La vallée d'Ossau :              
                    Culture, et Mémoire.




BORDEU (de), ancienne famille



ordeu (de), ancienne famille appartenant à la noblesse du Béarn qui, après avoir fourni des sujets distingués à l'armée, en a donné de célèbres à la science médicale.

     I . Johan de Bordeu, seigneur d'Idron, né en 1552, fut gratifié par Henri IV en 1581 de lettres d'honneur, en raison de ses loyaux et bons services comme capitaine des arquebusiers.

     II . Jean II de Bordeu, fils du précédent, marié en 1581 à Marie de Betbeder, d'Izeste, d'où :
     III . N. de Bordeu.
     IV. N. de Bordeu, fils du précédent.
     V. Antoine de Bordeu, écuyer, seigneur de Jurques et de Lassalle d'Assat, né en 1696 à Izeste, et reçu en 1719 docteur en médecine à Montpellier, devint conseiller d’État et médecin du roi à Barèges. Il publia une dissertation estimée sur les eaux minérales du Béarn, contribua à étendre la réputation de celles de Barèges et collabora à un précieux ouvrage sur les maladies chroniques, publié par l'aîné de ses fils. De son mariage avec noble demoiselle Adrianne de Touya de Jurques :

    Théophile de Bordeu, né à Izeste, le 22 février 1722 ; après avoir reçu chez les Barnabites de Lescar une solide éducation, complétée au collège des Jésuites de Pau, il alla à Montpellier où il se livra à des études sérieuses sur la médecine. Dès son début, il se montra l'adversaire déclaré de la doctrine de Boerhave, alors seule accréditée dans la plupart des facultés et il la combattit avec succès dans sa thèse de baccalauréat, De sensu genericè considerato. Cette dissertation, œuvre d'un esprit exact et profond, parut si remarquable à ses professeurs, que Bordeu fut dispensé de plusieurs des épreuves exigées pour la licence. En 1743, il écrivit son traité Chilificationis hisloria, fut reçu docteur bientôt après, vint faire un court séjour dans son pays natal, et, de retour à Montpellier, publia ses célèbres lettres à Mme de Sorberio sur les eaux minérales du Béarn et de quelques provinces voisines. Ces divers travaux attirèrent l'attention publique sur leur auteur qui se rendit à Paris déjà précédé d'une réputation naissante. Il fut nommé d'abord médecin de l'hôpital de la Charité de Versailles, et en 1749, inspecteur des eaux minérales d'Aquitaine. Vers la même époque, il entreprit, avec la collaboration de son père, la publication du Journal de Barèges, destiné à étendre la renommée des Thermes de ce nom, et fut admis au nombre de ses membres correspondants par l'Académie des Sciences pour un Mémoire sur les articulations des os de la face. Infatigable dans ses labeurs, il livra successivement à l'impression divers autres traités plus ou moins étendus, mais tous appréciés, dont l'un, Dissertation sur les écrouelles, fut couronné en 1753 par l'Académie de Chirurgie, et préluda par un remarquable article sur la crise, inséré dans l'Encyclopédie, à l’œuvre qui devait faire de lui le Mallebranche de la médecine. En 1754, il soutint trois, thèses devant la faculté de Paris pour être admis parmi ses docteurs, grade qui lui fut conféré la même année. En 1756, apparurent ses Recherches sur le pouls, ouvrage dans lequel on retrouve le fruit des observations de sa pratique éclairée à l'hôpital de la Charité et qui est devenu la base de la médecine moderne.
     Dans ce livre, Théophile de Bordeu, rompant en visière avec les errements des écoles routinières, révolutionnait la science et lui donnait la théorie du symptôme le plus certain des maladies humaines.
     L'exposition de sa doctrine souleva les facultés, et le corps médical, à l'exception de quelques membres qui se déclarèrent hautement ses partisans, se rangea contre son opinion. Elle devait triompher avec le temps, mais les luttes dans lesquelles il se trouva engagé, altérèrent profondément la santé de l'illustre docteur. En 1768 et en 1769, il donna néanmoins encore deux nouvelles productions intitulées, l'une, Recherches sur quelques points d'histoire et de médecine et concernant l'inoculation, l'autre, Recherches sur le tissu muqueux. Peu d'années après, 1775, le premier volume de ses Recherches sur les maladies chroniques vint au jour. Cet ouvrage, exécuté avec la collaboration de son père et de son frère, devait avoir une suite que le délabrement de sa santé ne permit pas à Théophile de Bordeu de lui donner. Il alla demander en vain sa guérison aux eaux de Barèges, revint à Paris et décéda subitement après avoir prédit son genre de mort.
     Celle-ci le frappa pendant son sommeil « comme si (hasardait naguère une plume spirituelle) elle eut redouté de l'approcher tout éveillé. » Théophile de Bordeu a eu la science entière pour panégyriste, et ses ouvrages ont été traduits dans les diverses langues de l'Europe.

    2° François de Bordeu, né en 1734, et nommé médecin du roi à Barèges après l'achèvement de ses études médicales, continua la publication du journal entrepris par son frère. Il publia sur l'établissement dont la direction lui était confiée un traité apprécié d'observations pratiques et laissa deux dissertations estimées, l'une sur les dragées antivénériennes, l'autre de sensibilitate et mobilitate partium thèses aliquot.

     3° Autre François de Bordeu, qui suit.
     VI. François de Bordeu, écuyer, seigneur de Jurques et de Lassalle d'Assat, substitut du procureur général au Parlement de Navarre, nommé en 1772 conseiller du roi, marié à Marie-Rachel de Picamilh, fille de N. de Picamilh et de Marie de Mazères, d'où :
     VII. Théophile de Bordeu, conseiller à la cour royale de Pau sous la restauration, démissionnaire en 1830, qui eut pour fils :
     VIII. Charles de Bordeu, docteur en médecine à Cauterets.

     La famille de Bordeu est aujourd'hui représentée par ce dernier et par ses fils.

   Sources

  • CH.DE PICAMILH, Statistiques générale des Basses-Pyrénées , Imprimerie E. Vignancour, Pau, 1858.
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