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Bré Diü ! De mas amous (bis) Tan loenh s’en soun alèjes (bis)
Déra Paris qu’en soun Cinquante naü journèjes.
Quoan ne sérén mei loenh Jou las irey cherchèjes.
Sère e bride Moureü Lacay boute’ü la sère.
Nou pas la de tout jour Mes la suber daürèje.
Truca de l’espérou Lou loung de la ribère.
Moreu nou s'estangà Tan qui (e)sté dab la bère
Aübrits amous aübrits La frésque maridèje.
Las ! quin b'en aubrirey Au lheyt qu'en soy couchèje
Aus bras de moun marit, Nudéte e despulhèje
Bré Diü de mas amous Tan loenh s’en soun alèjes.
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Vrai Dieu ! De mes amours Si loin s'en sont allées
Au-delà de Paris elles sont A cinquante neuf journées.
Même si elles étaient plus loin Par moi elles seraient cherchées.
Selle et bride Moreau Laquais, mets-lui la selle !
Non pas celle de tous les jours Mais celle qui est surdorée.
Il donna de l'éperon Le long de la rivière.
Moreau ne s'arrêta Que lorsqu'il fut avec la belle.
Ouvrez, amours, ouvrez, La juste mariée !
Las ! comment vous ouvrirais-je Au lit je suis couchée
Dans les bras de mon mari
Nue et dépouillée.
Vrai Dieu ! De mes amours Si loin s'en sont allées
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