La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire




YANE MARIE

YANE-MARIE s’en ey bachade
Toute pè-nude et descaüsade ;
S’en ey anade aü pourtalè,
Bedé passa lou bèt oülhè.

(La May)
T’en aüré dat quaüqué clignade ?
May, eth yamey non’n guigne nade;
Qué passe dret, dret soun camy,
Et you la noueyt nou’n pouch droumy.

Sus quaüqué riché fiençade
Lheü rolle toute sa pensade ?
May, deü mé maü non pouch gouary ;
May, qu’acabat dé’m ha moury !

Counsole-té, ma hilhe aymade,
Eth à toun pay t’a demandade.
May, deü mé maü you gouarirèy,
Més dé la noueyt nou’n droumirèy !

Jeanne-Marie est descendue
Nu-pieds et décbaussée ;
Elle est allée sur le seuil de la porte,
Voir passer le beau berger.

(La Mère)
T’aurait-il lancé quelque coup-d'oeil ?
Mère, jamais il n'en regarde aucune ;
Il passe droit, droit son chemin,
Et moi la nuit je n'en dors pas.

Sur quelque riche fiancée
Peut-étre porte-t-il toutes ses pensées ?
Mère, de mon mal je ne puis guérir ;
Mère, vous achevez de me faire mourir !

Console-toi, ma fille chérie,
A ton père il t'a demandée.
Mère, de mon mal je guérirai,
Mais de la nuit je n'en dormirai pas !

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