La vallée d'Ossau :              
                 Culture et Mémoire




LE PONT - LONG

Restriction de la sentence
de M. de Vaubourg

ous avons vu que la sentence de M. de Vaubourg, rendue le 31 juillet 1664, condamnait les Ossalois à payer une albergue de 90 livres en concomitance avec les communautés usufruitières. Ils auraient pu s'y refuser, puisqu'ils possédaient le Pont-Long antérieurement à toute féodalité, et, en tout cas, comme fief noble. Ils s'y soumirent cependant, et ils consentirent à ne pas troubler les détenteurs de terres labourables et maisons déjà bâties dans le Pont-Long.
     Mais ne voulant pas renoncer à leur privilège d'agir à main armée contre les usurpateurs, ce qui était exercice de bonne police, ils appelèrent devant le Parlement de Pau de cette partie du jugement de Vaubourg.
     Avant même que le Parlement n'eut statué sur leur appel. ils s'assemblèrent au nombre de 400, et allèrent détruire deux granges construites par un nommé Pujo.
    Celui-ci porta plainte ; les jurats de Pau l'appuyèrent, et des arbitres furent désignés pour liquider cette affaire. Ils conclurent en faveur de la Vallée. Voici leur décision :
     « Nous, arbitres arbitrateurs et amiables compositeurs, disons et déclarons que le terroir situé entre Laherrère et Lousse être vrai terroir et territoire du Pont-Long, et, comme tel, appartient à la communauté de la Vallée d'Ossau aux droits et servitudes de ceux de Pau.
     « En conséquence, relaxons les dits habitants d'Ossau de la procédure faite par M. Belça, conseiller du roi à la Cour, et réparations contre eux prétendues des démolitions par eux faites de la maison Puyo et autres; ordonnons que dorénavant, pour quelque cause et prétexte que ce soit, les jurats de Pau ne pourront permettre à des particuliers, habitants de Pau, d'y bâtir aucune maison, granges ni bordes, faire aucun fossé ni autre chose que de simples renfermés, sans toit, pour y tenir les bestiaux, ce qui est appelé Bourdienx, et en cas de contravention, maintenons les habitants d'Ossau dans les privilèges à eux accordés par le roi de pouvoir démolir, de leur autorité, ce qui se trouvera fait et bâti au dit terroir dorénavant depuis 10 ans ; et après les 10 ans, à la charge de se pourvoir devant les juges pour en faire la démolition par autorité de justice.
     « Et à ces fins, il sera fait un dénombrement exact, qui sera signé par les jurats de Pau, des maisons, bordes, métairies, qui sont à présent bâties dans le dit terroir, et de la quantité de terres qui se trouvent réduites en culture, afin qu'il ne puisse rien y être augmenté à l'avenir, le tout à la charge de la servitude à fruit cueilli, et donner abri dans les granges aux bestiaux des gens d'Ossau raisonnablement, quand ils passeront aux saisons accoutumées. »
     Fait à Pau, le 24 sept. 1672. M. Lavié, premier président; MM. Desquieille et Gassion, présidents à mortier Syndics d'Ossau : Raymond d'Abbadie, abbé d'Izeste, et Béthéder, jurat de Bielle.

     Nous avons raconté plus haut comment les Ossalois avaient fait opposition à un arrêt royal de 1778 ( 1er décembre), qui rattachait une parcelle du Pont-Long à la forêt de Bastard. A l'occasion de cette réclamation, un arrêt du Conseil royal du 25 juillet 1780 ordonna aux habitants de la Vallée de remettre leurs titres à M. de Bastard, grand maître des eaux et forêts du département de la Guyenne; que procès-verbal serait dressé de la remise de ces titres et dires de la Vallée ; que le tout, accompagné de l'avis du grand-maître, serait transmis au Conseil du roi pour être ensuite ordonné par Sa Majesté ce qu'il appartiendrait.
     Il appartint au sieur Bordeu, syndic de la Vallée, de remplir les formalités exigées et de présenter les titres de propriété au cabinet du grand-maître.
     Un autre arrêt du Conseil du 23 sept. 1780 ordonna que les communautés, qui prétendaient avoir droit d'usage sur le Pont-Long, remettraient aussi leurs titres devant le même commissaire.
     En conséquence, les titres de la Vallée et des communautés usagères furent déposés au Conseil d’État. M. de Bastard donna son avis; M. de Lorry, inspecteur général des domaines, et les administrateurs des domaines et bois fournirent leurs observations. Sur le rapport de M. de Bommont, le Conseil royal des finances rendit l'arrêt définitif que voici, le 19 décembre 1782 :
     « Le roi, étant en son Conseil, a maintenu et maintient les habitants et communautés de la Vallée d'Ossau dans la propriété, possession et jouissance de la lande du Pont-Long, sauf les droits d'usage de la dite lande appartenant à différentes communautés, conformément aux titres de ces communautés.

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