l faut convenir que la désinvolture avec laquelle Henri Il traita les droits d'Ossau était un cas exceptionnel pour ne pas dire unique. En d'autres circonstances, nous l'avons vu, sa manière fut juste et respectueuse..
Il était dit cependant que le peuple ossalois ne jouirait jamais de son domaine dans la paix et la tranquillité. Chaque règne amène de nouvelles péripéties et cause d'autres alarmes.
Sous le gouvernement d'Henri IV, les communautés voisines s'agitent à nouveau, se liguent et tentent d'expulser le propriétaire. Les Ossalois se plaignirent au roi des spoliations dont ils étaient menacés et implorèrent sa protection. Leur supplique témoigne de vives inquiétudes et d'une émotion profonde..
  Ils écrivaient au roi en 1581: e Nous sommes propriétaires du Pont-Long. Nos pères l'ont toujours exploité, possédé, défendu ; et cependant, sous pré texte que nos privilèges ne sont pas confirmés par Votre Majesté, de simples particuliers tentent chaque jour de nous enlever cette lande; vos procureurs généraux les protègent, des procès continuels nous exposent à des frais que nous ne pouvons plus supporter. Nous serons forcés d'abandonner notre vallée et d'aller chercher ailleurs une patrie.
  Henri IV ne resta pas insensible à ces plaintes. Un mois après, il maintînt les Ossalois dans leurs privilèges, libertés et franchises. Le roi Louis XIII y ajouta sa confirmation en 1612.