Qui nou couneich lou yuramen d'HENRIC. Bente-Saingris !... mes coum n' y a hère chic Qui saben d'oùn poudou proubiene Aquet yurou ; you que pap' baü appréne.
Quoan deü Béarn Henric débou sourti, Ue youenne paysanne qu'aymabe Que biencou taü bède parti :
Jeanne SAINGRIS (ataü que sapérabe)
De chagri qu'es pensa mouri. La doulou d'aquère maynade, Et sa taille bet drin eslade, Gatye biben de soun amou, A d'Henric hasen coumpassiou. De la quitta n'abé pas lou couratye. Mes sa may que l'atten, la Glori qu'a parlat, Praübe Jeanne ! belleü que fini lou coumbat...
HENRIC, aüs espartits qu'eü tiengou taü lengatye : « Adiü SAINGRIS !...
De tu toustem qu'em soubienrey,
Et per BENTE-SAINGRIS,
Toustem qué yurerey ! »
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Qui ne connaît le jurement d'Henri, Ventre-Saingris !... mais comme il y en a fort peu. Qui sachent d'où peut provenir Ce juron, je vais vous l'apprendre.
Quand du Béarn Henri dût sortir, Une jeune paysanne qu'il aimait, Vint pour le voir partir :
Jeanne SAINGRIS (c'est ainsi qu'elle s'appelait), De chagrin pensa mourir. La douleur de cette jeune fille, Et sa taille un peu enflée, Gage vivant de son amour, A Henri faisait compassion.
De la quitter il n'avait pas le courage... Mais sa mère l'attend ; la gloire a parlé, Pauvre Jeanne, bientôt a fini le combat. HENRI, en partant, lui tint ce langage : « Adieu Saingris !...
De toi toujours je me souviendrai,
» Et par VENTRE-SAINGRIS,
Toujours je jurerai ! »
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