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Hazagnet, qué tienés la place
Dé gnaüté aüsèt mes gran qué tu ;
Mey qu’as soun cô, soun aüdace, Bé’m semble qué heram toutû : Eth bé’ns neüribe dé sa glouère, Churle dé libertat, ou chic. Da’ns y bou pic, Y bou péchic, Més aü pourè tien-té hort, lou mé mic ! Diü sab quin la té gouarde bère, Lou gat-pitoch dé Metternich !
Bèn, deü couchan entà l’aübette, Bèn rescaüha tout cô hérit ; Qué nad deüs poplés en raübette Nou sie hore dé toun crit ; A marcha souls et chens lisière, Dé tu qu’apprenguen ric-per-ric. Da’ns y bou pic, etc.
Et la Belgique et la Poulougne, Qu’aguzen la haüs, lou bedoulh ; Deya, sus lou soü dé Boulougne, Mey t’aü Sent-Père nou s’y moulh ; Adiü sa baque beterère, Si n’a recours aü Kaserlic. Da’ns y bou pic, etc.
Touns drapelets, qui eü hèn la nique, A l’Anglés qué dan berdigoüs ; Qué boulen aü sourelh d’Afrique Coum bèt ahoualh dé parpalhoüs ; Tabé, dens nad cor dé la terre, Deüs homis nou’s hera trafic. Da’ns y bou pic, etc.
Pertout hè sourty la semence, Espernican coum û tentat, Sinou dé l’arbé dé sapience, Aü mench deü dé la libertat ; Pertout s’en trobe chic ou hère, Dé la ha bade qu’ey lou hic. Da’ns y bou pic, etc.
Qué tout clouchè ta bouts segoundé, Enta souna toun carilhou ; Cante lou gran rebelh deü moundé ; Aüs Reys da sus l’adroumilhou ; Et qué, tà fère bimbalère, Touts qué debarén chic-à-chic. Da’ns y bou pic, etc.
Mey qué hès d’aquéts grans estayrés, Truque-taùlès dé Deputats ? Certes nou’n mentaberés gouayrés Qui prou nou’s sien arpastats ; Aü moundé n’an d’aüté couente, ouère, Qué dé's grata hort lou melic. Da’ns y bou pic, etc.
Qué seram, en seguin ta trace, Toustém aü camy dé l’aünou, Quoan, dé las mas dé Sent-Ignace, E serés benedit, ou nou : Lou pouloy qué’ns en arrebère, Heü dounc poussa lou darré cuic. Da’ns y bou pic,
Y bou pechic ; Més aü pourè tien-té hort, lou mé mic ! Diü sab quin la té gouarde bère, Lou gat-pitoch dé Metternich !
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Petit coq, tu tiens la place D'un autre oiseau plus grand que toi ; Mais tu as son cœur, son audace, Il me semble que ce sera tout aussi bien : Lui, nous nourrissait de gloire, Mais de liberté, point ou peu. Donne un bon coup de bec, Pince ferme, Mais au perchoir tiens toi fort, mon ami ! Dieu sait comme te la garde belle, Le vieux renard de Metternich.
Va, du couchant jusqu'à l'aube,
Va réchauffer tout cœur blessé ; Qu’aucun des peuples au maillot Ne soit hors de la portée de ta voix ; A marcher seuls et sans lisière, De toi qu'ils apprenant comme il faut. Donne un bon coup de bec, etc.
Et la Belgique et la Pologne Aiguisent la faux, la serpe ; Déjà sur le sol de Bologne, On ne trait plus pour le Saint-Père ;
Adieu, sa vache laitière, S'il n'a recours au Kaserlic (i). Donne un bon coup de bec, etc.
Tes drapeaux, qui lui font la nique, A l‘Anglais donnent des vertiges ; Ils volent au soleil d'Afrique Comme une troupe de papillons ; Aussi, dans nul coin de la terre, Des hommes on ne fera plus trafic. Donne un bon coup de bec, etc.
Partout fait germer la semence, Grattant la terre comme un possédé, Sinon de l’arbre de la science. Au moins de celui de la liberté ; Partout il s'en trouve plus ou [moins : La faire lever, c'est là le hic. Donne un bon coup de bec, etc.
Que tout clocher seconde ta voix, En sonnant ton carillon ; Chante le grand réveil du monde ; Tire les rois de leur assoupissement ; Et que, pour faire la culbute, Tous descendent peu-à peu. Donne un bon coup de bec , etc.
Mais que fais-tu de ces grands fainéants, Ces flâneurs de Députés ! Certes tu n'en nommerais pas beaucoup Qui ne soient suffisamment engraissés ; Au monde ils n'ont d'autre occupation, vois-tu, Que de se gratter le ventre. Donne un bon coup de bec, etc.
Nous serons, en suivant ta trace, Toujours au chemin de l'honneur, Des mains de Saint-Ignace, Que tu sois béni ou non : Le dindon nous en fatigue, Fais lui donc pousser le dernier cuic. Donne un bon coup de bec, Pince ferme : Mais au perchoir tiens-toi fort, mon ami, Dieu sait comme te la garde belle, Le vieux renard de Metternich.
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