Quoan deü Bearn, à Pau, cade an, lous Députats
Deüs trés ourdis, tiennen, aütes-cops, lous Estats
Entà regla l'impôst, qui tous intéressabe,
Eths qu'èren touts, à lur tour, coumbidats
Enço de Mous de Lous, qui labets présidabe.
Aüprès du gros pastou, députat per Aüssaü,
U seignou, nabèt heyt, qu'ere ségut à taüle ;
Ta-s' truffa de l'aülhe, eth que pren la paraüle:
Moussu lou deputat, lou te dits, bit-ataü,
Quoan boulet débara lou se de la mountagne,
Quin siülat lou troupèt, en t'aü hà rassembla ?
N'ayat pas hounte, anem, hèt coum à la campagne.
Après s'esta drin heyt préga,
L'Aüssalés doucemen que s'eb boute à siüla.
Més bé siülat dab plus de force ?
Oui, quoan lou troupèt ey hens quauque galihorce
Ou qu'es trobe fort louein ; mes que siülam tout dous
Quoan las bestis, Moussu, soun aü bèt près de nous. |
Quand du Béarn, à Pau, chaque an, les Députés Des trois ordres, tenaient autrefois, les Etats,
Pour régler l'impôt qui tous les intéressait,
Ils étaient tous, à leur tour, invités
Chez Monsieur de Lons, qui alors présidait.
Auprès d'un gros pasteur, député par Ossau
Un Seigneur, nouvellement créé, était assis à table ;
Pour se moquer du Berger, il prend la parole :
Monsieur le Député, lui dit-il, de cette manière :
Quand vous voulez descendre le soir de la montagne,
Comment sifflez-vous le troupeau pour le rassembler ?
N'ayez pas de honte, allons faites comme à la campagne.
Après s'être fait un peu prier, L'Ossalois doucement se met à siffier. Mais vous sifflez avec plus de force ?
Oui, quand le troupeau se trouve dans quelque ravin Ou qu'il est fort loin ; mais nous sifflons doucement Quand les bêtes, Monsieur, sont tout près de nous.
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