La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire




LE PONT - LONG
Sentence de Vaubourg

ous le gouvernement de Louis XIV, il y eût encore d'autres sursauts. Le caractère de ce règne fut de tout plier sous l'autorité omnipotente du monarque. C'est dans cet esprit que, le 31 juillet 1664, fat rendue à Pau une sentence administrative par M. de Vaubourg, commissaire réformateur pour Les domaines du roi, auprès de qui les Ossalois avaient été obligés de déposer les titres justificatifs de leur propriété du Pont-Long
    Elle peut être prise comme élément d'information, sous réserve qu'elle repose sur une prétention fausse, à savoir qu'Ossau détenait le Pont-Long à titre de fief. Cette réserve faite, il apparaît que rien n'a échappé à l'enquêteur quant à l'origine, la nature, la nécessité, les modalités et les vicissitudes de l'exploitation de la dite lande, comme aussi quant aux diverses servitudes dont elle était grevée.
   On s'aperçoit aussi que si l'administration royale renonce à l'affièvement, qui du reste n'exista jamais, elle n'oublie pas les intérêts du trésor.

    Voici la teneur de cette ordonnance :
        Attendu que les dits habitants d'Ossau ne subsistent que par le commerce qu'ils font de leurs bestiaux, lesquels ils ne peuvent faire pâturer que pendant 4 mois au fort de l'été, étant obligés de les faire hiverner dans les landes de Bordeaux et qu'ils ne peuvent se passer du territoire du Pont-Long, assis dans la juridiction de Pau, où ils ont accoutumé de temps immémorial de tenir leurs bestiaux pendant le printemps et l'automne ;
    Attendu aussi les concessions à eux faites par les Seigneurs souverains de Béarn, prédécesseurs de Sa Majesté, nous ordonnons que conformément à l'arrêt du Parlement de 19 décembre 1634, les dits habitants jouiront en toute propriété du dit Pont-Long, suivant les confrontations désignées au dénombrement du 11 février 1539, comme d'un fond noble et exempt de toute charge, sauf les droits de haute, moyenne et basse justice, amendes, profits et émoluments en provenant qui appartiendront à Sa Majesté, ainsi que les bois de Larron et de Lousse qui sont enfermés dans les limites du Pont-Long, sans préjudice des droits d'usage aux bois au profit des dits habitants et de ceux de Pau, lesquels droits seront exploités suivant le règlement fait par les commissaires députés pour la réformation générale des eaux et forêts de Béarn ; enjoignons aux habitants de la dite Vallée d'Ossau de ne rien changer, ni innover au dit territoire.
    Ordonnons, en outre, que pour assurément indemniser le roi du droit d'affiéver par lui-même et par ses .officiers, ou autrement disposer à quelque titre que ce soit du dit territoire du Pont-Long, ou de partie d'icelui, ainsi qu'il a été pratiqué en différents temps par les dits Seigneurs de Béarn, il lui sera payé, par manière d'albergue* noble et prestation annuelle, la somme de 20.0 livres, qui sera acquittée Moitié par les habitants de la Vallée d'Ossau, et l'autre par les communautés usagères...
       « Et au moyen de ce, seront tenus les dits habitants de la Vallée d'Ossau de souffrir et laisser libres aux usagers les droits de gîte, pacage, soutrage, et autres qui peuvent leur appartenir par titres ou concordats entre eux passés ou leurs prédécesseurs. »
    Il paraît opportun de publier ici le tableau de répartition de l'albergue imposée par M. de Vaubourg, car il servira de base proportionnelle pour partager les terres du Pont-Long, conformément à un jugement que rendra le tribunal de Pau, le 18 août 1836.

DISTRIBUTION DE L'ALBERGUE

Pau 15 livres Laffiteau 3 livres
Lescar 9 livres Mazerolles 3 livres
Morlaàs 8 livres Idron 2,10 livres
Maucor 1 livres Aubin 2 livres
Denguin 6 livres Sendets 1,10 livres
Momas 5 livres Poey 1,10 livres
Lons 5 livres Lée 1 livres
Nousty 4,5 livres Bizanos 1 livres
Caubios 4,10 livres Serres-Morlaàs 1 livres
Serres-Castet 4,10 livres Billère 1 livres
Artigueloutan 3 livres Bomas 0,10 livres
Andoins 3 livres Loos 0,10 livres
Buros 3 livres Beyrie 0,10 livres
Bougarber 3 livres Vallée d'ossau 100 livres

* L'albergue était le droit que tenait le Seigneur d'être hébergé aux frais du vassal dont il traversait les terres.

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