La vallée d'Ossau :              
                    Culture, et Mémoire.




PIERRE de MARCA 1594-1662


Pierre-de-Marca

    Pierre de Marca, naquit à Gan, en Béarn, le 24 janvier 1594.

     Sa famille, qui appartenait au culte catholique, l'éleva dans les principes de cette religion, alors proscrite en Béarn et dont il devait devenir l'un des plus zélés défenseurs. En 1615, Pierre de Marca remplissait les fonctions de conseiller au conseil souverain de Pau.
     Les preuves d'intelligence et de mérite qu'il fournit dans leur exercice attirèrent sur lui l'attention du gouvernement de S. M. , et lors de l'érection du conseil souverain en Parlement, 1621, Louis XIII appela le jeune conseiller à la présidence de ce corps.
    Ici encore, Pierre de Marca ne faillit pas à se distinguer ; il eut l'occasion de se rendre utile en imprimant au Parlement une ligne de conduite en harmonie avec la politique du souverain et trouva en 1639 la récompense de ses services au pouvoir dans sa nomination au conseil d’État. Vers la même époque, la mort lui ravit une femme aimée. Cette perte l'affecta vivement et le porta à entrer dans les ordres.
     Nommé à l'évêché de Couserans, il rencontra des difficultés pour l'obtention des bulles pontificales, que les papes Urbain VIII et Innocent X se refusèrent à lui expédier avant la rétractation de quelques parties de son ouvrage De concordia sacerdotii et imperii, travail qu'il avait entrepris sur la demande du cardinal de Richelieu, pour la réfutation de l'optatus Gallus. Il se résolut à cette rétractation et reçut ses bulles en 1647.

     Alors déjà Marca jouissait à la cour de France d'un crédit d'autant plus honorable que ses qualités personnelles lui avaient seules acquis. Louis XIII lui confia une mission de haute importance dans la Catalogne, qui, placée dans des circonstances critiques, avait invoqué sa royale protection.
     L'évêque de Couserans se montra politique habile et administrateur éclairé ; il rétablit l'ordre public dans cette malheureuse province, releva les esprits découragés par le souvenir du passé et sut concilier tant à son gouvernement qu'à sa personne les sympathies populaires.
     Elles se manifestèrent d'une manière éclatante à son égard, alors que pendant une grave maladie qui menaça ses jours, la ville de Barcelone fit un vœu public pour le rétablissement de sa santé et envoya en pèlerinage à Notre-Dame de Montserrat, douze capucins, pieds nus, sans sandales, et douze jeunes filles, aussi pieds nus, les cheveux épars et vêtues de blanc. De retour en France, Marca fut promu à l'archevêché de Toulouse, se déclara l'adversaire implacable du Jansénisme, le combattit par divers écrits et devint en 1658 ministre d’État de la couronne.
    En 1661, il passa à l'archevêché de Paris, rendu vacant par la démission du cardinal de Retz. Il mourut l'année suivante à l'âge de 68 ans.

     Le poète Colletet composa à cette occasion l'épitaphe suivante bien connue :

Ci-gît Monseigneur de Marca
Que le roi sagement marqua
Pour le prélat de son église,
Mais la mort qui le remarqua
Et qui se plaît à la surprise
Tout aussitôt le démarqua.

     Des divers écrits de Marca « homme d'un très-grand génie » , selon l'expression de Bossuet, mais à qui ses apologistes eux-mêmes reprochent une trop grande souplesse de caractère, le plus important est le traité que nous avons déjà cité De concordia sacerdotii et imperii ; l'ouvrage le plus complet, a dit un biographe, qu'on eut sur les libertés de l'église Gallicane, avant la célèbre défense des quatre articles par l'évêque de Meaux. Il en est toutefois un autre bien plus connu de ses compatriotes et auquel son auteur doit surtout sa réputation parmi nous ; nous voulons parler de son Histoire du Béarn, œuvre laborieuse, consciencieuse et pleine d'intérêt, où les faits sont établis avec certitude, appuyés de nombreuses pièces justificatives, travail en un mot qui a tout le mérite d'un ouvrage composé sur des documents originaux.

     Elle n'embrasse malheureusement pas l'existence entière de la vicomté, et le récit se trouve trop souvent embarrassé par des difficultés de style ou des dissertations inutiles.

   Sources

  • CH.DE PICAMILH, Statistiques générale des Basses-Pyrénées , Imprimerie E. Vignancour, Pau, 1858.
j y
Contact
5