toi-même Et modère tes desseins. Pour te prouver que je t'aime Je t'abandonne mon sein.
Oh ! mon amant si tu le puis Reviens demain à minuit. Tu passeras par derrière Par la porte du verger. Frapperas à la fenêtre Doucement me réveiller.
Le cher amant n'a point manqué À la fenêtre a frappé Mais la belle qui sommeille N'entend point son cher amant. Et son père qui est en veille Prend sa main et le surprend.
" Que viens-tu faire ici fripon ? (Que) viens-tu faire en ma maison ? Suis un homme de campagne Pèlerin bien fatigué, Suis en quête d'une auberge Ou d'un endroit pour me loger."
Le père a compassion D'entendre si bonne raison, " Puisque vous êtes honnête, Je vous offre logement. Levez-vous jeune fillette, Faites-le entrer dedans."
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