Quoand deu Bearn, a Pau,
Cade an, lous Deputatz
Deus tres ourdis tienèn autes-cops lous Estatz, Enta regla l'impost qui toutz interessabe, Ethz qu'èren toutz, a lur tour, coumbidatz Enso de Mous de Lous, qui labetz presidabe.
Auprès d'u gros pastou, deputat per Ossau, U senhou nabèt hèty qu'ère segut a taule. Ta-s trufa de l'aulhee, eth que pren la paraule : Moussu lou deputat,lou te ditz bit-atau, Quoand bouletz debara Lou seer de la mountanhe, Quin siulatz lou troupèt Entau ha rassembla ? N'hayatz pas hounte, Anem, hètz coum à la campanhe. Apres s'esta drin hèyt prega, L'Ossalees doucementz que se-b boute a siula. Mes be siulatz dab plus de force ? Oui, quoand lou troupèt Ey hens quauque galihorce, Ou que-s trobe fort loenh ; Mes que siulam tout dous, Quoand las bèstis, Moussu, Soun au bèt près de nous.
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Quand du Béarn, à Pau, Chaque année, les Députés Des trois ordres tenaient autrefois les Etats, Pour régler l'impôt qui intéressait tout le monde, Ils étaient, tour à tour, conviés Chez Monsieur de Lons, qui alors présidait.
A côté d'un gros pasteur député par Ossau, Un seigneur de fraîche date était assis à table. Pour se moquer du berger, il prend la parole : Monsieur le député, lui dit-il de cette façon, Quand vous voulez Descendre le soir de la montagne, Comment sifflez-vous le troupeau, Pour le rassembler ? N'ayez pas de honte, Allons, faites comme à la campagne.
Après s'être un peu fait prier, L'Ossalois doucement se mit à siffler. Mais vous sifflez avec plus de force ? Oui, quand le troupeau Est dans quelque fondrière, Ou qu'il se trouve fort loin ; Mais nous sifflons tout doucement,
Quand les bêtes, Monsieur, Sont tout près de nous.
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