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Jou’n soy anat e soy tournât
De Franço en Catalounho.
Que jamés lous més oelhs n’an bist Tan gentilho persouno.
Afaysounado de soun co E freto de cinturo.
Qu’a lou ouelhous coum l’esparbè La bouco ey de mésuro.
Sénhou pus que tan mélantat Courdou de sédo au doune.
Courdou de sédo nou’n bouy pas Jou bouléri baysage.
Si bet baysa boulets de jou De chibau eau descende.
Estacat-lou en d’acet broc A la plus haudo brango.
Estenet-pe boste manteu Sus la fresco arrousado.
Jou’m bau bira lous més moutous Batleu sérey tournado.
La bèlo l’ayguéto a passât Set leugos s’ey loénhado.
Quan éro esté déra la mer A canda s’ey boutado.
Armugo, armugo chibalè Armugo la bégado.
De vint e set qui’n a passât De touts m’èri trufado.
Atau galan harey de tu Per quéro bégado.
E moun Diu doun la mio so Coum ta pla t’es goardado.
Nou s’en passara pas très jours Que nou’n sios maridado.
Nou pas set leugos loenh de ci Mes au bet près de caso.
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Je suis allé et suis revenu De France en Catalogne.
Que jamais mes yeux n’ont vu Tant gentille personne.
Bien faite de son cœur Et mince de ceinture.
Elle a les yeux comme l’épervier La bouche est mesurée.
Seigneur puisque tant emmiellez Cordon de soie donnez.
Cordon de soie je n’en veux point Je voudrais un baiser.
Si beau baiser voulez de moi De cheval faut descendre.
Attachez-le à cette aubépine A la plus haute branche.
Etendez votre manteau Sur la fraîche rosée.
Je vais tourner mes moutons Je serai bientôt revenue.
La belle a passé l’eau Sept lieues s’est éloignée.
Quand elle fut au-delà de la mer A chanter s’est mise.
A l’armée, à l’armée chevalier A l’armée pour cette fois.
De vingt cinq qui sont passés De tous me suis moquée.
Ainsi je ferai de toi galant Pour cette fois.
Et mon dieu donc ma sœur Comme tu t’es bien gardée.
Il ne se passera pas trois jours Que tu ne sois mariée.
Non pas sept lieues loin d’ici Mais au plus près de la maison.
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