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Deus traits d'ûe Brunette,
Moun cô sey alébat ; Souns
oueils et sa bouquette Touts mouns sèns an charmat. Sa gorye claréyante, Resplandéch coum lou sou ; Sa taille trioumphante Qué'm hè mouri d'amou.
Despuch que you t'ey biste, You soy tout interdit : En tu, bère Caliste, Soun moun cô, moun esprit. En tu bé soun fixades Mas richesses, mouns bés ; En tu soun acoustades Mas joyes, mouns plasés.
Si tu'n ères estade Dessus lou mount Ida, Quoan la Poume daürade L'aüt-cop s'y disputa ; Per chic quit'ousse espiade Lou yentillet Pastou, Eth
l'at'aüré baillade, Chens ha nade fabou.
Ni las roses musquetes, Ni la flou deü bruchou N'an pas de tas poupettes, L'esclat ni la blancou. Hurouse la manette Qui û die aüra l'aünou De tira l'esplinguette, Qui las tien en présou !
Atau coum las flourettes
Poussen au més d'abriü,
Las Graces gentillettes
Qu'ét seguin dab û hiü.
Brillante coum l'Aurore,
Bère coum lou Lugra,
Plus charmante que Flore,
Qu'it pouyré résista ?
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Des traits d'une brunette
Mon cœur s'est blessé. Ses yeux et sa jolie petite bouche Tous mes sens ont charmé. Sa gorge éclatante Resplendit comme le soleil ; Sa taille triomphante Me fait mourir d'amour.
Depuis que je t'ai vue Moi, je suis tout interdit ;
En toi belle Caliste,
Sont mon cœur, mon esprit.
En toi, se sont fixés Mes richesses, mes biens ;
En toi sont placées Mes joies, mes plaisirs.
Si tu avais été Sur le mont Ida Quand la pomme dorée L'autre fois s'y disputa Pour peu qu'il t'eût regardée Le gentil petit berger, Lui te l'aurait donnée Sans faire nulle faveur.
Ni les roses musquettes
Ni les fleurs de l'aubépine
N'ont pas de ton sein
L'éclat ni la blancheur Heureuse la petite main Qui un jour aura l'honneur De tirer la petite épingle Qui les tient en prison.
Ainsi que les fleurettes Poussent au mois d'avril Les grâces gentillettes Te suivent avec un fil. Brillante comme l'aurore Belle comme l'astre Plus charmante que Flore Qui pourrait te résister.
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