|
Bèth jouen pastou, Bies rabi ma mestresse
N'at haras, nou, que l'y ba de l'aunou Trop lountems a, countat sus ma feblesse. Pla t'es trounmpat, Bas estat refusat.
Jou bé't prebié, que penden toun absence Adretomen parlarey aus parens Eyts que'm daran sus tu la preference Nou jamés plus nou N'auras que réfus.
Que'u croumbarey, ue crouts d'aur en cadene De beyts ribans, u anetch en diaman E tout aco qu'aumentara ta péne Lou to malur Hara lou me bounur.
Tu be seras en aqueste bégade Hort malurous en la to affectiou Que plouraras tout die la créade Doun la beutat A attegn deu sou l'esclat.
Labets, pastous de toute las countrade Qu'enteneras l'echo deu coustalats Que diseran la triste destinade B'ey malurous Lou qui perd sas amous !
|
|
Jeune et beau berger, Tu viens de ravir ma maîtresse Tu ne le feras pas, il y va de l'honneur. Trop longtemps tu as compté sur ma faiblesse, Tu t'es bien trompé Tu as été refusé.
Moi je te préviens que pendant ton absence Adroitement, je parlerai à ses parents. Eux me donneront sur toi la préférence, Non jamais plus, Tu n'auras que des refus.
Je lui achèterai une croix en or en chaine De beaux rubans, un anneau en diamant, Et tout cela augmentera ta peine Ton malheur Fera mon bonheur
Tu seras en cette circonstance Fort malheureux dans ton affection. Tu pleureras tous les jours la créature Dont la beauté Atteint l'éclat du soleil.
Alors, pasteurs, de toute la contrée Vous entendez l'écho des coteaux. Ils diront la triste destinée Qu'il est malheureux Celui qui perd ses amours !
|