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Adieu ville de Bayonne, Adieu l'espoir de ma jeunesse Puisque demain il faut partir, Disons adieu à nos maîtresses
Ma mère se mit à pleurer, Et mon père fut en colère De voir partir son cher enfant, Son cher enfant qui va à l'armée.
"Ma mère ne pleurez pas tant, c' est mon père qui vous en prie, Je reviendrai de temps en temps, de temps en temps revoir ma mie"
Tout en sortant par le faubourg, Par le faubourg de cette ville Tout en pensant à mes amours, J'ai rencontré la jeune fille.
J'approche, tout en badinant. Ell' m'a dit tout doux à l'oreille :
"Gentil galant, quoi ! Tu t'en vas, Sans que ta main touche la mienne.
Amant quand tu étais blessé, tu me faisais mille promesses Mais maintenant tu es lassé, tu t'en vas voir d'autres maîtresses.
Mon cher amant si tu t' en vas, tu ne me laisses rien pour gage Rien qu'un enfant entre les bras : voilà mon unique héritage.
Je planterai un rosier blanc, un rosier blanc devant ta porte Ce sera pour te faire voir, quelle amitié mon coeur te porte.
Je planterai un oranger, un oranger dans le bocage Tous les oiseaux y chanteront, jusques au rossignol sauvage".
Chante, chante rossignolet, chante de ta voix si charmante ! Quand vous aurez assez chanté, retirez vous dans vos rivages.
Jamais la mer n'est sans poissons, ni le printemps sans violettes Ni les montagnes sans vallons, ni les filles sans amourettes.
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