La vallée d'Ossau : d'Aussau              
                 Culture et Mémoire



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HE' T EN DARRÈ

He't en darrè, n’ayes tan d’embeyes,
Lous tous airs que’ nou’m coumbienén pas
Tu nou’t hès nad cas
Dé’m tié lous bras,
Et lous aüts pastous disén touts qué houleyes.
Per arré, boulatyé, si as desy dé’m parla,
Aümens hè’t drin en là,
Betleü bé’m pouyrés troubla.
Diü, b’ès berimious,
Ni touns ouelhous,
Ni touns poutous
Nou’m soun pas dous...
Adiü, nou soy d’humou
D’escouta toun amou !

You qu’èy per tu la plus bibe flamme,
Lou mé cô qu’ey miey mourt de doulou.
Hè’m dounc la fabou
Dé drin d’amou :
Nou’m rebutés pas ; si nou bos qué moun âme
Deslèche moun cos, beroye, ayes-né pietat,
Lèche ta crueütat,
Hè’m part dé toun amistat.
You qué’t bouy charma,
Qué’m caü ayma,
Toque’m la mà,
Bos t’enflamma...
Ah ! si’m refuses ouey,
Adiü dounc per yamey.

Are b’ey tems qué tu’m abandounés,
Bèn-t’en leü cerca d’aütés amous,
Nad dé mouns moutous
N‘ayme lous tous ;
You qué n’èy soncy ni desy qué’m perdounes.
Dé tu qué soy lasse, nou’m desolés dounc plus,
Après tan dé refus
Nou’n counechés pas l’abus ?
Lèche’m en repos ;
Lou mechan cos !
Maüdit qué bos ?
Muche’m lou dos.
Adiü, lèche’m esta,
Beyes qui’t boulhe ayma.

Si you’m en baü, tu seras countente ;
Lountems a qu’abès aquét desy.
Qué’t boulès chaüsy,
You qu’at disy,
Per aquo hasés, tout esprès, la doulente.
Adiü, cruelle, adiü, are you qué'm en baü ;
Qu’èy lou cô plà malaü ;
Més tu, qu’at bos bién ataü.
Bé’t en banteras,
Bé canteras,
B’arrideras,
Et diseras :
Are s’en ey anat
L’aman infourtunat !

Retire-toi, n‘aie pas tant de désirs,
Tes façons ne me conviennent pas
Tu ne te gênes pas,
De me tenir les bras,
Et les autres pasteurs disent tous que tu folâtres.
De quelque chose, indiscret, si tu désires me parler,
Au moins éloigne-toi un peu,
Bientôt tu pourrais me fatiguer.
Dieu, que tu es vif,
Ni tes yeux doux,
Ni tes baisers
N'ont de douceur pour moi...
Adieu, je ne suis pas d’humeur
D’écouter ton amour !

J'ai pour toi la plus vive flamme,
Mon cœur est à demi mort de douleur.
Fais-moi donc la faveur
D'un peu d‘amour :
Ne me rebute pas ; si tu ne veux pas que mon âme
Abandonne mon corps, belle, aie pitié de moi,
Cesse d'être cruelle,
Donne moi part de ton amitié.
Je veux te charmer,
Il faut m'aimer,
Touche-moi la main,
Enflamme-toi...
Ah ! si tu me refuses aujourd'hui,
Adieu pour jamais.

Il est temps que tu me laisses,
Va-t’en bien vite chercher d'autres amours,
Aucun de mes moutons
N’aime les tiens ;
Je n'ai souci ni désir que tu me pardonnes.
De toi je suis lasse, ne m'importune plus,
Après tant de refus
N'en reconnais-tu pas l'abus ?
Laisse-moi en repos ;
Le méchant être !
Maudit que veux-tu ?
Montre-moi le dos.
Adieu, laisse-moi tranquille,
Cherche qui veuille t'aimer.

Si je m'en vais, tu seras contente ;
Il y a long-temps que tu avais ce désir.
Tu voulais choisir,
Je le disais,
C'est pour cela que tu faisais, tout exprès, la renchérie.
Adieu, cruelle, adieu, maintenant je m'en vais ;
J‘ai le cœur bien malade ;
Mais c'est ce que tu veux.
Tu t'en vanteras,
Tu chanteras,
Tu riras,
Et tu diras :
Maintenant il est parti
L'amant infortuné !

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