La vallée d'Ossau :              
                    Culture, et Mémoire.




Pierrine Gaston Sacaze
1797-1893


Le Musicien.

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Entre 1810 et 1825, Gaston-Sacaze hérite d'une activité traditionnelle de sa famille : la musique.
   Dans les alpages du col d’Aubisque, à temps perdu, mais aussi sous le toit familial en hiver, il apprend à jouer de la flûte de Pan, du violon et du luth.
   Dans les années 1800, le père et le frère aîné sont réputés comme musiciens. On les voit dans toutes les fêtes de la vallée, animant au son de leurs instruments les danses folkloriques et les chants locaux. bul enter la roche Tout naturellement, à leurs côtés, Pierrine apprend la musique (à l'oreille et par le solfège).
   La flûte à trois trous et le tambourin lui sont enseignés par son père et son grand frère. Seul, il perce les secrets de la flûte de Pan, du luth, du violon et de la harpe.
   Voici ce que nous dit Couaraze de Laa :
     « Mais l'étincelle que Dieu a déposée dans son intelligence d’élite ne tarda pas à jaillir. Le génie ne demande qu'une occasion pour éclater et se révéler sous toutes les formes. Sensible aux accords de la musique, sans maître, Gaston-Sacaze devient bientôt supérieur à ses frères qui, dans les moments de loisirs ou en gardant les troupeaux, cherchent un délassement dans les sons du flageolet ou du tambourin.
   Animé du feu sacré, au spectacle de la belle et puissante nature au milieu de laquelle il vit heureux et exempt d’ambition, il chante dans le langage des dieux et il parvient à noter lui-même les airs qu'il adapte à ses chants. » bul Partition
   Ses talents de ménétrier l’amènent bientôt à la fonction de maître-musicien ossalois. Ignorant tout du solfège, il se heurte à la difficulté de lire et de transcrire la moindre mélodie. Qu’à cela ne tienne ; il crée sa propre transcription ! Très habile de ses mains et déjà en quête d’inventions, il fabrique lui-même un violon qui aurait fait honneur à un professionnel, une harpe à huit cordes dont il tire des sons très harmonieux, et enfin un luth à sept cordes.

    Quand il entend un air qui l’accroche, il tend l’oreille, et très vite il inscrit à sa façon des notes sur du papier.
   Voici ce qu’écrivit Charles des Moulins le jeudi 18 novembre 1852, dans un article du Mémorial des Pyrénées qui retraçait les premiers pas de Gaston-Sacaze : « Il se construisit donc en bois de hêtre et de sapin une espèce de grande guitare à large manche et à sept cordes ; il raya du papier et, muni de ce singulier appareil, s'en fut courir les foires, les fêtes et les noces.
   Entendait-il une chanson nouvelle pour lui ? Il tirait à part le chanteur ou la chanteuse : « Chante moi ça doucement », lui disait-il, puis il cherchait sur sa guitare l’unisson de chaque note, et en plaçait le signe sur son papier rayé. « A force de forger, on devient forgeron », dit le proverbe : il paraît que la musique a fini par prendre pied chez lui, car il a fait emplette d’un violon, et quand il n'a rien à faire (ce qui lui arrive toutes les fois qu’il prend à quelqu’un fantaisie de le déranger de ce qu'il fait), il ne se refuse pas à être le ménétrier des danses villageoises. »
   Dans sa tête germe une autre idée : il veut transcrire correctement la musique (le vrai solfège), faire des compositions et écrire des chansons. Dans son voisinage, un certain monsieur Henri, excellent musicien, lui prodigue quelques enseignements et lui corrige ses essais. Ainsi, ses œuvres s'avèrent exécutables par d'autres interprètes.
   Pendant des années, depuis 1815 à 1870, il écrivit des chansons, bul 4 et même des cantates.

   Sources

  • Antonin Nicol
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