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Margalidet, poumpouse et bère,
Que s'aplegabe deu marcat,
Quoand la saume boun-grè, mau-grat,
Eu s'escape per la carrère.
Margot de courre... U Moussuret
Que l'estanga peu capulet,
Et qu'eu digou : Be courretz hère !
Hey ! gouyatete, ètz de Bilhère ?
— Obio, Moussu, per pe serbi.
— Be counexetz dounques Yeanete,
Hilhe de Yean de Poupeby ?
Qu'eu me haratz sus la bouquete,
Tant gayhasente et tant resquete,
Crouchi, per you, quoatepoutous,
Coum lous qui bau you ha-p a bous.
— Excusatz-me per la begade,
Si ditz la drolle, et que houegou ;
Moussu que soy bèt drin pressade,
Que p'en demandi plaa perdou ;
Mes, ta plaa ha, courretz detire
Ha-us à la saume qui-s retire,
Qu'arribera permè que you.
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La petite Marguerite, pimpante et belle,
Se retirait du marché,
Quand son ânesse, bon gré, mal gré,
S'échappe à travers la rue.
Margot de courir. Un petit Monsieur
L'arrête par le capulet,
Et lui dit : Vous courez bien vite !
Hé ! jeune fille, êtes-vous de Bilhère ?
— Oui-da, Monsieur, pour vous servir.
— Vous connaissez donc Jeannette,
Fille de Jean Poupeby ?
Vous lui ferez donc sur sa petite bouche,
Si charmante et si fraîche,
Craquer, de ma part, quatre baisers,
Comme ceux que je vais vous donner.
— Excusez-moi pour le moment,
Lui dit la rusée, en s'enfuyant ;
Monsieur, je suis un peu pressée,
Je vous en demande bien pardon ;
Mais, pour bien faire, courez bien vite
Les donner à mon ânesse qui se retire,
Elle arrivera avant moi.
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