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Diu ! de la noeyt qui tan ey loungue Coustat deu mé marit jélous !
Toute la noeyt que la' turmente Bère, oun abets bostes amous ?
Jou que nou n'ey, ni que nou n'aymi Ni que nou n'aymi nad que bous.
Qui ère lou qui dab bous parlabe Tantos quoan biènets de la houn ?
Aquetch qu'ère lou boste fray Lou qui tan bau parla dab bous.
Parla courblu ! si jou l' atrapi, Tuarè à d'etch, batré à bous.
Nou harats nou, moun amic Pierre, Ja, s'en anira l'amarou.
Touts lous auseyts, qui per boy bolen, Touts nou'n soun pas d'u cassadou.
Ni las aulhes qui pèchen l'erbe Toutes nou'n soun pas d'u pastou.
Ni lous péchous qui soun dens l'aygue Touts nou'n soun pas d'u pescadou.
Tapoc nou souy, jou toute boste Que j'aben part d'audes chens bous.
Que j'aben part lous clercs d'escole. E tabe d'audes aymadous.
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Dieu ! Que la nuit est donc longue Au côté de mon mari jaloux !
Toute la nuit il la tourmente Belle où avez-vous vos amours ?
Je n'en ai point ni non plus je n'aime Ni je n'aime personne que vous.
Qui était celui qui parlait avec vous Lorsque vous veniez de la fontaine.
Celui-là c'était votre frère Celui qui désire tant parler avec vous.
Parler corbleu ! si je l'attrape Je le tuerai, vous battrai.
Vous ne le ferez pas, mon ami Pierre Votre amertume se dissipera.
Tous les oiseaux qui volent par le bois Ne sont pas tous à un seul chasseur.
Ni les brebis qui paissent l'herbe Ne sont pas toutes à un seul pasteur.
Ni les poissons qui sont dans l'eau Ne sont pas tous à un seul pêcheur.
De même ne suis-je pas moi toute vôtre. D'autres que vous y ont part.
Y ont part les clercs d'école Et aussi d'autres amoureux.
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