La vallée d'Ossau :
Culture et Mémoire
Géographie du PONT-LONG
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e Pont-Long est une immense plaine de terre formée de landes, marais, prairies de touffes de joncs de thuie et de bruyère. Cette bande de terre est située au nord de la ville de Pau. Au XVe siècle, sa superficie était de 56.000 arpents environ qui n'est plus actuellement que de 15.000. Elle s'étandait alors des confins de la Bigorre jusqu'à ceux de l'évêché de Dax et avait pour limite le Luy au nord, l'Ousse, le gave de Pau et les coteaux d'Arthez formaient la frontière du côté sud.
Un réseau de ruisselets se rattache à ces cours d'eaux et produit, faute d'écoulement suffisant, des mares et marécages en nombre, comme le Grabe-Male, aux sources de L'Ayguelongue, et le Palumale vers l'ouest, du côté de Bougarber. Ces landes sont dominées par une ceinture de collines d'une altitude bien supérieure et dont les pentes déversent dans la plaine, comme dans une cuvette, l'écoulement de leurs eaux. Cette configuration augmente l'humidité du sol. Par endroits, des travaux de drainage ont assaini le terrain fangeux ; mais, primitivement, le régime marécageux avait libre carrière. Dès lors, rien de surprenant que les anciens aient démommé cette région le Pont-Long (Pontus longus), la mare longue ; ou mieux, comme on dit en Ossau, et c'est là qu'il faut chercher l'origine de l'appellation, Pal-Loung (Palus longa), le long marécage. L'abbé Palassou, dans son Mémoire sur les atterrissements, fait dériver cette dénomination de Pont-Long du mot latin (pontus) mer. L'aspect des lieux et la nature marécageuse du terrain indiquent qu'à une époque reculée cette plaine dut être entièrement recouverte d'eau.
Il est extraordinaire, à première vue, qu'aucun village ni hameau ne se soit fondé le long de cette plaine, qui, certainement, devrait exciter les convoitises des gens de la plaine, et les inviter à y fixer leurs demeures.
Il y a une raison qui a empêché l'établissement des foyers, et, par la suite, la colonisation du Pont-Long ; c'est que le propriétaire a veillé jalousement sur son bien, à travers les siècles, que cette vaste étendue demeurât vide et déserte, destinée seulement au pâturage et au libre parcours de son bétail.
Ce propriétaire, ce sont les Ossalois, petit peuple montagnard, enfoncé comme un coin dans les Pyrénées depuis Buzy jusqu'à la frontière espagnole.
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